Magazine Le Mensuel

Nº 2988 du vendredi 13 février 2015

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Questions à Mgr Samir Mazloum

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, est au Vatican. Quel est le but de cette visite?
Le patriarche est membre de plusieurs commissions auprès du Saint-Siège. Il participera aux travaux de divers conseils pontificaux, à titre de membre actif et principal. C’est la raison première de la visite.

Celle-ci a-t-elle un objectif politique? Qu’en est-il de sa rencontre avec le pape François?
Le patriarche a profité de sa visite pour exposer au cours de sa rencontre avec le Saint-Père les derniers développements de la situation régionale et leur impact sur les chrétiens d’Orient. Sujet normal qui se trouve au centre des préoccupations du Saint-Siège. Il a également exposé les aboutissants de la crise institutionnelle dans laquelle se débat le Liban et la situation actuelle qui prévaut dans le pays.

Le Vatican pourra-t-il jouer un rôle pour combler ce vide constitutionnel?
Personne ne peut combler ce vide si les Libanais ne se mettent pas d’accord sur la nécessité de le faire. Il faut admettre, une fois pour toutes, que nul ne peut résoudre nos problèmes, ni prendre des décisions à notre place si nous ne nous mettons pas d’accord. Nous avons connu suffisamment de déceptions et vécu plusieurs expériences pour le savoir. Nous sommes les seuls responsables de notre situation. Avec l’intention de trouver une solution, celle-ci sera facile.

Mais un coup de pouce de l’extérieur ne peut-il pas avoir de résultats?
Si l’on est d’accord, oui. Dans le cas contraire, chaque partie sera tirée par un camp et ces tiraillements ne seront pas bénéfiques pour le pays.

Et l’Eglise ne peut-elle pas agir encore dans ce sens?
Nous avons fait ce que nous pouvions. En fin de compte, si les responsables ne veulent pas assumer leurs responsabilités et écouter ce que leur demande l’Eglise, comment pourra-t-on les obliger à faire leur devoir et à se mettre d’accord sur la présidentielle?

L’Eglise a essayé de réunir les leaders chrétiens pour résoudre cette question, sans résultat. Mais le problème, aujourd’hui, est que le pays est sans président depuis mai dernier…
Le plus dangereux est que les Libanais arrivent à penser que tout peut continuer normalement sans la présence d’un président.

Après les tentatives de l’Eglise, un dialogue entre deux parties est actuellement envisagé. Croyez-vous à son efficacité?
Nous encourageons et bénissons toute forme de dialogue, et à n’importe quel niveau, parce que nous croyons au dialogue sans lequel il n’y a pas de solution. Nous sommes heureux de ces rapprochements et nous espérons fortement voir prochainement de bons résultats.

Arlette Kassas

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