Magazine Le Mensuel

Nº 2882 du vendredi 1er février 2013

general

Banques. Byblos en Libye, Audi en Turquie

Rebelote pour l’expansion transnationale des banques libanaises. Dans les pays qui ont connu leur «Printemps arabe», toutes les infrastructures sont à reconstruire ou à réhabiliter. Par conséquent, les marchés pourraient être juteux pour les établissements de crédit libanais désormais bien rompus à la gestion des crises du monde des affaires. Après des implantations réussies à Erbil, Bagdad et Bassora, Byblos Bank lorgne vers la Libye. Une délégation d’experts s’est rendue, il y a une quinzaine de jours, sur le terrain à Tripoli pour explorer l’environnement des affaires. L’important pour la banque est que le marché ne soit pas déjà saturé en termes de nombre d’établissements de crédit, les offres de services des banques libanaises n’étant pas toujours concurrentielles. Parallèlement, les banques libanaises n’ont rien à craindre puisqu’elles ne ciblent pas les PME locales, qui préfèrent avoir recours naturellement à des agents nationaux du métier de la banque. En revanche, elles sont intéressées par les multinationales et les grandes compagnies de sous-traitance étrangères, qui ont remporté des offres publiques de reconstruction et qui sont de toute évidence solvables. D’ailleurs, avec la reprise des exportations de pétrole, la Libye a été l’un des moteurs de la croissance réelle du PIB dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). Celle-ci a enregistré un taux de 3,8% en 2012 contre 2,4% en un an auparavant, selon les chiffres de la Banque mondiale, publiés dans son dernier rapport intitulé Les perspectives économiques globales de la région Mena.
Du côté de la Bank Audi, ses avoirs consolidés ont progressé de 8,9% fin 2012, en dépit d’une contraction de ses actifs en Syrie d’un demi-milliard de dollars. Cette augmentation a été sous-tendue par les activités de ses filiales en Turquie, qui ont été lancées début novembre 2012 mais officialisées au cours de la première semaine de janvier 2013. Selon un communiqué de Bank Audi, les résultats préliminaires de son activité en Turquie ont été concluants, enregistrant en près de deux mois des avoirs de l’ordre de 2 milliards $, 1,4 milliard $ en termes de dépôts et 966 millions de crédits. En Turquie, Bank Audi dispose de six filiales et de 398 employés.    

Crise
Commerçants grognons

Les commerçants grognons n’en démordent pas. A croire qu’ils représentent la seule catégorie de la population qui pâtit d’une déprime de l’activité économique. Les mots utilisés par les commerçants pour décrire leur situation sont exagérés, d’autant qu’il n’y a pas de faillite déclarée à ce jour, souligne un expert économique qui estime les créances du secteur commercial auprès des banques à près de 1,6 milliard de dollars. Nul ne peut compter pour le moment sur un soutien de l’Etat, qui peine déjà à maintenir le déficit budgétaire dans des limites définies. Les difficultés de trésorerie des commerçants devraient être gérées dans le cadre de règlements conçus et approuvés par trois acteurs, à savoir la Banque du Liban (BDL), les banques et les commerciaux eux-mêmes. D’ores et déjà, les agents du secteur commercial, sur instructions de la BDL, ont bénéficié d’un rééchelonnement de leurs dettes et aucun d’entre eux n’a été sommé de respecter son délai initial d’échéances. D’ailleurs, différents rapports de banques d’investissement et d’agences de notation évoquent «une année 2013 de transition avec une économie au Moyen-Orient à l’image des évolutions du Printemps arabe et de la situation tant en Chine qu’aux Etats-Unis». Dans ce prolongement, EFG Hermès a estimé que le ralentissement de la croissance des investissements chinois et la progression de la production  d’énergie aux Etats-Unis présentent un grand défi aux pays arabes exportateurs de pétrole. La prospérité du Liban dépend d’une manière ou d’une autre de ces économies.   


Restaurants
La valse de la fermeture et de la réouverture

Des restaurants ferment et d’autres ouvrent pour remettre une nouvelle fois la clé sous le paillasson. Dans cette valse avec la mort et la résurrection, la faute n’est pas toujours aux Italiens, comme dit l’adage libanais. Le phénomène devenu monnaie courante est centré surtout dans le périmètre du Beyrouth administratif et le long de la côte libanaise s’étendant du Nord au Sud. Le manque de clientèle du Golfe et la baisse du tourisme en général ne représentent pas un élément déterminant qui justifierait un recul significatif des chiffres d’affaires du secteur. En fait, le ticket moyen par client a quasiment doublé dans les restaurants quatre étoiles (servant du poisson ou un menu international) sur un an, tournant autour de 100 dollars. Dans les restaurants proposant la cuisine libanaise (mezzés et autres), le ticket moyen/personne a bondi à au moins 55 dollars. Le problème est que les restaurateurs ne se sont pas alignés sur le pouvoir d’achat des Libanais, négligeant la consommation interne demeurée soutenue malgré les aléas du moment. Ils ont continué à pratiquer les prix dédiés aux touristes.
L’année 2012 a montré le volume réel de l’économie libanaise qui a enregistré une croissance économique de 1,5%. Un taux acceptable sachant que les ressortissants du Golfe boycottent le Pays du Cèdre, qui a pris pour une fois une décision officielle de neutralité vis-à-vis du conflit syrien. Une source proche de Zaitunay Bay a confié à Magazine que les restaurateurs de la promenade sont en passe de réviser leurs tarifs bien que leurs prix soient «au départ abordables». Tout le monde n’a pas la même mesure des choses.

Waterfront
ACC-Matta remporte un contrat de 225 millions $

C’est la société d’entreprise générale ACC-Matta qui a été désignée comme principal entrepreneur pour l’exécution de la première phase des travaux d’infrastructure de Waterfront City, le projet phare du littoral de Dbayeh. La valeur du contrat remporté par ACC-Matta s’élèverait à 225 millions de dollars, selon Newswires. La société d’entreprise a été retenue comme partenaire parmi une liste restreinte de sept noms de firmes de construction. La phase 1 d’extension du projet prévoit l’édification de trois immeubles résidentiels qui devraient s’ajouter aux sept existants, vu la forte demande de la clientèle sur le produit. Waterfront est un projet polyvalent de luxe s’étendant sur un terrain d’une superficie de 250000 mètres carrés. Il comprend un large éventail d’appartements résidentiels, un mall, deux établissements hôteliers, des bureaux, une zone consacrée à l’édification d’une promenade bordée par des points de vente de produits variés et une lignée de restaurants et cafés.   

Période préélectorale
Lorsque l’économique et le politique se fondent

Les intérêts de la communauté des affaires et celles des sphères politiques se recoupent fréquemment en période préélectorale. Réunis autour d’une même table pour «un lunch stratégique» au restaurant italien Marinella de Sophie Choucair à Mar Mikhaïl, l’ancien gouverneur de la Banque centrale Michel Khoury, l’ancien grand argentier et aujourd’hui conseiller politique de l’ex-Premier ministre Saad Hariri, Mohammad Chatah, et l’ex-numéro 2 des Forces libanaises Toufic Hindi, ont discuté pendant plus de deux heures. A l’autre bout du restaurant, on pouvait remarquer le même jour à la même heure, attablés en tête-à-tête, l’ancien député de Zghorta Jawad Boulos et le vice-président de la Banque-Libano française, Walid Farid Raphaël.

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