Magazine Le Mensuel

Nº 2878 du vendredi 4 janvier 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

 

Nominations hors cadre
L’affectation de fonctionnaires hors cadre aux postes d’ambassadeurs continue à faire des remous. Certains bords politiques qui avaient fait des promesses de transfert au corps diplomatique à certains de leurs conseillers se sont retrouvés piégés. Surtout que cela a créé une vague d’insatisfaction et de grognements qui s’est répercutée sur le travail interne. Des personnalités du 8 mars chercheraient à «rembourser» quelques-unes de leurs clefs électorales avant les prochaines législatives en essayant d’intégrer «leurs poulains» dans les institutions officielles, ce qui a mené le président Michel Sleiman, au cours du dernier Conseil des ministres, à déclarer qu’il ne signera pas les nominations administratives adoptées en dehors du mécanisme préalablement approuvé.

 

Souci numéro un: la sécurité
Le procureur de la République, Hatem Madi, a présidé une réunion des chefs des organes militaires et sécuritaires au cours de laquelle il a mis en avant les moyens de coopération et de synchronisation sécuritaires et juridiques pour faire face à l’étape prochaine et pour consolider la politique de distanciation adoptée par le gouvernement par rapport à la crise syrienne. L’objectif étant de veiller à la sécurité, d’appliquer la loi à tous de façon uniforme et de décider des mesures à prendre au cours de la période pré-électorale. Des rencontres cycliques sont prévues pour échanger des informations et sauvegarder la sécurité coûte que coûte.

 

Rencontres libanaises à Paris
Rencontres libanaises au pluriel dans la capitale française au cours des vacances de Noël et du Nouvel An. L’ex-président Saad Hariri est arrivé à Paris, en provenance de Riyad, et s’est réuni avec le vice-président de la Chambre, Farid Makari, qui se trouve en France pour des raisons sécuritaires, avec le mufti de Tripoli et du Nord, le Dr Malek Chaar, ainsi qu’avec des députés et cadres du Moustaqbal en visite à Paris. L’ex-Premier ministre a, par ailleurs, pris contact avec le président Michel Sleiman, le patriarche maronite Mar Béchara Boutros Raï, le Dr Samir Geagea à qui il a présenté ses vœux à l’occasion des fêtes. Le mufti Chaar a confirmé que le président Hariri retournera prochainement au Liban, certainement avant les législatives. Les autorités françaises ont prévenu les responsables libanais de la nécessité de respecter la distanciation par rapport à la crise syrienne afin que celle-ci ne rebondisse pas au Liban, insistant sur le fait que la sécurité du Liban constituait une ligne rouge.

 

Sleiman en Russie
Le président la République Michel Sleiman sera à Moscou les 22 et 23 janvier sur invitation du patriarche de Moscou et de toute la Russie Cyrille 1er, pour recevoir le prix annuel de l’Institution internationale pour l’unité des peuples orthodoxes. Le président de l’Institution, Valéry Alexeev, avait remis le prix au président Sleiman à la mi-décembre, ainsi qu’une invitation pour recevoir le prix de l’institution, créée il y a douze ans et qui octroie des distinctions à des personnalités internationales pour leur rôle dans la consolidation de l’unité entre les composantes sociales des peuples et les religions.Le président Sleiman profitera sans doute de son séjour en Russie pour prendre contact avec les hauts responsables concernant la situation régionale à la lumière des solutions envisagées pour la crise syrienne. Il abordera aussi les relations bilatérales russo-libanaises et l’aide militaire russe promise au Liban depuis plus de trois ans.

 

Berry invité à Bucarest
L’ambassadeur roumain au Liban a remis une invitation à Bucarest au chef de l’Assemblée, Nabih Berry. La visite est programmée pour le début du mois de février et s’inscrit dans le cadre d’une tournée que le chef du Législatif entreprendra dans plusieurs pays de l’ex-Europe de l’Est. Selon des sources de l’ambassade, il est probable que des délégations militaires et sécuritaires visitent Beyrouth dans le cadre de la coopération militaro-sécuritaire entre les deux pays. Quant aux ressortissants roumains à Damas, bon nombre parmi eux passent la majeure partie de leur temps au Liban, tout comme les diplomates qui coopèrent avec l’ambassade à Beyrouth pour rapatrier ceux qui désirent retourner dans leur pays.

