Magazine Le Mensuel

Nº 2886 du vendredi 1er mars 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Un journaliste blâmé à Bkerké
Un journaliste qui a demandé au président Amine Gemayel, à l’issue de son entretien avec le patriarche Mar Béchara Boutros Raï, ce qu’il pensait de l’implication du Hezbollah dans les affrontements qui ont lieu dans certains villages frontaliers, a reçu un blâme d’un responsable à Bkerké. Gemayel avait dit sur un ton critique, pourquoi le Hezb veut-il entraîner le Liban dans la guerre en Syrie malgré la politique gouvernementale de distanciation? Un député de l’opposition estime que si le Hezbollah bombarde des régions dans le territoire syrien, c’est pour empêcher les éléments de l’Armée de Syrie Libre de se positionner à la frontière libano-syrienne après que les forces régulières s’en soient retirées. Le Hezb voudrait bloquer tout échange entre l’opposition syrienne et les villages frontaliers.

 

Observateurs européens pour le scrutin
A la suite de la publication du rapport bulgare sur l’attentat de Burgas, les diplomates européens se sont réunis pour passer en revue la situation au Liban. Les participants ont évoqué également l’envoi d’observateurs européens pour superviser les législatives, prévues en juin. Mais certains sceptiques ont souligné que les élections pourraient être reportées, plusieurs responsables libanais ayant fait allusion à de multiples difficultés susceptibles d’entraver cette consultation populaire. Le ministre de l’Intérieur, lui-même, a évoqué cette éventualité dans le cadre d’un talk-show télévisé. Cela n’empêche pas un diplomate européen d’affirmer que l’Union européenne participera à la supervision des législatives.

Rassemblement sunnite
La tendance chez les forces islamistes salafistes est à la militarisation de la communauté sunnite, comme le notent certains observateurs. Après la proposition faite par le cheikh Ahmad el-Assir de former une résistance armée sunnite pour briser le monopole du Hezbollah, le prédicateur Daï el-islam Chahhal préconise la création d’un Front sunnite élargi au Liban regroupant toutes les organisations, mouvements et groupes islamistes afin de mettre sur pied une force sunnite. Mais l’idée de doter cette force d’une aile militaire n’est pas à l’ordre du jour pour le moment et reste tributaire des «circonstances» futures.

Mgr Raï ne porte pas plainte
Le cardinal maronite Mar Béchara Boutros Raï a confié au procureur général Hatem Madi le soin de régler l’affaire des caricatures insultantes à l’égard du patriarcat publiées dans le journal saoudien al Watan, en refusant de porter plainte. Le président du Conseil suprême de la magistrature, le juge Jean Fahed, s’était rendu à Bkerké où il a évoqué ces caricatures avec le patriarche qui lui a demandé de prendre les mesures qui lui semblent nécessaires. Madi a donc convoqué l’ambassadeur saoudien, Ali Awad el-Assiri, pour lui communiquer les protestations des instances religieuses et lui demander de transmettre ces contestations à son gouvernement. Le patriarcat s’est contenté de cette démarche sans plus, en comptant sur les mesures que prendront les autorités saoudiennes à cet égard.

Mikati menace de s’en aller
Le Premier ministre, Najib Mikati, a menacé de quitter la salle où se tenait le Conseil des ministres, la semaine passée, à cause des contestations des ministres aounistes sur la question des datas. Après un débat de trois heures, la discorde a été réglée et clôturée par l’octroi de prérogatives par le Conseil des ministres au président Mikati conformément à la loi. Un ministre s’est interrogé sur la réaction éventuelle des ministres aounistes et du Hezbollah si la menace avait pesé sur les personnalités du 8 mars. Se seraient-ils opposés à la livraison des datas ou bien auraient-ils réclamé l’ensemble des communications, même les textes écrits?

Le sit-in devant le Sérail, pour quoi faire?
A quoi servent les tentes installées devant le Sérail, se demande un ministre, puisque l’opposition a reconnu le gouvernement, mis un terme au boycott et participé aux Commissions conjointes en présence de membres du gouvernement? De plus, l’ex-président Siniora s’est rendu au Sérail à deux reprises où il a discuté avec le Premier ministre Najib Mikati de la crise à Dar el-Fatwa, sans compter que les deux hommes sont entrés en contact plus d’une fois après l’adoption du projet de loi orthodoxe par la sous-Commission parlementaire. A part déranger les citoyens, quelle est la fonction ou la signification de ces tentes?

Prorogation: mécanisme incontournable
La prorogation du mandat du directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, qui atteint l’âge de la retraite le 1er avril prochain, doit passer par un processus incontournable. L’option consistant à maintenir Rifi à son poste en tant que fonctionnaire civil a été écartée pour deux raisons: une, parce que le directeur lui-même l’a rejetée et deux, parce qu’il aurait eu besoin des deux tiers des voix des ministres (Fonction de la première catégorie). La convocation de l’Assemblée générale pour adopter la loi électorale représentera une occasion pour avaliser une loi renouvelant les mandats des généraux Rifi et Jean Kahwagi. Si prorogation il y a, elle sera motivée par la nécessité d’assurer un climat sécuritaire et militaire stable pour le déroulement des deux scrutins parlementaire, puis présidentiel.

 

Pas de loi civile pour le statut personnel
Le notaire détient-il le pouvoir de signer un contrat de mariage? demande un ministre. Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, précise que le contrat du mariage civil entre Khouloud Succariyé et Nidal Darwiche a été enregistré chez le notaire qui a témoigné de la présence du couple à son bureau et validé le contrat. Il n’a pas signé le document du mariage qui avait été contracté auprès d’un cheikh. Un juriste ajoute que le notaire pourrait signer un tel contrat à condition que chacun des deux partenaires confirme son appartenance à sa communauté. Ainsi, seront-ils soumis au statut personnel qui relève de la compétence des tribunaux religieux, vu l’inexistence au Liban de lois civiles à ce chapitre.

