Magazine Le Mensuel

Nº 2889 du vendredi 22 mars 2013

Le Saviez-Vous

Ligue maronite. Des élections dans le flou

Les élections de la Ligue maronite constituent, chaque fois, un nouveau défi pour la communauté. Cette année, les élections revêtent une grande importance. Malgré tous les contacts, les tentatives de compromis ont échoué.


La création de la Ligue maronite date du 21 août 1952, en vertu de l’autorisation (N 2647) signée par le président Sami Solh et par un groupe de notables maronites, actifs dans les cercles politiques, économiques, intellectuels et professionnels.
Les maronites ont joué le rôle le plus important dans la création de la République libanaise, notamment dans l’indépendance du pays. Son rôle principal est la défense de la souveraineté et de l’indépendance du Liban, pays pluraliste basé sur un pacte national de coexistence entre ses différentes communautés. Autre fonction non moins importante, celle de maintenir les liens entre les maronites de la diaspora et de consolider la coopération entre les instituts religieux et laïques maronites au Liban et à l’étranger. Elle travaille sous le parrainage du patriarcat maronite qui reste le port d’attache de la Ligue.
Au cours de l’histoire récente du Liban, elle a joué un rôle fondamental et multiplié ses efforts pour renforcer les liens des maronites entre eux dans le cadre de la préservation et de la défense des droits et des intérêts de la communauté maronite, ainsi que la place dont elle jouit au Liban. Elle a aussi contribué à promouvoir le dialogue islamo-chrétien.

Coopération et solidarité
Au niveau régional, la Ligue œuvre à maintenir et à consolider la coopération et la solidarité entre le Liban et l’ensemble des pays arabes.

 

 

 

 

 

 

 

Le nombre des membres de la Ligue est à ce jour de 1218. Les anciens présidents de la République, ministres et députés maronites anciens et actuels, anciens ambassadeurs, présidents des ordres professionnels et les magistrats maronites font partie d’office de la ligue.
Au lendemain de la visite historique du Saint-Père Jean-Paul-II au Liban, les élections en juillet 1997 avaient revêtu une importance particulièr
e. Avec la publication de l’Exhortation apostolique, la Ligue était appelée à tenir son rôle dans la société.  

Tensions en 2003
En 2003, des tensions apparaissent à l’intérieur de la Ligue et la division éclate entre ses membres. Le patriarche maronite Nasrallah Boutros Sfeir, doit alors nommer un comité exécutif, présidé par l’ancien ministre Michel Eddé, afin de procéder aux réformes qui s’imposent.
Le 25 mars 2007, les élections de la Ligue ont porté à sa tête Joseph Torbey, Abdallah Bou Habib au statut de vice-président, et un nouveau conseil de 15 membres. Le mandat du conseil exécutif de la Ligue maronite est de trois ans renouvelables pour une seule fois.
Pour les élections de 2013, 950 membres ont payé leurs cotisations et sont en droit de voter. 54 candidats sont répartis sur trois listes présidées, respectivement, par Samir Abillama, Antoine Klimos et Talal Doueihy, après le retrait de Abdallah Bou Habib. Trois membres sont candidats pour le poste de vice-président: Maurice Khawam, Antoine Khoury et Robert Abi Abdallah.
Le jour des élections, deux urnes différentes sont mises en place, l’une pour le président de la Ligue et son vice-président, l’autre pour les 15 membres du conseil. Le comité de contrôle des élections est présidé par le président actuel de la Ligue. Ses membres sont les membres actuels du conseil non candidats.
La compétition est dure, les dossiers à débattre sont nombreux, et les défis à relever, surtout à l’heure des «Printemps arabes», sont de plus en plus difficiles.

 

Arlette Kassas

Document de travail
En juin 2012, la Ligue maronite a travaillé en étroite coopération avec le patriarche Béchara Raï pour produire un document de réflexion et de travail sur le rôle des chrétiens au Liban, offert à la réflexion des personnalités et partis concernés. Le document évoque notamment le sérieux conflit qui oppose les sunnites aux chiites, ainsi que les composantes chrétiennes sur un ensemble de questions, dont la loi sur la propriété foncière, la loi électorale et la loi sur la récupération de la nationalité.

 
 

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