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Nº 3063 du vendredi 22 juillet 2016

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Santé

Les hépatites virales. Infectieuses, coûteuses et… meurtrières

Les hépatites virales tuent plus que le sida ou la tuberculose. Les traitements coûteux et un grand nombre de types d’hépatites, se transmettant sexuellement et par les liquides corporels (B et C) ou par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés (hépatites A et E), sont en cause.

Les hépatites virales sont des maladies infectieuses qui progressent et font désormais autant de victimes que le sida ou la tuberculose. Une analyse des données médicales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montre que 1,45 million de personnes sont décédées en 2013 des suites d’une hépatite virale, soit 63% de plus qu’en 1990. En comparaison, 1,4 million de personnes sont mortes de la tuberculose, 1,3 million du sida et 885 000 du paludisme au cours de la même année, des chiffres qui ont baissé depuis 1990, relèvent les chercheurs. Or, il existe un vaccin pour prévenir l’hépatite B et des traitements efficaces contre l’hépatite C. Cependant, ces traitements très coûteux restent hors de la portée des pays et la vaccination reste très insuffisante pour l’hépatite B, une infection virale qui s’attaque au foie. Le virus se transmet par contact avec le sang ou d’autres fluides corporels provenant d’une personne infectée. L’hépatite B peut prendre une forme chronique et exposer les malades à un risque important de décès par cirrhose et cancer hépatique. Le virus de l’hépatite C peut, pour sa part, entraîner à la fois une infection hépatique aiguë et une infection chronique pouvant aller d’une forme bénigne qui dure quelques semaines à une maladie grave qui s’installe à vie. Ce virus est également transmis par le sang et les modes d’infection les plus fréquents résultent de pratiques d’injection à risque, d’une mauvaise stérilisation du matériel médical et de l’absence de dépistage du sang et des produits sanguins avant transfusion. Pour un nombre important de personnes atteintes par la forme chronique de la maladie, l’infection évolue vers la cirrhose ou le cancer du foie.
 

Symptômes et complications
Parmi les symptômes de l’hépatite, de la fatigue, une perte d’appétit, de la fièvre, des nausées, des vomissements, une urine foncée, des douleurs abdominales, des douleurs aux articulations et la jaunisse (jaunissement de la peau et des yeux). Environ la moitié des personnes infectées ne présenteront pas de symptômes. Il se peut que vous ne soyez pas au courant de votre infection jusqu’à ce que votre foie soit endommagé. Les complications éventuelles liées à l’infection chronique par le VHB comprennent la cirrhose, l’insuffisance hépatique, le cancer du foie et le décès prématuré. L’OMS invite le grand public, les personnels de la santé et les responsables à s’informer sur cette infection, à prendre des mesures pour connaître son statut personnel en se faisant dépister et se faire soigner pour réduire le nombre des décès évitables dus à cette infection qu’on peut prévenir et traiter. Les hépatites B et C sont les plus meurtrières. Elles sont à l’origine de 96% des décès principalement par cancer du foie ou par cirrhose. On estime, enfin, que seuls 5% des personnes porteuses d’une hépatite chronique ont connaissance de leur infection et que moins de 1% ont accès au traitement.

Nada Jureidini

Connaître et agir
La Journée mondiale contre l’hépatite, qui aura lieu le 28 juillet prochain, est l’occasion pour l’OMS d’intensifier les efforts pour réduire de 30% le nombre de nouveaux cas d’hépatite B et d’hépatite C et de 10% la mortalité d’ici 2020. Les principales méthodes employées consisteront à étendre les programmes de vaccination contre l’hépatite B; à mettre l’accent sur la prévention de la transmission mère-enfant de l’hépatite B; à améliorer la sécurité des injections, des transfusions et des actes chirurgicaux; à instaurer des services de réduction des effets nocifs à l’intention des personnes s’injectant des drogues et à améliorer l’accès au diagnostic et au traitement de l’hépatite B et de l’hépatite C.

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