Magazine Le Mensuel

Nº 3017 du vendredi 4 septembre 2015

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Le festival Wickerpark. Tous à Batroun!

La musique, le soleil, la mer et la nuit… Wickerpark aura lieu le 13 septembre à Batroun. Michelle Daou et Georges Junior Daou, les principaux organisateurs du festival, nous en donnent un avant-goût.

 

Le week-end du 12 et 13 septembre, les rues nocturnes de Gemmayzé et Mar Mkhayel, du moins celles-là, seront presque vides. Tous, presque tous, nous serons du côté de Batroun, pour prendre part à Wickerpark. Un festival de musique, mais pas que… Un festival sur la plage, un festival pétillant de sensations de bien-être. Dans un espace familial, le jardin de la maison Daou, le 13 du mois, dès 16h, avant que le soleil se couche, le festival débute pour se prolonger jusqu’après minuit.

Pour sa 5e édition, Wickerpark propose un programme musical alléchant, composé de noms connus notamment sur la scène locale, chaque acte proposant un son différent, une expérience autre, même si cette année, semble-t-il de prime abord, les artistes invités seraient reliés par l’élément électronique qui distille leurs compositions. Une tendance électro, de plus en plus généralisée, de plus en plus mondialisée, que les organisateurs ne peuvent occulter, comme l’explique Georges Junior Daou. A l’affiche donc: ABBY, Alif, Aufgang, La Mirza et Rayess Bek (Love & Revenge), Postcards, OMMM et Dj Diamond Setter.

Cette année, un intérêt particulier a été porté à la programmation musicale, à sa richesse, à sa nouveauté. Quand en 2011, le festival est né, il avait notamment pour objectif de promouvoir les jeunes talents, les jeunes musiciens locaux. Mais, actuellement, il s’agit plus de proposer au public de nouveaux actes, chacun des invités cette année ayant une nouveauté à présenter, que ce soit un nouvel album, une nouvelle machine musicale, un nouveau projet. Toujours soucieux de la qualité de la production, sans aucune compromission, Wickerpark se veut avant tout ouvert à tous les pécules, vu le rapport très abordable de cette production de qualité professionnelle proposée au public.

 

Un mode de vie, avant tout

Retour en 2011, aux origines de Wickerpark. Le nom du festival, issu du mot arabe «wecker», fait référence à la petite maisonnette qui jouxtait la demeure familiale à Batroun. Un refuge, un antre, décontracté, relax. C’est là que Junior et Michelle Daou se réunissaient avec leurs amis, pour une soirée ou un bœuf. Et si cet espace-là pouvait, le temps d’une nuit, s’ouvrir plus largement pour donner l’occasion aux amis musiciens d’avoir un public, un vrai public? L’idée vient de cette envie, aussi simplement que spontanément. Un concert, un festival est mis sur pied. Et voilà que plus de 1500 personnes sont au rendez-vous. Un nombre inattendu, une très agréable surprise. Wickerpark est né. Ses objectifs s’affinent, ses organisateurs, Junior et Michelle Daou, ainsi que Omar Youssef, directeur de production, travaillent sans relâche, toujours la joie et le sourire au cœur, à entretenir «leur enfant».

D’année en année, édition après édition, le cercle d’amis, de fidèles et de collaborateurs s’élargit. C’est que Wickerpark parvient à incarner et à transmettre une ambiance sereine, joviale, décontractée, chaleureuse et humaine, soucieuse du bien-être et de l’environnement. Un des objectifs principaux du festival est en effet la sensibilisation aux causes environnementales. A la 2e édition, ils ont initié un projet de repopulation des éponges de mer, qui est toujours en cours, en partenariat avec le centre de biologie marine à Batroun et l’ONG Lebanon green again, sous le patronage du ministère de l’Environnement. En marge de l’événement, le festival accueillera également des artistes visuels, ainsi que des ONG leur offrant l’opportunité de présenter divers projets ayant rapport à l’environnement. La veille, le samedi 12 septembre, Batroun accueillera des activités off-festival: séquence de yoga, expérimentations musicales…

Sans être des activistes, les organisateurs sont conscients de l’éveil aux petits détails qui peuvent faire une différence. Cette année plus particulièrement, vu la situation actuelle du pays qui croule sous ses propres déchets, tout a été pensé pour renforcer encore plus l’éveil environnemental des citoyens: en brandissant un festival zéro déchet, tout sera trié sur place, au bout de plusieurs tris si nécessaire, compression des déchets, recyclage, apprentissage de la technique du compost… Il s’agit avant tout d’un mode de vie à promouvoir, simplement, sans fanfares ni trompettes, sous le soleil, avec vue sur la mer et la scène musicale, entre amis, tous mus par le même côté positif de la vie et de l’événement. Le Woodstock du Liban, comme se plaisent à le dire certains.

Une sensation de bien-être qui se répète d’année en année, se renforce d’édition en édition, depuis cinq ans toujours dans la même jovialité, la même spontanéité, le même enthousiasme, immédiatement perceptible lors de la discussion avec les organisateurs. Et c’est ce qui sauve et sauverait Wickerpark de l’ambition démesurée qui atteindrait d’autres événements: Wickerpark reste un festival pour tous.

Nayla Rached

 

Billets: 30 $, disponibles en ligne (www.ihjoz.com/events/1116-wickerpark-2015), à Malik’s bookshop, et sur place.

Facebook: Wickerpark Music Festival

 

 

 

 

Au programme

Abby

Basé à Berlin, le groupe décrit sa musique comme suit: «Chacun de nous a un background musical différent. Si l’un est obsédé par la poésie mélancolique d’Arvo Pärt, l’autre par les répétitions stoïques de Steve Reich, et nous sourions tous à Jamie au club Berghain, à l’aube, alors pour nous tous ces éléments se retrouvent, tôt ou tard dans notre musique qui, aujourd’hui, contient de plus en plus d’éléments électroniques que nous l’aurions jamais cru possible».

Alif

Conçu en 2012, le groupe est composé de cinq musiciens de la scène indépendante et alternative du monde arabe: Khyam Allami (oud), Tamer Abu Ghazelh (chant et buzouq), Bashar Farran (basse), Maurice Louca (synthé et sons), Khaled Yassine (percussions et batterie). En référence à la première lettre de l’alphabet arabe, Alif lance son premier album Aynama Rtama, reflet de notre temps.

Aufgang

Avec ses deux membres, Rami Khalifé, compositeur et pianiste, et Aymeric Westrich, producteur et batteur, les compositions d’Aufgang sont inspirées de leur vie cosmopolite, en réaction à l’effervescence des grandes cités, comme préserver leur liberté.

La Mirza & Rayess Bek

Avec leur performance musicale et visuelle, Love and Revenge, La Mirza & Rayess Bek tentent de redonner une seconde vie aux anciennes chansons populaires arabes en les adaptant à l’esthétique et aux paramètres de la musique d’aujourd’hui.

Postcards

Groupe de folk rock libanais, Postcards lance son deuxième album, What lies so still.

(Ommm)

Charbel Haber et Fadi Tabbal sont rejoints par Pascal Semerdjian et Marwan Tohmé pour présenter un acte «célébrant l’odeur du tabac froid, l’après-rasage bon marché, les éternels couchers de soleil et le suicide des surfeurs».

DJ Diamond Setter

Kevork Keshishian, alias Diamond Setter, nom très célèbre au cœur des platines de la ville, clôturera le festival Wickerpark.

 

 

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