Magazine Le Mensuel

Reportage

Reportage

 

La Corse

 

Passionnément, à la folie

 

Maupassant décrivait la Corse «comme une odeur de jolie femme dans la fraîcheur de l’aube»…De quoi faire rêver! Avec une superficie de plus de 8700 kilomètres carrés dont 8000 de montagnes, l’île, gigantesque rocher dans la mer, s’est taillé une part de rêve et n’en finit pas de séduire. Magazine vous y entraîne, cette semaine, pour une petite escapade.

 

 «L’île de beauté», comme on a l’habitude de la nommer, est une véritable «montagne dans la mer». Son point le plus haut est le Monte Cinto: il culmine à 2710 mètres et se situe à seulement 25 kilomètres de la mer! L’île comporte également de nombreux sommets qui s’élèvent à plus de 2000 mètres (Monte Ritondu, Monte Pedru, Paglia Orba, Monte d’Oro, Monte Renoso, …).

La Corse s’étale sur 8722 km2, dont plus de 1000 km, de côtes (golfes, plages sableuses et rocheuses), une plaine plantée de vignes, de clémentines et de cyprès et un vrai désert. La côte ouest est la plus découpée, car exposée aux vents dominants. De nombreux golfes profonds se sont forgés de ce côté-ci. A l’est, le rivage est plus linéaire: on y trouve la longue et plate étendue littorale de la plaine orientale. L’île peut se vanter de ses nombreux fleuves, rivières et lacs qui forment les célèbres superbes paysages corses. Le Golo est le plus long fleuve de la Corse avec ses 80 km. Quarante-trois lacs d’origine glaciaire sont situés en haute montagne. La Corse a bien su préserver ses espaces naturels, grâce à un parc marin international, des réserves naturelles (les plus connues sont celles de Scandola, au nord-ouest de l’île, et de Bonifacio, à l’extrême sud) et le Parc naturel régional de Corse. L’île est l’une des plus grandes de la Méditerranée occidentale après la Sicile et la Sardaigne. Elle est distante de 90 km du port italien de Piombino et se trouve à 170 km au nord-ouest de Nice. La Sardaigne n’est qu’à 12 km au sud de l’île.

 

Un univers coupé en deux!

La Corse est un petit rocher balancé dans un univers coupé en deux. En haut, le passé et ses souvenirs (vendetta, maquis), en bas, la mer. Les dieux de la Méditerranée auraient pu s’y installer en villégiature!

 

 

 

La Corse est aussi le berceau d’une communauté longtemps malmenée par l’Histoire. Un peuple qui a beaucoup souffert des envahisseurs et de l’isolement. Fille de la «mère» Méditerranée, la Corse a su tirer profit de toutes les influences du Bassin. «Métisse» mentale et culturelle, la Corse ne renie pas les emprunts qu’elle a faits ça et là. Dure et tragique, secrète et sauvage, la Corse est plus qu’une région sur la carte de la France. Rien qui soit rationnel en Corse: ni le relief, ni le climat, ni les passions, ni les maisons, ni les Corses.Les plages y sont bien sûr paradisiaques, les criques ultra secrètes et les montagnes abruptes, accidentées. Cette île est un mélange de rocailles et de volupté, d’austérité et de parfums d’île lointaine. Accrochées à la montagne, isolées dans le maquis, les maisons de pierre et d’ardoise abritent autant de secrets de famille que de souvenirs de vendetta. Le maquis: c’est la Corse profonde! Celle des cochons sauvages et des vaches en liberté, des fontaines au bord des routes, des longs hivers où l’on fabrique, loin du tohu-bohu de l’été, la coppa, le figatelluet la farine de châtaigne. Arbousiers, lentisques, myrtes, lavandes et bien d’autres délices encore cohabitant dans ce monde difficilement pénétrable.

 

Girolata, un havre préservé…

Le golfe de Girolata est le point de départ d’un voyage extraordinaire. La vieille tour ruinée, veille sur le minuscule hameau qui domine le site. Aucune route n’y mène, le seul accès possible à ce havre de paix se fait par la mer. Le golfe de Girolata appartient à la réserve naturelle de Scandola, s’étendant sur plus de 900 hectares et sur plus de 1000 hectares en mer. Toutes les espèces protégées, flore et faune terrestre et marine, sont très surveillées dans un site au milieu écologique hétéroclite, composé de roches volcaniques, de granite et de basalte. L’aigle pêcheur (Balbuzard) typique de la Corse, pratiquement disparu depuis bien des années, est revenu se nicher sur les falaises, grâce à une tranquillité retrouvée, au milieu des hirondelles de mer et des effraies. Un véritable dépaysement pour un voyage de rêve! Christiane Tager Deslandes

 

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