Magazine Le Mensuel

Nº 2914 du vendredi 13 septembre 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Boroujerdi face aux constantes
Le chef de la Commission de la Sécurité nationale et de la politique extérieure au Parlement iranien, Alaëddin Boroujerdi, a déclaré que les propos du président Michel Sleiman sur l’actualité au Liban sont suffisants pour lui épargner la rédaction d’un rapport sur sa mission. Le chef de l’Etat a longuement expliqué les constantes auxquelles le Liban est attaché, à savoir la politique de distanciation vis-à-vis de la crise syrienne et l’attachement à la déclaration de Baabda dont l’objectif est de tenir le pays à l’abri des conflits régionaux et internationaux. Sleiman s’est dit étonné de l’implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie, parce qu’en agissant ainsi, la Résistance perd l’appui populaire dont elle bénéficie. Sans compter, a ajouté le numéro «un» de la République, que le Hezb n’a rien à en tirer sur le plan interne, c’est le régime syrien qui cueille les fruits de cette intervention.

 

Poids lourds interdits en journée
Le ministère de l’Intérieur a établi un plan réglementant la circulation des camions dans la capitale. Il leur est désormais interdit de prendre la route en journée et n’ont le droit de circuler qu’entre 2h et 6h du matin. Toute entreprise ou chauffeur qui enfreignent ce règlement seront pénalisés et leurs véhicules confisqués pour une période minimum d’un mois. Des accords ont été conclus entre le ministère, les syndicats et les municipalités concernés pour assurer le trafic des poids lourds la nuit, dans le but d’alléger les embouteillages dans la capitale.

Décodage du discours de Geagea
Le discours du chef des Forces libanaises (FL), à Meerab, a suscité des réactions et des commentaires tous focalisés sur la question de la présidence de la République. Le Dr Samir Geagea est le premier à avoir déclenché la bataille présidentielle en listant les qualités dont doit jouir, à son avis, le prochain locataire de Baabda, des qualités que certains ont perçues comme taillées à la mesure du chef des FL. D’autres pensent qu’il a voulu se positionner, non comme candidat, mais plutôt comme un acteur de haut niveau, un faiseur de présidents. Une troisième version estime que si le Dr Geagea a fait allusion à sa candidature, c’est pour répondre au général Michel Aoun qui, comme l’a indiqué le député Alain Aoun, sera candidat à la présidence en 2014.

Berry est en vacances
Le président Nabih Berry est en vacances à l’étranger, il ne reviendra pas avant la date prévue pour la séance de l’Assemblée générale convoquée conformément à l’ordre du jour fixé pour la première séance plénière. Du côté du 14 mars, on pense que l’absence de Berry en cette période délicate n’est pas fortuite. Le chef du Parlement s’est muré dans le silence, depuis sa première initiative, s’abstenant d’intervenir pour faciliter la formation du cabinet. Cela, après avoir réalisé qu’aucun des deux bords n’a semblé s’intéresser à sa proposition. Le 14 mars l’a dénoncée, pareil pour le 8 mars – même parmi ceux supposés être les plus proches du chef d’Amal -, c’est pourquoi il a préféré quitter le pays, sachant que nul n’a la latitude de faire des concessions en ces circonstances. Tout le monde attend les résultats des éventuelles frappes américaines sur la Syrie.

Prêcher la concorde
La démarche du ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Marwan Charbel, qui a appelé les dignitaires religieux musulmans à prêcher l’apaisement et la concorde dans les mosquées, a été fructueuse. La semaine passée, les cheikhs qui ont pris la parole dans les lieux de culte ont, en fait, tenu des discours modérés évitant d’alimenter la fitna et coupant court à la montée des tensions dans la rue après la surexcitation engendrée par les attentats à la voiture piégée devant les mosquées al-Takwa et Assalam à Tripoli.

Delanoë reporte sa visite
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a reporté sa visite prévue à Beyrouth en raison des circonstances, comme l’a expliqué le chef de la municipalité de Beyrouth, Bilal Hamad. Cette visite avait pour but la signature d’un protocole entre Paris et Beyrouth portant sur un projet commun, celui du «Musée de la mémoire» qui doit être implanté dans la maison jaune à Sodeco. Les travaux, qui se poursuivent normalement sous la surveillance de délégations envoyées par la mairie de Paris, devraient être achevés à la fin de 2014. Delanoë est attendu à Beyrouth à la fin du mois d’octobre.

Salam ne renonce pas
Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, ne renoncera pas à la mission qui lui a été assignée tant qu’il bénéficiera de l’appui du chef de l’Etat et de la confiance des Libanais, et malgré la somme de difficultés qui entravent la formation d’un gouvernement. Aucun des deux camps, confie Salam, n’est disposé, à ce stade, à assouplir sa position pour lui faciliter la tâche. Tout le monde attend l’évolution de la situation et les changements qui pourraient en découler. Cela n’empêche pas le président du Conseil désigné de poursuivre ses contacts avec les leaders et personnalités politiques loin du tapage médiatique. Salam avait rencontré, en marge de la cérémonie organisée pour le 68e anniversaire de la Sûreté générale, les ministres Ali Hassan Khalil du mouvement Amal et Mohammad Fneich du Hezbollah avec lesquels il a passé en revue l’actualité gouvernementale. Il s’est également longuement réuni avec le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati.