 

Aoun veut purger sa liste

Un notable du Kesrouan révèle l’existence d’une lutte féroce entre les députés de la région, membres du Rassemblement de la Réforme et du Changement, qui cherchent chacun de son côté à s’attirer la sympathie du général Michel Aoun. Celui-ci, dit-on, est décidé à apporter des modifications à ses listes lors des prochaines législatives.Un parlementaire de la région ayant commandé une étude à une société de sondage pour savoir où il se plaçait parmi les personnalités politiques, a découvert que les électeurs avaient à ce stade plus de sympathie pour les indépendants et les représentants des familles traditionnelles de la région. Un résultat qui a porté le 14 mars à réviser ses calculs à la lumière de ces données. Des candidats indépendants se concertent loin des feux de la rampe pour étudier les dispositions qu’il va falloir prendre prochainement.

 

 

 

Décentralisation… électrique
Un nombre de municipalités a décidé de recourir à l’installation de générateurs géants pour distribuer le courant électrique 24 heures sur 24, vu la multiplication des heures de rationnement. Le directeur de l’Electricité de Zahlé a annoncé un plan visant à distribuer le courant électrique de façon continue et à un prix par kilowatt inférieur à celui pratiqué par l’Etat. Parallèlement, la municipalité de Bejjé dans le casa de Jbeil a réussi à acquérir trois générateurs géants capables d’alimenter en permanence le village en courant. D’autres municipalités suivent l’exemple et assurent le courant aux abonnés à un prix inférieur à celui pratiqué par l’Etat. Le projet d’éclairage de Bejjé a été réalisé avec la participation de représentants des familles qui s’occupent de la maintenance, de la facturation et de l’encaissement.

 

Baroud pris pour cible

L’ex-ministre de l’Intérieur, Ziad Baroud, fait l’objet d’une campagne ciblée pour des raisons électorales de la part de parties politiques qui semblent dérangées par ses projets politiques. On dit que Baroud cherche à dresser une liste électorale composée du président de l’Association des industriels, Neemat Frem, de Mansour el-Bone, Farid Haykal el-Khazen et Alexandre Rizk qui mèneraient campagne en tant qu’indépendants. Les fractions adverses ont commencé à colporter des rumeurs afin d’empêcher la mise sur pied d’une telle alliance qui aurait sans doute son poids dans la région. Baroud s’est dit étonné par cette campagne de dénigrement dont il fait l’objet, d’autant plus qu’il n’a pas encore arrêté ses choix «pour que l’on chuchote que Rabié refuse de collaborer avec moi».

 

Anti-terrorisme: l’exemple de la France
«La mort de dizaines de jeunes Libanais et Arabes dans la ville syrienne de Talkalakh à la mi-décembre est de mauvais augure pour la stabilité interne du Liban, avancent des sources parlementaires, parce que cet incident- tout comme le cargo rempli d’armes Loutfallah 2- et la présence d’éléments armés à Tripoli et dans d’autres villes- prouvent que l’indulgence avec laquelle sont traités les jihadistes réels et potentiels, comme tel est le cas à Tripoli et dans quelques camps palestiniens, sert les intérêts électoraux des politiques et non la sécurité nationale du pays et des citoyens». Ce député, comme le rapportent ses sources, indique que la nouvelle loi anti-terroriste française, mise en application il y a quelques jours, devrait encourager le gouvernement libanais à empêcher l’infiltration des combattants jihadistes à travers les frontières au Nord et à l’Est. Le Journal officiel français avait publié la nouvelle loi sur l’incrimination de tout citoyen français qui s’entraîne aux armes ou exécute des actions terroristes hors du territoire, même s’il n’a pas résidé en France durant sa jeunesse. Il encourt une peine de dix ans de prison et une amende de 225000 euros.

