Magazine Le Mensuel

Nº 2863 du vendredi 21 septembre 2012

à la Une

12e édition du Biff. Un cinéma résistant

Ça y est! Le compte à rebours a commencé. Le mercredi 3 octobre débute le Festival international du film de Beyrouth. Il se poursuivra jusqu’au jeudi 11 octobre prochain, au Circuit Planète, Abraj. Cinquante-sept films sont au programme.

La 12e édition du Festival international du film de Beyrouth «sera plus restreinte en raison de la situation sécuritaire régionale et des événements dont le Liban a été témoin dernièrement». C’est ce qu’a affirmé la directrice du festival, Colette Naufal. Elle déplore le fait que ces événements ont poussé nombre de pays «à interdire à leurs ressortissants de se rendre au Liban. Etant donné la situation sécuritaire régionale, nous n’avons pas pu assurer les garanties nécessaires aux déplacements de nos invités de marque ni l’acheminement des films dans les délais que nous devons garantir». Mais, ajoute-t-elle, «malgré tout cela, nous avons quand même voulu organiser un festival symbolique, parce que nous voulons que le Liban continue à vivre et à organiser des activités culturelles».
Une 12e édition symbolique peut-être, mais la programmation s’annonce toujours riche et intéressante. Un grand cru, des films importants, de nouveaux talents et des sujets d’actualité, notamment en ce qui concerne les films autour de la situation dans les pays arabes.
Pour la première fois, un film libanais fera l’objet de la cérémonie d’ouverture du festival. Il s’agit du premier long de Lara Saba: Blind intersections qui tourne autour de trois protagonistes venant de milieux différents. Nour, India et Marwan se croisent au cœur de la ville, mais ne se rencontrent jamais, cependant, un incident va considérablement changer leurs vies. Et le festival sera clôturé par le film Looper du réalisateur américain Rian Johnson, mettant à l’affiche Joseph Gordon-Levitt, Bruce Willis et Emily Blunt.
Du 3 au 11 octobre, le public libanais est convié à la projection de cinquante-sept films répartis sur sept catégories différentes: Panorama, Lebanese Corner, Human Rights Watch, Rétrospective Aki Kaurismaki, rétrospective Stanley Kubrick, sans oublier les sections relatives aux compétitions pour les courts métrages du Moyen-Orient et les films documentaires du Moyen-Orient, la compétition des longs métrages du Moyen-Orient ayant été supprimée cette année.

L’Histoire comme au cinéma
Outre les films d’ouverture et de clôture, la section Panorama compte onze autres films, dont Sea shadow de l’Emirati Nawaf el-Janahi, ainsi que deux documentaires sur la révolution égyptienne: Uprising de l’Américain Fredrik Stanton et The resilient ones de l’Italien Francesco Casolo. Vous pourrez également découvrir certains des films primés, à l’instar de Beyond the hills du Roumain Cristian Mungiu, qui a obtenu le prix du meilleur scénario à Cannes et a valu à ses deux comédiennes le prix ex-æquo de meilleure actrice, et The hunt, du Danois Thomas Vinterberg qui a permis à Mads Mikelsen d’être sacré meilleur acteur à Cannes.
La compétition du Film documentaire comporte six films, dont notamment deux films égyptiens tournant autour de la révolution égyptienne, le film Damas, au péril du souvenir de Marie Seurat, française d’origine syrienne, épouse du sociologue Michel Seurat, enlevé et tué au Liban il y a 30 ans, ainsi qu’un film libanais The orange house de Ramin Francis Assadi qui suit la propriétaire de la célèbre maison d’hôte au sud du pays, Mona Khalil, une passionnée des tortues de mer. La compétition du court métrage, elle, est marquée par une forte participation libanaise, puisque sur les onze films qui seront projetés, six sont de réalisateurs locaux. A défaut de pouvoir faire venir des invités internationaux, le jury sera composé cette année d’Emile Chahine, critique de cinéma et professeur universitaire, ainsi que de Rita Dagher, productrice libanaise qui a collaboré avec des réalisateurs américains et internationaux. A noter que le prix du choix du public sera décerné à la fin du festival.
Le public pourra entrer de plain-pied dans la production locale, à travers la section Lebanese Corner, consacrée aux courts métrages hors compétition et qui comporte pour cette 12e édition onze films de jeunes réalisateurs.
Au programme également, deux rétrospectives. La première consacrée à Stanley Kubrick, en collaboration avec l’ambassade américaine, et qui permettra aux cinéphiles de voir et revoir le meilleur de ses films, comme A clockwork orange, Dr. Strangelove, Lolita, Full metal jacket, Paths of glory. La deuxième présentera les plus grands films du réalisateur, producteur et scénariste finlandais Aki Kaurismaki, avec I hired a contract killer, Le Havre, The man without a past…
Exit cette année, les sections culinaires et pour enfants, au moment où une nouvelle catégorie fait son apparition pour la première fois: la section Human Rights Watch qui sera consacrée aux films qui traitent des droits de l’homme, organisée en collaboration avec l’ONG Human Rights Watch. Quatre films sont au programme: The price of sex de la Bulgare Mimi Chakarova, Pink ribbons de la Canadienne Léa Pool, Special flight du Suisse Fernand Melgar et The island president de l’Américain Jon Shenk.
Appels à tous les cinéphiles et à tous les Libanais, le rendez-vous est fixé: du 3 au 11 octobre, au Circuit Planète, Abraj.

N.R.

Infos pratiques
Les billets seront en vente à partir du 28 septembre au Circuit Planète, Abraj, de 16h à 22h, à 5000 L.L. Cette année, un Pass Festival sera disponible à 20 $ et permettra à son détenteur d’assister à l’intégralité du programme du festival.
Informations: (70) 141843 ou Circuit Planète, Abraj: (01) 292192, de 16h à 22h.
info@beirutfilmfoundation.org – www.beirutfilmfoundation.org

 

Related

Waël Abou Faour vs Hôtel-Dieu de France. Une affaire, trois versions

Blue

A Qaa. Les chrétiens dépossédés de leurs terres

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.