Magazine Le Mensuel

Nº 2887 du vendredi 8 mars 2013

Société

Les pièges de la drogue. Halte aux stupéfiants!

Les drogues, quelles qu’elles soient, ont un impact puissant sur l’organisme. Savez-vous lequel vraiment? Etat des lieux, à lire attentivement par les jeunes, qui considèrent que les stupéfiants sont sans conséquences majeures sur la santé, et par les moins jeunes, qui doivent connaître ces effets pour les détecter chez leurs enfants.

Cannabis, marijuana et haschisch
Ces drogues que d’aucuns considèrent inoffensives sont presque entrées dans les mœurs. La nouvelle génération en use et abuse de façon immodérée, considérant que leur effet est agréable sur son «mood», sans que cela n’ait de répercussions néfastes sur son état physique et mental. Ces stupéfiants, que l’on peut acheter facilement au Liban et à des prix presque dérisoires, peuvent générer, de manière plus ou moins directe, des problèmes souvent lourds de conséquences. Ces drogues se présentent sous forme de fleurs ou feuilles séchées ou de résines, agglomérées en bloc. Elles se fument pures ou mélangées à du tabac, ou s’inhalent à l’aide d’une pipe à eau ou d’un narguilé, ou s’ingèrent après avoir été cuisinées en gâteaux appelés des «spaces-cakes». Elles provoquent une sorte de mollesse, d’euphorie, de sensation de détente, de flottement. Les méfaits sont nombreux. Sur le court terme, elles provoquent des problèmes de concentration, une baisse de la vigilance, des crises d’angoisse, de la léthargie et des vertiges. Sur le long terme, des troubles de la mémoire, de l’agressivité, de l’instabilité, un repli sur soi et un état dépressif. D’après les spécialistes, les consommateurs de ce genre de drogue mettraient des mois avant de devenir des accros, c’est pourquoi les jeunes ont tendance à penser que fumer un joint est inoffensif. Combinées à de l’alcool, ces drogues ont des effets ravageurs.

Cocaïne
Elle a la réputation d’être sans risque, de décupler l’énergie, sans effets secondaires. Intox sur toute la ligne. Les troubles physiques et psychiques de son utilisation, même ponctuelle, sont nombreux. C’est une poudre blanche, la plupart du temps floconneuse. Elle est mélangée à divers produits (dans le meilleur des cas, de l’aspirine ou du sucre, et dans le pire, du talc, du plâtre ou du ciment), pour multiplier les doses vendues par les dealers. L’adjonction de ces substances nocives pour l’organisme en fait une drogue très dangereuse, voire mortelle. Plus rarement, elle prend la forme de cristaux. Elle est inhalée en lignes à l’aide d’une paille ou injectée en voie intraveineuse. Elle procure de l’euphorie, un sentiment de puissance intellectuelle, physique et sexuelle, une indifférence à la fatigue et à la faim et une hyper vigilance. Sur le court terme, ses méfaits sont nombreux: saignements de nez, palpitations, crampes, tremblements. Sur le long terme, les choses se gâtent encore plus. Difficultés de concentration, sentiments de persécution, amnésie, comportements violents, tics nerveux, nécrose des cloisons nasales, risque d’hémorragies pulmonaires et cérébrales, d’accidents cardiaques, de transmission des hépatites B et C et du sida par le partage des pailles, et les seringues utilisées par plusieurs personnes. L’accoutumance est très rapide. La cocaïne est l’une des drogues auxquelles on devient les plus dépendants. Le risque d’overdose peut entraîner la mort.

