Magazine Le Mensuel

Nº 2927 du vendredi 13 décembre 2013

Economie & Finances

Economie et finance

Banques
La profitabilité n’est pas un handicap à la croissance

Si le secteur des banques continue d’enregistrer des bénéfices même inférieurs à ceux réalisés au cours des dernières années, il serait mal venu de ne pas s’en féliciter. La politique monétaire, vue d’un angle général, peut donner lieu à certaines réserves, il n’en reste pas moins que l’exposition des banques à l’endettement souverain est une conséquence a priori de la gestion des finances publiques. La profitabilité des banques n’est pas à mettre au compte d’un handicap de la croissance économique. D’une part, elle est le reflet de la vitesse de cette croissance, puisque les bénéfices du secteur sont en recul vu le ralentissement économique qui prévaut pour le moment dans le pays. D’autre part, les bénéfices de ce secteur représentent une composante importante du PIB, sachant que plus cet indicateur est important plus la dette publique est moins pesante sur l’économie nationale (ratio dette publique/PIB). Encore faut-il souligner que le montant des impôts versés par les agents de ce secteur au Trésor s’est élevé au cours des cinq dernières années, soit à fin 2012, à près de 1,3 milliard de dollars, sans compter les impôts payés sur la distribution des dividendes aux actionnaires, dont l’évaluation globale est quelque peu difficile vu la spécificité de la politique adoptée à ce niveau par chaque établissement de crédit. Par ailleurs, il n’y a pas de doute qu’un maintien de la profitabilité des banques, quel que soit son ratio, envoie un signal positif aux marchés financiers internationaux, ainsi qu’aux investisseurs étrangers tant institutionnels qu’individuels, et constitue une certaine garantie de préservation des fonds des déposants. Toujours dans le sillage de cette même plaidoirie, il serait bon de mettre l’accent sur le fait que les profits des banques contribuent à leur développement à travers un renforcement de leur capitalisation. Ainsi, un pourcentage des profits nets est injecté dans le poste des capitaux propres de chaque banque. Des experts financiers de la place de Beyrouth ont estimé le total des fonds réinvestis dans le secteur bancaire en général à 25%. Ceci dit, en dépit de la dégradation de la notation de crédit de trois des plus grandes banques libanaises par une agence de notation internationale, celle-ci a reconnu que ces établissements ont un fonctionnement «sain». Toutefois, elle aurait pris cette position du fait de la notation souveraine de l’Etat libanais, qui est par définition le référencement de tous les autres classements des institutions financières du pays.         

Echos méli-mélo
Lors du séminaire intitulé Empowering entrepreneurship, organisé par l’Ecole supérieure des affaires (Esa), l’ambassadeur de France au Liban, Patrice Paoli, a dit s’attendre sur base des pronostics faits par les autorités monétaires libanaises et certaines organisations internationales à une croissance de l’ordre de 2% environ en 2013. «Une croissance qui serait considérée comme bonne pour un Français», a-t-il dit, avant de se réjouir que «les anglophones sont en train d’intégrer dans leur vocabulaire des mots d’origine française tel «l’entrepreneuriat».
Zaitunay Bay est en phase de construction du club-house de sa zone résidentielle. Les unités résidentielles d’une superficie variant de 100 à 200 mètres carrés ont été vendues sur plan, il y a déjà quelques années, et au prix le plus fort de la région touristique, soit aux alentours de 25 000 $/m2. Aujourd’hui, il est donc question d’importer le concept anglais de club-house, en édifiant un restaurant, une piscine et un Cigar lounge privés, dans le sens où l’accès à ces installations serait réservé aux seuls propriétaires d’appartements. Ces derniers devraient s’acquitter aussi de la coquette somme d’une souscription à ce club-house de 25 000 dollars à titre viager et de frais de maintenance et d’entretien en rythme annuel de près de 15 000 dollars. Un expert de la restauration et de l’hôtellerie a émis certaines réserves concernant le concept anglais, «qui s’est mal exporté dans de nombreux pays». Il a justifié son scepticisme par «la spécificité de la culture de plaisance et du goût des Anglais». Reste à se poser la question sur les candidats à la souscription d’un tel projet. Seraient-ils à majorité arabes ou libanais? Dans le premier cas, l’expert en question souhaite que la zone résidentielle de Zaitunay Bay ne ressemble pas au final aux quartiers résidentiels de Solidere, qui sont «des quartiers fantômes pendant une grande partie de l’année», leurs propriétaires étant absents du pays.
Une source proche du monde du transport aérien ayant des contacts avec les membres du conseil d’administration de la compagnie nationale de transport aérien a rapporté, citant un des membres influents de la Middle East Airlines (MEA), son opposition à l’autorisation de vols low cost du Liban vers l’Europe et vice-versa, faisant référence aux compagnies EasyJet et Ryan Air. Cette source s’est par ailleurs lancée dans une plaidoirie pour un maintien du monopole de la MEA pour le transport des passagers, persuadée que le Liban doit constamment s’installer sur la niche du «tourisme de luxe». Dans ce cas de figure, le prix du billet d’avion entre les différents pays d’Europe et le Liban ne grèverait pas le budget du touriste. A une question posée par un ministre du gouvernement démissionnaire à ce membre influent du conseil d’administration de la MEA portant sur son opposition à «une démocratisation du voyage», ce dernier a justifié sa position par le fait «du manque de réciprocité en termes de nombre de vols et de slots accordés à la MEA sur l’aéroport de Heathrow dans le cadre de la politique du ciel ouvert, alors que la British Airways dessert l’Aéroport international Rafic Hariri au quotidien».
C’est ce qu’on appelle une réponse délibérément à côté de la plaque, sachant qu’une flotte d’une compagnie low cost, à savoir dans ce cas particulier EasyJet (compagnie anglaise), ne dessert jamais par définition l’aéroport de la capitale quel que soit le pays en question.

Liliane Mokbel

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