 

la tension monte entre ulémas
Des instances religieuses chiites libanaises sont sidérées par la position du cheikh Youssef Kardaoui sur le projet de «rapprochement intercommunautaire musulman». Ces instances, tout comme d’autres présentes en Irak et en Iran, ne comprennent pas l’insistance de Kardaoui à accuser «les chiites de vouloir faire du prosélytisme dans les régions sunnites pour en profiter et construire des Husseiniyat». La source qui rapporte ces informations, croit savoir que les relations entre les chefs religieux libanais des deux communautés sont dans l’impasse. «Kardaoui, dit-elle, ayant annoncé à tous les médiateurs qu’il avait définitivement renoncé au projet de conciliation sunnite-chiite. Ce qui signifie que c’est le mouvement international des Frères musulmans qui a pris cette décision». Elle ajoute: «Ce qu’on appelle le mouvement islamique au Liban et dans les pays arabes vit pour la première fois depuis la révolution iranienne une division aussi profonde». Ainsi, les canaux de communication à travers l’Union des ulémas musulmans, présidée par Kardaoui et regroupant des ulémas des deux communautés, sont totalement bloqués, parce que cette Union est dominée depuis deux ans par les Ikhwans et que les chiites s’en sont éloignés. Alors que le Rassemblement des ulémas musulmans (sunnites et chiites) au Liban n’exprime plus que les positions du Hezbollah et de l’Iran. Cette scission communautaire est grave parce qu’elle entraîne la mise sur pied d’unions et de comités d’une seule couleur communautaire qui œuvrent les uns contre les autres et alimentent les tensions.

 

Etat druze: des rumeurs insistantes
Certains druzes gauchisants se concertent pour dénoncer les rumeurs selon lesquelles des pourparlers israélo-jordaniens vont bon train à Amman sur une éventuelle création d’un Etat druze dans la région de Jabal Cheikh-Hermon qui pourrait atteindre les abords de Hasbaya et ceux du Chouf au Liban. Un activiste libanais druze révèle que ce sont des politiques du pays qui sont à l’origine de ces rumeurs, il pointe spécifiquement du doigt certaines ailes du Moustaqbal, surtout depuis que Walid Joumblatt a opté pour le maintien de l’équilibre politique communautaire en se positionnant au centre. L’activiste confirme l’existence de nouveaux documents israéliens indiquant que l’administration à Tel-Aviv avait, en effet, planifié la création d’une telle entité communautaire après la guerre de 1967. L’homme met en garde contre une campagne ciblant les druzes du Liban -synchronisée par le Moustaqbal et la Jamaa islamia- pour amener Joumblatt à s’inquiéter du sort de ses partisans dans Iklim el-Kharroub.

 

Attentats avortés
Des sources diplomatiques de la région des Brics rapportent que les services de renseignements d’Abu Dhabi ont procédé à l’arrestation d’un nombre de citoyens saoudiens et émiratis liés à al-Qaïda -qualifiés de catégorie «égarée» par les médias du Golfe- sur le point d’exécuter des attaques terroristes. D’après ces sources, un organe sécuritaire libanais a joué un rôle essentiel dans l’appréhension de dizaines d’individus qui étaient en relation avec des groupes radicaux libanais présents dans la région du Nord. Les rapports ont salué la compétence de cet organe qui a réussi à tendre un piège stratégique aux groupes d’al-Qaïda à travers les «facilités» offertes à certains de leurs membres afin de pouvoir les infiltrer. Si cette version est vraie, l’organe en question aura encore une fois prouvé son expertise au niveau international, bien qu’il ait été lui-même victime d’attaques terroristes. Selon des rapports arabes, les individus arrêtés par les autorités d’Abu Dhabi planifiaient la destruction d’établissements vitaux et commerciaux. Ceci rejoint les informations selon lesquelles Ankara cherche à établir un Moyen-Orient dominé par les Ikhwans et à arracher le leadership musulman dans la région à l’Arabie saoudite.

 

 

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