Crack
C’est l’alternative bon marché à la cocaïne. Le crack a été considéré peu nocif, du fait de son mode de consommation «banalisé». Mais la réalité est tout autre: piège à loups parmi toutes les drogues, on n’en réchappe que rarement. Ce sont de petits cailloux blancs ou jaunâtres, dérivés très puissants de la cocaïne, qui se fument à l’aide de divers ustensiles, comme la pipe à eau, la canette de soda, les feuilles d’aluminium. Dès la première bouffée, on ressent comme un flash qui procure une sensation fulgurante, un sentiment de toute-puissance physique et sexuelle. Sur le court terme, cette drogue provoque de l’agitation, de la nervosité, de l’impulsivité et de l’agressivité. Sur le long terme, des nécroses musculaires, des lésions pulmonaires, de la fièvre, des risques majeurs de crises cardiaques. La dépendance est foudroyante et les possibilités de décrocher sont minimes.

Héroïne
Entre injections à répétition, déconnexion du réel et descente aux enfers, c’est la drogue de l’exclusion et de la dépendance qui peut mener à toutes les dérives et aux pires soumissions. C’est une poudre blanche ou marron qui peut être inhalée, injectée ou encore fumée. Elle procure une sensation d’apaisement, de bien-être, d’euphorie suivie d’un flash caractérisé par un sentiment d’extrême plaisir – presque comme un orgasme – puis par un état de somnolence. Ses méfaits sur le court terme sont dévastateurs: vertiges, vomissements, baisse de la température du corps, contractions des pupilles… Sur le long terme, constipation, suées abondantes, perte de l’appétit, interruption des règles chez la femme, insomnie, troubles de l’humeur, infections à répétition (du fait de l’état d’affaiblissement général de l’organisme, sensation récurrente de manque), risques de transmission des hépatites B  et C et du sida par le partage des pailles et des seringues. L’accoutumance est quasi instantanée. L’addiction à l’héroïne est d’autant plus foudroyante que la drogue est injectée par voie intraveineuse.

Acides et champignons
Ce sont des produits extrêmement concentrés en substances actives qui provoquent des dommages irréversibles sur le cerveau. Ce sont des comprimés, de petits blocs de gélatine ou morceaux de buvards imprégnés d’une goutte de produit chimique pour les acides également appelés LSD. Les champignons cueillis en milieu naturel sont petits et brun clair. Les acides se gobent comme un médicament, les champignons s’ingèrent crus, cuisinés ou infusés en tisane. Ils provoquent des fous rires, des hallucinations, des sensations d’ultra-lucidité, de superpuissance. Leurs méfaits sur le court terme sont une peur panique persistante, une impossibilité de raisonner logiquement, des bouffées délirantes, une sécheresse buccale, une transpiration excessive, une vision brouillée, des tremblements, des nausées… Sur le long terme, la sensation de perdre la raison, une automutilation, une violence verbale ou physique, voire le suicide. Ils peuvent générer des accidents psychiatriques graves et durables dès la première prise. Et leurs effets les plus traumatisants peuvent se prolonger des mois durant.

Ecstasy ou pilule de l’amour
Inégalement dosée et mélangée à d’autres substances à hauts risques, cette pilule est appelée pilule d’amour du fait de la sensation de bien-être et d’élan envers autrui. Les ecstasy sont de tailles variables, la plupart du temps ornées d’un motif ou d’un logo. Ce sont des pilules qu’on ingurgite. Des coupe-faims qui procurent une sensation de grande forme physique, de liberté totale, d’inhibition, d’un besoin irrépressible d’aller vers les autres et de les toucher. Sur le court terme, elles provoquent une désorientation, des crispations musculaires, des spasmes, une déshydratation, une fatigue intense et une nervosité. Sur le long terme, un affaiblissement, de l’insomnie, des réactions paranoïaques avec délire de persécutions, des phobies et de graves troubles de la coagulation sanguine. L’ecstasy ne génère pas de dépendance physique, mais de la dépendance psychologique qui peut être, sans même qu’on s’en aperçoive, extrêmement rapide. Une consommation répétée de ce produit entraîne une diminution flagrante des sensations. Dès lors, le consommateur a tendance à augmenter les doses pour obtenir l’effet recherché ou même à s’orienter vers des drogues aux effets plus intenses.

 

Danièle Gergès

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