Magazine Le Mensuel

Nº 2912 du vendredi 30 août 2013

general

Marcel Khalifeh. Pour que subsiste l’espoir

Pour le 2e concert de sa programmation, le Festival international de Baalbeck a accueilli, le samedi 24 août, au site de la Magnanerie de Sad el-Bauchrié, le célèbre oudiste et interprète libanais Marcel Khalifeh.
 

A chaque note de oud, à chaque intonation de voix, Marcel Khalifeh égrène, en ce lendemain de mort, le mélange de mélancolie et d’espoir dont il a le secret. Célèbre et adulé de tous, depuis des décennies, il est toujours resté égal à lui-même. Et il nous revient, une nouvelle fois, dans le cadre du Festival de Baalbeck, même si, cette fois, les temps antiques manquent à l’appel. La présence même de Marcel Khalifeh, au cœur de ce prestigieux festival qui s’est tenu bon gré mal gré, en dépit de tout, est déjà en elle-même un signe d’espoir.
Une minute de silence en mémoire des victimes tombées les derniers jours. Et Khalifeh les salue d’un retentissant Tosbi7houn 3ala watan. L’émotion se propage dans les gradins, entre les spectateurs, toutes générations confondues, venus très nombreux vibrer avec celui qui ne cessera jamais d’être le représentant, le symbole des révoltes arabes.
Fil bal oughnia. C’est le titre de ce concert au cours duquel il reprendra les plus célèbres morceaux qui ont jalonné sa carrière.
Sobre, apaisé et apaisant, il est toujours accompagné de son fameux oud, son éternel compagnon. Et sur la scène de la Magnanerie, il retrouve son neveu Sary au violoncelle. Dès les premières notes, Marcel Khalifeh retrouve les tréfonds de la terre dont il est né. Cette terre du Liban qui se compose en instants musicaux. Le oud et le violoncelle se répondent en écho, créant la nappe musicale sur laquelle se posera la voix de Marcel Khalifeh. Inchangeable, toujours aussi puissante, toujours aussi caractéristique. Un instrument en soi. Une impression d’être face à tout un orchestre saisit souvent l’audience, quand quelques accords au oud, quelques envolées au violoncelle, quelques intonations de voix raniment blessures et espoir. Et le public s’en va, porteur de ce message de paix que Marcel Khalifeh a distillé dans nos cœurs, fredonnant encore et encore ces fameux vers: «Entre Rita et mes yeux, un fusil», «Bayna Rita wa 3ouyouni boundoukia».

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