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Nº 2979 du vendredi 12 décembre 2014

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Hommage

Anniversaire de l’assassinat de René Moawad. Michel Moawad tire à boulets rouges sur le Hezbollah

Vingt-cinq ans que René Moawad a été tué dans un terrible attentat à l’explosif un 22 novembre, ses assassins courent toujours. Sa famille et ses partisans, eux, continuent à commémorer fidèlement la date de son assassinat. A cette occasion, le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel René Moawad, a accusé le Hezbollah de servir des projets régionaux et de n’avoir rien appris des erreurs du passé qui ont coûté cher au Liban.
 

«Nous, en tant que Libanais, n’avons rien appris des erreurs des accords du Caire et du «Fathland» qui ont détruit le Liban et l’ont transformé en proie facile et soumise aux appétits régionaux… Toute arme en dehors des institutions légitimes libanaises est une folie», a asséné le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel Moawad à l’occasion de la 25e commémoration de l’assassinat du président René Moawad organisée à Jounié. Le ton est donné. Son allocution sera principalement axée sur les griefs qu’il porte à l’encontre du Hezbollah, n’hésitant pas à lui demander de revenir dans le giron libanais et de remettre ses armes à l’Etat. Moawad, toujours en référence au Hezbollah, a appelé tous ceux qui planifient et incitent à l’armement en faveur de projets régionaux, à se rappeler que les Libanais ont payé très cher le prix de tels projets aventureux. Après avoir répété que toute arme, en dehors de la légitimité libanaise, est pure folie, il ajoute: «Folie, que l’on en arrive à protéger les accusés, folie que le 7 mai, folie que les tee-shirts noirs, folie que ce «one way ticket», folie que la poursuite des assassinats… Il y en a qui s’étonnent de l’émergence d’un extrémisme opposé». «Il est indispensable de tirer des leçons du passé et d’avoir foi dans le Liban qui, lui seul, peut nous protéger, dit-il, poursuivant sur sa lancée. Folie que certains aient l’illusion que les institutions puissent exister en présence d’armes en dehors de celles de l’Etat, que certains parlent de liberté et de dignité, de développement économique, de stabilité, de tourisme, d’opportunités de travail, en l’absence d’un Etat qui détient le monopole des armes, qui assure la sécurité et impose l’application de la loi sans exception aucune. Folie que quelqu’un pense à partir d’aujourd’hui qu’il peut agir comme il l’entend sans rencontrer de réactions opposées. Folie que de ne pas se rendre compte que les armes conduisent aux armes et l’extrémisme à l’extrémisme».
Moawad a longuement évoqué la déclaration de Baabda, voie de salut pour sortir de l’impasse. Revenant sur le dossier des militaires pris en otages par les groupes terroristes, il dénonce le fait qu’un prisonnier appartenant à un parti précis soit libéré à travers des négociations discrètes, alors qu’il est interdit au gouvernement libanais de procéder à un échange pour récupérer les militaires otages.
Le chef du Mouvement de l’indépendance souligne que le conflit avec Israël est du ressort de l’Etat libanais uniquement, et ce, sous le plafond des résolutions internationales et du pacte de la Ligue arabe.
Il rejette toute alliance avec le régime de Bachar el-Assad et se dit étonné de la théorie selon laquelle le régime syrien protège les chrétiens contre Daech. «Si ce régime n’a pas créé cette organisation, sa présence et sa criminalité lui ont assuré la continuité», martèle-t-il. Et de poursuivre: «Ce régime a besoin lui-même qu’on le protège et si ce n’était l’appui de l’Iran et du Hezbollah et celui de la Russie, il ne serait plus là».

Danièle Gergès
 

Courts métrages et témoignages
Au cours de la cérémonie, des courts métrages sur la vie de l’ancien président de la République assassiné passaient en boucle, ainsi que des interventions, dont celles de l’ancien ministre Ghassan Salamé, de l’homme d’affaires, Mohammad Choucair, de l’écrivain Jabbour Doueihi, de la chanteuse Majida el-Roumi et de Abdel-Halim Caracalla. Cette commémoration avait pour principal slogan «Seul le Liban peut nous sauver», phrase prononcée par René Moawad en juin 1989. Parmi les présents, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, les anciens présidents de la République Michel Sleiman et Amine Gemayel, l’ancien chef du Législatif Hussein Husseini, les ministres Boutros Harb, Rachid Derbas, Nouhad Machnouk… des députés, des représentants des partis et des personnalités du 14 mars.

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