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Nº 2931 du vendredi 10 janvier 2014

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Déficit, morosité, endettement. Sombres perspectives en 2014

Il n’y a pas lieu d’espérer des miracles en 2014, dans la mesure où la nouvelle année sera caractérisée par un report des solutions aux crises socioéconomiques qui ont miné 2013. Ces problèmes seraient même en passe de s’aggraver avec le cumul des difficultés et l’émergence de nouvelles complications, conséquences de l’enlisement de la conjoncture politico-sécuritaire. Sur le plan des finances publiques, en l’absence d’un budget depuis neuf ans, la polémique sur les dépenses autorisées du gouvernement se poursuivra en 2014. L’année dernière, le ministre démissionnaire des Finances n’avait pas été en mesure de respecter le plafond des dépenses qu’il avait fixé à environ 20 000 milliards de livres. Le déficit s’est accru de 900 millions de dollars, alors que le grand argentier avait tenté sans succès de le maintenir dans une limite de 6 000 milliards de livres. Le déficit budgétaire et la croissance de la dette publique de plus de 10,3% pèseront de tout leur poids sur le Trésor cette année, sachant que les revenus et les recettes de l’Etat sont en recul de 3,5%, en raison du ralentissement de l’activité commerciale et économique. Aussi il est nécessaire de souligner que le ministère des Finances sera en butte cette année à un gros problème dû à son incapacité, en l’absence d’une autorisation du Parlement, à s’endetter en devises étrangères et à renouveler les eurobonds. Ce qui contraindrait le Trésor à recourir à des emprunts en livres libanaises, qui seraient une source d’inflation en dépit du fait que les banques ne sont pas en train d’augmenter leurs parts de souscription dans les bons du Trésor. Sur le plan des services publics, il suffit de faire référence à l’accroissement du déficit de l’Electricité du Liban (EDL), qui s’élèverait à près de 3 900 milliards de livres en 2014, alors qu’il s’est chiffré à 2 800 milliards de livres un an auparavant. Les revenus de l’établissement public sont grignotés principalement par le décalage entre le prix de production du KW/h (390 livres) et son prix de vente subventionné (110 livres). Concernant le secteur des soins médicaux, le ministère de la Santé doit faire face à des obligations au niveau national de plus en plus lourdes vu le nombre de personnes blessées qu’entraînent les cycles de violence intermittents qui secouent le pays, notamment les voitures piégées et les affrontements périodiques à Tripoli et ailleurs. Déjà, la facture de santé prise en charge par le secteur public était l’an dernier de 2 000 milliards de livres pour un niveau de prestation contesté en termes de qualité.
Au niveau des finances de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), des déficits cumulés grèvent le bilan des branches de l’assurance maladie et des allocations sociales, malgré l’ajustement récent à la hausse des cotisations. Ceci dit, rien n’a changé pour le salarié inscrit à la CNSS. Il continue à ne plus bénéficier de cette branche d’assurance maladie une fois qu’il a fait valoir ses droits à la retraite. Et c’est bien là où le bât blesse. Le projet d’assurance vieillesse est à l’examen depuis 1980 sans aucun résultat. Un expert du dossier de la CNSS a mis l’accent sur le fait que la moyenne des indemnités de fin de service (20 ans de travail) a passé de 26,7 millions de livres en 2005 à 42,3 millions en 2013. Une piètre somme pour le restant d’une vie, sachant que la moyenne de longévité au Liban s’élève à 75 ans, selon les dernières statistiques.

Liliane Mokbel

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