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Nº 2862 du vendredi 14 septembre 2012

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421 records battus aux jeux Paralympiques 2012. Clôture grandiose avec Rihanna et Coldplay

La flamme s’est définitivement éteinte dimanche dernier dans le stade olympique de Londres, au cours d’un show musical clôturant l’été olympique et paralympique de la capitale britannique, qui a passé le flambeau à Rio, hôte des prochains Jeux en 2016. Les jeux Paralympiques de Londres 2012 se sont achevés en apothéose avec une cérémonie de clôture à la hauteur de l’événement.

Devant plus de 80000 spectateurs entassés dans le stade de Stratford, Londres a fêté, comme ils le méritent, les athlètes paralympiques au terme des dix jours d’épreuves. Une soirée illuminée par les performances de Rihanna et du groupe Coldplay.
Après avoir mis en transe le public du Stade de France, la sulfureuse Barbadienne et la formation du chanteur Chris Martin ont tout simplement illuminés la fin de l’édition 2012 des jeux Paralympiques. Rihanna est même allée jusqu’à parler de «soirée bénie» dans un message posté sur son compte Twitter.
Ainsi, le groupe Coldplay a interprété une quinzaine de titres dont les tubes Strawberry Swing et Viva la vida, présent sur l’album éponyme sorti en 2008. Quant à Rihanna, l’ex-petite amie de Chris Brown a, entre autres, interprété son titre We found love dans une chorégraphie aérienne, bien installée sur un banc suspendu plusieurs mètres au-dessus du sol. Le public a bien entendu eu droit à une interprétation du tube Princess of China, la collaboration phare entre Rihanna et Coldplay, présente sur l’album Mylo Xyloto.
On regrette cependant de ne pas avoir vu le nouveau tatouage de Rihanna, la star étant recouverte de la tête au pied dans une jolie tenue orange tout le long du show, ainsi que la famille royale. On a cependant pu voir dans la tribune officielle Lord Sebastian Coe, l’organisateur des jeux Olympiques de Londres, le premier ministre David Cameron ainsi que son adjoint Nick Clegg.
L’honneur d’éteindre la flamme est revenu à deux jeunes stars des jeux Paralympiques, la nageuse Ellie Simmonds et le sprinteur Jonnie Peacock, tous deux britanniques. «Ces Jeux ont été vraiment uniques, et sans nul doute (…) les meilleurs jamais organisés», a déclaré Philip Craven, président du Comité international paralympique, en clôturant officiellement onze jours de compétitions.
Londres a transmis le drapeau siglé des trois virgules rouge, bleue et verte, symbole du paralympisme, à Rio, qui accueillera la prochaine édition dans quatre ans. Le Brésil, qui veut «mettre la barre encore plus haut» pour 2016 alors que ces paralympiques étaient déjà une édition record, a enflammé la pelouse du stade, avec des danses endiablées exécutées par des valides et des handicapés. Pendant plus de deux heures d’un spectacle rythmé par de nombreux morceaux du groupe Coldplay, accompagné sur scène d’un batteur handicapé d’un bras, les spectateurs ont été transportés au travers des saisons, de la tempête de neige hivernale aux chaudes flammes de l’été.
Animaux géants, show laser ou danseurs suspendus ont animé la cérémonie, où s’est également produit un orchestre classique composé de musiciens handicapés, sous les yeux des 4 200 athlètes ayant participé aux Jeux, assis au milieu du stade. La cérémonie a mis également à l’honneur des soldats amputés à la suite des combats, comme le capitaine Luke Sinnott, gravement blessé dans l’explosion d’une bombe artisanale en Afghanistan. Baptisé «Fête de la flamme», le spectacle était aussi destiné à remercier les 70000 bénévoles des jeux Olympiques et paralympiques.

