Magazine Le Mensuel

Nº 3084 du vendredi 1er décembre 2017

general Reportage

Tebnine. L’essor d’un village

La région du Sud a, depuis les années 70, subi une demi-douzaine de guerres, toutes aussi violentes les unes que les autres. Celle de 2006 a été la plus destructrice. Aujourd’hui, le maire de Tebnine, Nabil Fawaz, entreprend des projets de reconstruction de haut calibre.

Au lendemain de la guerre qui a opposé le Hezbollah à Israël en 2006, toutes les infrastructures de la région du Sud ont été démolies. Dans un village comme Tebnine (détruit à 40%) et la région de Bint Jbeil (détruite à plus de 70%), les habitants désespéraient. La totalité du centre historique de Tebnine, qui avait plus de 125 ans d’âge, avait complètement été dévasté. Plus encore, après le départ des Israéliens, des milliers de bombes à fragmentation ont été découvertes. Le Sérail et l’hôpital étaient hors d’usage tandis que l’école publique n’était plus réellement fonctionnelle. «Les deux premières années, jusqu’en 2008, ont été globalement destinées à la préparation des dossiers de reconstruction. Le réel travail a débuté en 2009 et l’exécution des travaux, à partir de 2010», indique Nabil Fawaz, le maire de Tebnine. Chaque dossier a été traité à part. Le sud du Liban ne recevant pas plus de 6 heures d’électricité par jour, les autorités locales de la région ont dû assurer 18 heures de courant, par le biais de générateurs. En outre, et dans le but de rendre l’éducation accessible à tout le monde, l’école publique et le théâtre ont été réaménagés par le Conseil du Sud, qui a financé ce travail.

COOPERATION CRUCIALE
Un centre culturel a également vu le jour, grâce à la contribution monétaire – saoudienne – de la Banque islamique. Il s’agit de l’unique centre de la région à avoir conservé son aspect purement culturel, les autres ayant été transformés en mairies, en centres sociaux ou de santé. C’est dans ce sens que la coopération avec l’Institut français du Liban a été reconfirmée, donnant ainsi naissance à de nombreuses activités culturelles, plurilingues. La santé n’a pas non plus été négligée. En effet, grâce à l’aide belge (environ 3 millions d’euros), au ministère de la Santé publique au Liban et au Conseil du Développement et de la Reconstruction (CDR), l’hôpital de Tebnine est actuellement l’un des rares à être correctement géré dans la région. M. Fawaz explique que le Sérail de Tebnine dessert plus de 33 villages de la région de Bint Jbeil et de Marjeyoun. Il a été remis en état par le ministère des Travaux publics en 2014 et est devenu à 100% opérationnel. Tous les services de l’Etat y sont disponibles, que ce soit sur le plan judiciaire, militaire, policier, administratif, etc. «Je tiens à préciser que sans le soutien politique et la présence déterminante de Nabih Berry, tous ces projets n’auraient pas pu réellement avoir lieu», souligne M. Fawaz. Octobre 2017 fut, dans le même sens, capital en matière de développement régional. Un nouveau centre de traitement des eaux usagées, desservant 30 000 personnes vient d’être mis en place, grâce à un financement koweitien, à une exécution placée sous le signe du CDR et à un ouvrage technique assuré par la société Yamen et par la société française OTV-Veolia. Par ailleurs, une étude est en cours pour la rénovation de la forteresse de Tebnine, plus grande citadelle croisée du Liban.

Natasha Metni

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