5000 soldats supplémentaires
Solidaire, immunisée contre les discours provocateurs, prête à faire face au terrorisme, l’Armée libanaise est bien soudée. Le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, en est convaincu. Il avance que «la troupe s’est largement déployée sur le terrain, ces derniers temps. On compte quelque 10000 militaires rien qu’au Nord, 6000 environ à Beyrouth, sans compter les unités présentes au Sud et dans la Békaa». Il révèle, comme le rapportent ses visiteurs, avoir informé le Conseil supérieur de la Défense qu’il avait besoin d’un budget supplémentaire pour enrôler quelque 5000 soldats supplémentaires. «L’augmentation du nombre d’éléments permettra un meilleur contrôle des frontières avec la Syrie, sans avoir besoin de muter des soldats déployés dans le pays et au Sud pour combler les vacances ailleurs», a expliqué Kahwagi.

 

Combat des officiers à Tripoli
Ziad Saleh, connu sous le pseudo de Ziad Allouki, chef d’une bande armée, a été victime d’un officier indicateur, comme le précisent des sources tripolitaines qui révèlent que l’important arsenal, découvert à son domicile après perquisition, a été confisqué. L’officier, qui l’a dénoncé, a ensuite pris contact avec Saleh pour lui signifier que la descente de police est un avertissement dont le but est de l’amener à rompre ses relations avec l’ex-directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Achraf Rifi, qui le couvre. L’officier n’est autre que le colonel proche du Moustaqbal, Amid Hammoud, qui a aussi fait face aux tentatives du général Rifi de s’attirer les faveurs d’un groupe de la famille Nachar lié à un officier de la section des Renseignements et aux Renseignements de l’armée. Ce groupe a, en effet, inauguré un bureau situé dans la montée de Rifaïeh où les portraits de Rifi ont été hissés. Ce qui a envenimé le conflit Rifi-Hammoud, c’est la réussite de l’ex-directeur des FSI à gagner les faveurs du responsable militaire de l’axe al-Bakkar dans le quartier de Kobbé, bien qu’il s’agisse d’un salafiste intégriste. La rue tripolitaine semble séduite par l’image que véhicule le général Rifi qui ne renie pas ses origines modestes contrairement aux autres leaders issus des familles aisées de la ville.

 

Recrutement d’agents au Nord
Des services sécuritaires libanais ont remarqué qu’un député du Akkar cherche à élargir son champ d’action militaire en recrutant des combattants libanais extrémistes et des islamistes syriens. D’après eux, des réunions secrètes ont eu lieu au domicile du frère du député, notamment avec deux chefs de municipalités importantes au Akkar. Les deux hommes ont eu droit à un pactole de 30000 dollars et à une promesse: celle de recevoir cette somme en guise de salaire mensuel. Mais il leur a été recommandé de garder le secret sur cette affaire sans en informer les autres députés du même courant politique. Les responsables municipaux ont réclamé des armes et leur interlocuteur leur a promis de leur fournir cinq fusils-mitrailleurs. L’un d’entre eux, selon cette source, possède un laissez-passer pour se rendre en Syrie, via la route militaire; il est également l’agent exclusif d’une société syrienne de distribution d’eau au Liban. La mission confiée à cet individu, proche du cheikh Daï el-Islam Chahhal, consiste à prospecter les bases militaires à l’intérieur du territoire syrien et à rapporter la teneur de ses conversations avec les officiers syriens.

Sleiman-Raad: rencontre franche mais infructueuse
Bien que placée sous le signe de la franchise et de la courtoisie, la rencontre entre le président Michel Sleiman et le député du Hezbollah, Mohammad Raad, à Beiteddine n’a pas donné de résultats significatifs sur la question gouvernementale. Le chef de l’Etat a exposé son point de vue sur la nécessité d’adopter l’équation 3×8, mais n’a pu obtenir une réponse claire de la part de son interlocuteur… Au sujet de l’intervention militaire du Hezbollah en Syrie, chacun a campé sur ses positions, le président ayant réitéré sa volonté de protéger le pays des incidences de la crise syrienne. A la fin de la réunion, le député Raad a souligné la nécessité de poursuivre le dialogue: «Nous savons, a-t-il dit au président, que vos intentions sont bonnes et nous comprenons que vos responsabilités vous dictent certaines positions. Toutes les critiques vous concernant que l’on nous impute n’ont aucun lien avec la vérité. Si jamais nous avons des remarques à faire, elles vous seront transmises directement, ou alors, formulées par le secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah».

Dialogue à trois à Naqoura
Dans le cadre des réunions tripartites à Naqoura, regroupant des officiers israéliens et libanais sous la supervision de la Finul, les Libanais ignorent leurs homologues israéliens et s’abstiennent de leur adresser directement la parole. Mais ces derniers tentent toujours de les faire flancher en initiant un dialogue direct. Le commandement de l’armée a mis, à plusieurs reprises, la Finul en garde contre ces tentatives dont l’objectif inavoué est une normalisation militaire entre Beyrouth et Tel-Aviv. La source, qui révèle ces infos, pense que le parti pris international en faveur de l’Etat hébreu se manifeste par le comportement des forces onusiennes qui s’abstiennent de convoquer la commission tripartite d’urgence lorsque Tsahal viole les points frontaliers controversés ou s’infiltre derrière la ligne bleue, comme ce fut le cas à Labouné récemment. Parallèlement, les représentants de la Finul tentent de s’esquiver lorsque les Libanais sollicitent une réunion d’urgence pour interroger les officiers israéliens et leur faire assumer la responsabilité des agressions terrestres et aériennes quotidiennes. Tout cela prouve que les forces internationales cherchent à protéger Israël contre la condamnation de ses troupes à travers les documents internationaux officiels, sachant que les minutes des réunions de Naqoura sont présentées au secrétariat général de l’Onu à New York. L’utilité des rencontres de Naqoura, insiste la source, vient du fait qu’elles permettent le règlement de certains problèmes frontaliers quotidiens et l’application de la 1701 qui préconise l’arrêt des agressions israéliennes contre le Liban.

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