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Nº 2941 du vendredi 21 mars 2014

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Hassan Taleb, victime d’une pneumonie. Virus épidémiologique ou cas isolé?

Panique, confusion et inquiétude à la fin de la semaine dernière, dans la petite bourgade de Fneidek, au Akkar. Le décès du petit Hassan Taleb a créé une panique partout au Liban. L’enfant, qui présentait une affection respiratoire accompagnée de fièvre, avait été hospitalisé dans la région du nord. Il n’a pas tardé à succomber. L’inquiétude est due au fait que plusieurs autres enfants souffraient des mêmes symptômes.

Les rumeurs n’ont pas cessé d’enfler tout le week-end sur la possibilité de l’apparition du virus H1N1 au Liban. Il est vrai qu’avec l’afflux croissant de réfugiés, les virus de tous genres apparaissent et se multiplient. Mais pour en revenir à l’histoire du petit Hassan Taleb, il s’est avéré être un cas isolé. Il a quand même effrayé presque tout le pays. Hassan Taleb avait subi une opération à la hanche et avant de quitter l’hôpital il a contracté une pneumonie, raconte à Magazine l’un des médecins, qui a préféré s’exprimer sous couvert d’anonymat. Il est décédé des suites de cette dernière dans un hôpital du Nord et non à cause d’un virus, comme plusieurs l’ont prétendu. Sa sœur, Houla, qui présentait des symptômes identiques, dont l’état a été jugé critique, a été transportée à l’Hôpital universitaire Saint-Georges à Beyrouth. Les médecins ont diagnostiqué chez elle une pneumonie. Elle a donc été opérée pour vider l’eau de ses poumons. Aujourd’hui, elle va beaucoup mieux, selon des sources sûres. Quant aux autres frères et cousins, ils ont tous subi des examens et aucun d’eux n’est porteur du virus  H1N1 de la grippe ni du coronavirus, assure le médecin qui s’en est occupé. Ils avaient été transportés à l’Hôpital universitaire américain (AUH). Sept cousins de la jeune victime, Fatmé, Ahmad, Taleb, Farah, Amina, Houssam et Ghazal Taleb, présentaient les mêmes symptômes et avaient de la fièvre, selon le président de la municipalité de Fneidek, Khaldoun Taleb. Un autre enfant du même village, Khaled el-Ahmad, présentait également les mêmes symptômes. Les tests et prélèvements nécessaires ont été effectués auprès des enfants malades et aucun d’eux n’est porteur d’un virus épidémiologique, rassure finalement l’expert.
 

H1N1 ou coronavirus?
On a souvent tendance à confondre grippe, rhume, pneumonie, H1N1, coronavirus… Quelles différences entre H1N1 et coronavirus?
n La grippe A (H1N1) est une maladie respiratoire aiguë de l’être humain apparue en 2009. La contamination s’effectue principalement par voie aérienne, c’est-à-dire par la toux et les éternuements. Le virus peut survivre de 8 à 48 heures à l’air libre. Il a provoqué une épidémie dans les mois qui ont suivi son apparition. Devant l’ampleur de l’épidémie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié la situation de pandémie le 11 juin 2009. En août 2010, le monde entre en période post-pandémique selon l’OMS. Toutefois, le virus circule abondamment autour du globe. Cette maladie est provoquée par un nouveau virus de la grippe A de sous-type H1N1. Ce virus est différent de ceux de la grippe saisonnière, également de type A-H1N1. Il contient des gènes de plusieurs virus connus d’origines porcine, aviaire et humaine.
n Les coronavirus sont des virus à ARN, comme ceux de la grippe ou de l’immunodéficience humaine. Ils sont présents chez de nombreuses espèces animales et se transmettent facilement entre espèces, c’est pour cette raison qu’il est difficile de connaître précisément leur origine. Ils peuvent infecter l’homme, plus ou moins gravement selon le type de virus. Alors que certains coronavirus n’entraînent que des rhumes bénins, d’autres, comme le MERS (coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient), peuvent être mortels. Le MERS altère les membranes qui tapissent les alvéoles pulmonaires, où se font les échanges respiratoires entre l’air et le sang. Cela provoque des essoufflements et des difficultés à respirer, qui peuvent évoluer vers une pneumonie. Il n’existe pour l’heure aucun vaccin ou traitement préventif contre le MERS, seuls les symptômes de la maladie peuvent être pris en charge.

Christiane Tager Deslandes

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