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Nº 3072 du vendredi 2 décembre 2016

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Joseph Torbey président de l’association des banques. L’inflation est sous contrôle

Joseph Torbey est persuadé que Le Liban traverse «une opportunité en or», qui marque une page pleine d’espoir pour une reprise de la croissance.

Rencontré par Magazine au lendemain de la Conférence annuelle de l’Union des banques arabes, Joseph Torbey, président de l’Union mondiale des banques arabes et de l’Association des banques au Liban, a paru détendu, en forme et optimiste. Il est persuadé que Le Liban traverse «une opportunité en or», qui marque une page pleine d’espoir pour une reprise de la croissance. Selon le P.-D.G. du Crédit Libanais, le pays du Cèdre a prouvé, une fois de plus, que ses différentes institutions politiques fonctionnent dans un cadre constitutionnel et consensuel avec l’élection d’un président de la République et la désignation d’un Premier ministre, alors que les pays voisins sont secoués par des vagues de violence à la recherche de leurs repères en termes de systèmes politique et économique. Il est d’autant plus confiant dans l’avenir que la relance économique est une priorité du nouveau pouvoir en place, à la condition que d’importantes dépenses publiques soient allouées à la réhabilitation de l’infrastructure.
Sa position est confortée par le succès de l’ingénierie financière préventive exécutée par le gouverneur de la BDL (Banque du Liban), sachant que «la constance de la stabilité de la valeur de la livre encourage l’investissement au Liban et que l’inverse est tout autant vrai». M. Torbey a insisté sur les retombées positives de cette ingénierie en termes de contrôle de l’inflation par la Banque centrale, une inflation qui avoisine 0%. La liquidité en livres, engendrée par celle-ci sur le marché, aurait été totalement maîtrisée, soit par l’encouragement des banques à augmenter leur financement du secteur privé, à investir dans l’économie réelle, surtout via des programmes subventionnés par la Banque centrale, soit par des placements dans des projets de nouvelles technologies et de préservation de l’environnement, également soutenus par la BDL. Aussi cette dernière a-t-elle donné l’option aux banques et aux particuliers de placer leurs liquidités en livres auprès d’elle à des taux d’intérêt fixes, favorables à la gestion de l’économie et au marché de change, avec des maturités pouvant atteindre 30 ans. Aujourd’hui, le marché en liquidités en livres est équilibré, et toute pression sur la structure des taux d’intérêt sur les dépôts en monnaie nationale est à écarter. «Le meilleur est à venir», dit-il, ajoutant que «l’espoir d’un Liban stable sur le double plan politique et économique augmente, souligné par les visites successives des émissaires de chefs arabes au président libanais qui a, de son côté, accepté les invitations qui lui ont été adressées à se rendre dans les pays hôtes», affirme le Dr Joseph Torbey.
Le patron du Crédit Libanais a appelé les investisseurs à reprendre goût aux placements au Liban, insistant sur le principe connu de passer à l’action au plus bas de la courbe ascendante de la croissance. Dans le même esprit, il s’est réjoui des retrouvailles, à Beyrouth, de plus de 700 représentants de banques arabes, à l’occasion de la tenue de la conférence annelle de l’Union des banques arabes. Cette plateforme beyrouthine donnerait le coup d’envoi à la constitution d’un lobby bancaire arabe, dont le secteur bancaire libanais sera le pilier, vu son expérience dans la gestion des situations internationales complexes. Ce lobby est censé prendre des positions synchronisées pour répondre aux critères internationaux qui deviennent plus sévères pour les relations avec les banques correspondantes, la lutte contre le blanchiment d’argent, l’application des sanctions internationales, l’échange automatique des renseignements fiscaux entre les pays, etc. «Ces critères ont non seulement une consonance économique et fiscale, mais également politique», a encore dit le Dr Torbey, ajoutant, en réponse à une question, que «la position synchronisée arabe nécessite non seulement une volonté, mais un savoir-faire et des formations». Le Liban ambitionne de devenir un modèle de stabilité pour le secteur bancaire arabe.

Liliane Mokbel

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