 

Leadership sunnite: le rôle de Doha
La concurrence entre le Qatar et l’Arabie saoudite a atteint le Liban. Des milieux diplomatiques rapportent, citant des proches du président Saad Hariri, que les démonstrations de force militaire et politique des groupes salafistes extrémistes ne constituent qu’une fraction d’un plan bien orchestré visant à exhiber l’influence dont ils jouissent sur le plan populaire au détriment des leaders traditionnels, comme Saad Hariri et le Moustaqbal. La majorité de ces mouvements sont soutenus par le Qatar qui rêve d’obtenir un bloc qui lui soit favorable au sein du nouveau Parlement libanais, à l’instar de ce qui s’est passé en Tunisie, en Egypte et au Maroc. Les «islamistes du Qatar» craignent cependant que l’objectif derrière leur «surexposition» consiste à les sacrifier et à les utiliser comme monnaie d’échange à l’heure de la grande négociation internationale qui se rapproche. Les sources de Hariri disent que ces fondamentalistes l’accusent d’être «laïque» surtout après le discours qu’il a prononcé le 14 février dans le cadre du meeting organisé au Biel. Ces accusations révèlent une volonté qatarie de limiter l’influence des Hariri sur la rue sunnite au profit des nouveaux groupes qui offrent un tremplin à l’ingérence de Doha dans le paysage politique libanais.

La bataille des camps aura-t-elle lieu?
Le coup d’envoi des troubles dans les camps va-t-il être donné à Aïn el-Heloué à Saïda? s’interroge une haute instance politique. Il existe, selon ses proches, des rapports révélant l’intensification de l’entraînement militaire des combattants appartenant à des organisations fondamentalistes, dont certains sont postés en bordure du camp palestinien. Le mouvement Fateh considéré, par le passé, comme la force la plus influente sur place, est aujourd’hui exposé à la concurrence politico-militaire féroce de ces éléments radicaux qui cherchent à contrôler le plus grand rassemblement de réfugiés palestiniens au Liban. Alors que l’unification des organisations comme Osbat al-Ansar, Ansarallah, Le Mouvement islamiste jihadiste se concrétise, le lancement de la branche libanaise du Front al-Nosra semble imminent présageant une prochaine confrontation militaire à l’intérieur du camp. Le Fateh, pour sa part, cherche à régler ses querelles internes et à reconduire le colonel Mahmoud Issa (Lino) dans ses fonctions sécuritaires et militaires en prélude à la bataille future, étant le seul apte à vaincre les islamistes extrémistes qui se sont multipliés à l’intérieur de Aïn el-Heloué.

Grand meeting pour le 16 mars
Grand meeting le 16 mars prochain, organisé par le député Walid Joumblatt, pour la commémoration de l’assassinat de son père, le leader Kamal Joumblatt. Cette commémoration, aux dires d’une source druze, sera marquée par une surprise de taille, à savoir la présence d’une délégation de la Coalition de l’opposition syrienne. De plus, Walid bey s’apprête à prononcer un discours enflammé contre le régime syrien. Cette participation exprime le soutien politique de Moukhtara à l’opposition syrienne, un soutien dénué de tout caractère militaire. Minimisant l’importance du festival organisé par l’ex-ministre Wi’am Wahhab à Baakline, il y a deux semaines, la source précise que la décision d’organiser cette commémoration a été prise pour des considérations d’ordre familial et politique et non en réaction au festival de Wahhab. Elle reconnaît cependant que la tension au sein de la communauté druze s’amplifie au Chouf et dans d’autres régions à cause des positions aux antipodes sur le dossier syrien et de la participation des druzes de Souaïda à la bataille contre l’opposition, contrairement aux conseils donnés par le zaïm de Moukhtara, surtout après la formation des forces de défense nationales auxquelles se sont joints un grand nombre d’habitants de Souaïda et ses alentours qui combattent dans les régions de Hourane. Le ministre Wahhab avait attiré au festival de Baakline un nombre de notables et d’hommes de religion syriens fidèles au régime et prononcé un discours virulent se disant prêt à «défendre la Syrie», en cas de besoin.

La guerre syrienne et les réseaux sociaux
Dans le cadre de la campagne qui évoque la participation du Hezbollah aux batailles qui se déroulent dans les villages syriens à l’ouest du Assi, proches de la localité du Hermel, des observateurs font remarquer que la direction de Facebook est impliquée dans cette campagne politico-médiatique du fait qu’elle permet aux opposants syriens armés d’utiliser son réseau comme moyen d’orientation pour l’entraînement militaire des combattants, malgré le danger terroriste que cela représente pour la Syrie, le Liban et le reste des pays arabes. Ces observateurs dénoncent un film visible sur Youtube mettant en scène la pseudo-bataille qui a opposé l’ASL et les combattants du Hezbollah dans cette région. Le film est suivi d’une analyse critique détaillée sur Facebook, listant les erreurs tactiques faites par l’ASL durant la bataille. Le film inclut également des slogans appelant à l’expulsion des chiites de cette région. La page militaire sur Facebook est la suivante: https://www.facebook.com/abuthaerfsa2/posts/291209324339306.
D’autres pages publient des informations militaires dangereuses comme ce communiqué Comment découvrir la charge d’un engin piégé adressé à tous les membres de l’ASL qui peut être lu sur http://www.facebook.com/Syrian4all/posts/144909155672206.

 

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