Magazine Le Mensuel

Nº 2871 du vendredi 16 novembre 2012

Le Saviez-Vous

Université libanaise. Une grande institution négligée

Depuis des années, les nominations des doyens de l’Université libanaise et d’un Conseil de cette université sont des sujets épineux. Les différends politiques ont longtemps empêché ces nominations, laissant l’université sans les réformes censées améliorer son rendement.

Après la nomination de Adnane Sayyed Hussein à la présidence de l’Université libanaise (UL), on s’attendait à une solution rapide du problème des doyens. Or, ce dossier traîne sans aucune raison académique. En attendant les nominations en Conseil des ministres, les dix-neuf doyens des facultés de l’UL sont désignés, à titre intérimaire, par le président.
L’Université libanaise, la seule université publique du pays, compte 74000 étudiants environ, en 2012, soit 40% de l’ensemble des étudiants au Liban. Cette institution universitaire est la plus importante en taille et en potentiel humain. Pourtant, le gel de la nomination des doyens titulaires, depuis huit ans, lui porte préjudice. Sans ces nominations faites par le Conseil des ministres, sur base de propositions des différentes facultés et du recteur, le conseil de l’université ne peut être formé. Ce conseil est composé de vingt-huit membres, dont quatorze doyens et quatorze représentants des enseignants, élus par les différentes facultés de l’institution.
Le conseil de l’université occupe des fonctions importantes dans l’UL. Elles ne se limitent pas à de simples questions académiques. Elles s’étendent aussi aux nominations, qui, normalement, ne doivent pas se faire sans son approbation. Celle-ci faisant défaut, toutes les décisions sont prises par le recteur et le ministre de l’Education.
Des enseignants auprès de cette institution publique déplorent l’état actuel de l’UL. Selon eux, parmi les enseignants, seuls 10 à 15% ont un très bon niveau académique et 70 à 80% représentent un fardeau financier pour l’université publique. C’est dire les besoins de réforme pour cet édifice important au niveau de l’éducation, surtout dans le contexte économique actuel.   
Avant 1975, l’UL était la meilleure université du pays. Aujourd’hui, les universités privées la devancent à plus d’un niveau, et les étudiants préfèrent s’y inscrire quand leur situation financière le leur permet.
A ce dossier épineux, s’ajoute celui de la nomination des enseignants cadrés, autre sujet qui traîne depuis des années à cause des différends politiques. La dernière nomination dans ce secteur remonte à 2008. Depuis, quelque 500 enseignants sont retraités. Une liste de plus de quatre cents noms attend la décision du Conseil des ministres, reportée de réunion en réunion. La liste est entre les mains du recteur de l’UL, en attendant que le Conseil des ministres se décide à trancher.
Conformément à la loi 66, les conseils des unités ont choisi cinq candidats au poste de doyen pour chaque faculté. La liste a été remise au recteur. Trois noms ont été retenus pour chaque faculté. Les contacts entre le recteur, le ministre de l’Education et les personnes concernées ont suivi leur chemin pour le choix d’un doyen pour chaque faculté. Les nominations concernant les trois institutions de doctorat sont suggérées par le recteur et le ministre de l’Education.
Le problème se pose au niveau du Conseil des ministres. Chacun voulant part du panier de réformes, abstraction faite des critères qui doivent primer.

Arlette Kassas
 


Les campus de l’UL
 

Après le campus de Hadath, le Conseil des ministres avait pris en mai 2008 la décision de construire cinq campus. Cette décision attend toujours d’être mise en application.

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