La perception du handisport a changé
Les paralympiques de Londres, considérés comme le berceau du mouvement paralympique, ont connu une affluence record avec 2,7 millions de tickets vendus et des tribunes pleines à craquer, sans compter une audience médiatique inédite. Selon les organisateurs, les deux tiers des Britanniques ont suivi les jeux à la télévision, et les trois quarts dans la presse ou via Internet, où 1,3 million de tweets ont été échangés à leur sujet. Ils ont également été retransmis dans «plus de cent pays», du jamais vu selon le Locog, le Comité d’organisation: ces Jeux ont «contribué à changer de façon révolutionnaire le regard du public» sur le handicap, a assuré son patron, Sebastian Coe. «Je pense que les gens ne verront plus jamais le handicap de la même façon», a-t-il ajouté, espérant que cet engouement ne se démentirait pas jusqu’à Rio.
«La perception du handisport a changé chez tout le monde», a abondé le coureur sud-africain Oscar Pistorius, amputé des deux jambes et une des vedettes de ces Jeux, porté par les vivats de la foule jusqu’à la victoire dans le 400 m samedi soir, sa deuxième médaille d’or. Le public lui a réservé une véritable ovation après sa victoire écrasante sur le 400 m, assortie d’un record du monde, effaçant le mauvais souvenir de ses titres perdus aux 100m et 200 m et de la polémique lancée sur les prothèses de ses adversaires, censées les avantager.
Plus de 4 millions de Britanniques ont aussi suivi sa course à la télé, selon la chaîne Channel 4, détentrice des droits de diffusion.
«C’est l’une des compétitions les plus incroyables auxquelles j’aie jamais participé», a souligné le sprinteur, surnommé «Blade Runner» en raison de ses prothèses, des lames de carbone en forme de pattes de félin. «Ça a été phénoménal. Je pense que la perception du handisport a changé chez tout le monde», a-t-il ajouté, en signant des autographes à tour de bras.

La Chine loin devant
Pendant dix jours, les 4200 meilleurs athlètes handicapés représentant 167 pays, soit environ 250 de plus qu’aux Jeux de 2008, se sont affrontés dans vingt catégories sportives: le tir à l’arc, l’athlétisme, la boccia, le cyclisme, les sports équestres, le football à cinq, le football à sept, le goalball, le judo, la force athlétique, l’aviron, la voile, la natation, le tennis de table, le volleyball, le basketball, l’escrime, le rugby et le tennis. Quatorze nations ont participé aux Jeux pour la toute première fois.
Sur le plan sportif, ces jeux Paralympiques 2012 ont confirmé le règne sans partage des athlètes chinois. Comme à Pékin, la Chine se hisse à la première place du classement des nations avec 231 médailles, soit plus que le double des médailles de ses poursuivants directs. La nouveauté en haut du tableau tient à la composition du top 5. A la surprise générale, les Etats-Unis n’y figurent pas. Les Américains sont 6es. La Russie, en revanche, y fait une entrée fracassante: elle occupe en effet la deuxième place avec 101 médailles, alors qu’elle arrivait 8e à Pékin avec «seulement» 63 médailles. La Grande-Bretagne, l’Ukraine et l’Australie complètent le top 5, comme en 2008 à Pékin. 421 records paralympiques ont été battus, dont 251 records du monde, contre 279 à Pékin. La France n’arrive qu’en 16e position (45 médailles, 8 d’or), grâce notamment aux succès des athlètes Assia el-Hannouni et Amélie Le Fur.
La presse britannique s’est félicitée elle aussi de cet «été de rêve», avec le «sans-faute» de l’organisation des JO début août, puis à partir du 29, les Paralympiques «les plus réussis» de l’Histoire. Les Londoniens ont aussi organisé une grande parade lundi dans les rues avec les athlètes britanniques des JO et des Paralympiques.
De l’avis des experts, ce sont les jeux Paralympiques les plus réussis de l’Histoire que la ville de Londres a organisés du 29 août au 9 septembre 2012. On peut le mesurer tant sur le plan de la participation et de la fréquentation que sur celui des résultats sportifs. 

Mohamed Fawaz
 

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