Magazine Le Mensuel

Nº 2900 du vendredi 7 juin 2013

Livre

Liban, images et poèmes d’Antoine Raad. Un bel hommage au Pays du Cèdre

Antoine Raad, poète passionné de vers et Libanais amoureux de son pays, a traduit ses deux passions en un même ouvrage, Liban, images et poèmes, dans lequel il a savamment réuni son talent de poète et son grand amour pour le Liban.

«Le poème vous enchante et l’image vous émerveille». C’est en quelques mots, tirés de la préface du livre, signée Edmond Rizk, qu’est décrit ce qu’est vraiment ce chef-d’œuvre. Quelques mots qui résument l’esprit et l’idée du Liban, images et poèmes.
Antoine Raad nous emporte, à travers 180 pages non numérotées du livre, tel un album photos et un journal intime, dans un Liban de rêve, dans un Liban merveilleux… loin des crises, des ennuis, des propos et contre-propos… loin des surenchères, des dossiers classés, de l’actualité morose… Dans la véritable image civilisée du Liban, aux paysages merveilleux et aux sites légendaires… Il nous entraîne dans les coins et les recoins de notre territoire, cette petite région du monde qui regorge de sites touristiques et historiques sans pareils, sculptée par une main divine…
Chaque région a son propre lot de photos et de légendes poétiques… Une petite sélection certes, mais suffisante.
Elégamment présenté en quatre langues, arabe, français, espagnol et anglais, l’ouvrage se veut un guide pour les Libanais et les étrangers désirant découvrir «cette partie de ciel sur terre», comme le chantait si bien Wadih el-Safi.
Selon Edmond Rizk, Liban, images et poèmes «jouit d’une grande charge esthétique et Antoine Raad paraît comme un enfant né dans tous les villages du Liban, dans tous ses bourgs et toutes ses villes (…). Il est originaire de toutes ces localités, il leur appartient toutes, les aime, les sent, s’enivre des senteurs de leur humus, respire leur air, les décrit, les choie telle la mariée qu’on prépare pour les nuits de noces, il les aime toutes d’un même amour. C’est qu’il cultive une foi unique en sa patrie et refuse tout partage. Toutes les régions du Liban et tous les membres de la famille libanaise lui sont également chers».

Tel l’encens
L’auteur enfile son costume de guide pour un voyage du nord au sud, de l’est à l’ouest… Du Cèdre «voisin du ciel», Byblos «qui inventa l’alphabet», Tyr «reine des mers rayonnant tel un phare», en passant par Sidon «pétri de gloire et de fierté», Beyrouth «étoile du cœur, beauté mystérieuse», Qana «pétrie de miracles, d’encens, de musc et de prières», Baalbeck par laquelle «la terre au ciel rend hommage», arrivant à Anjar «la colombe qui roucoule», Tripoli «la belle» et «l’aromatique», Batroun, origine de nos voyages vers le monde, Deir el-Qamar dont la gloire est «un grand vin», sans oublier Beiteddine, Nahr el-Kalb, Jeita, Jezzine, Ehden, Bécharré, Douma, Jounié, Zouk Mikael, Ghazir, Amchit, Feytroun, Zahlé, Meziara, Baskinta, Beino, Beit Chabab, Faqra, Notre-Dame du Liban (Harissa), «foyer de lumière et de pureté, émissaire du ciel vers la terre»… Les sources, les cascades, les montagnes, la neige, le coucher du soleil, les couvents, les vallées, le sol de la patrie ou encore les rochers qui ne manquent pas de «tendresse»… Tous ont été décrits par les mots les plus concis et les mieux choisis… Antoine Raad consacre également une petite partie de ce bel ouvrage à ce qu’il voit de son balcon de Ajaltoun, à la tombée du jour.
L’ouvrage d’Antoine Raad se veut une escapade, une évasion à travers les 10452 km2 du Liban.
Ce recueil résume le charme d’un pays, le raconte et l’unit. A se procurer, à visiter et revisiter…

Karla Ziadé
 

L’auteur et son ouvrage
Antoine Raad est né, en 1940, à Bziza, au Koura. Après des études secondaires, il opte pour des études en Littérature arabe à l’Université libanaise et en sort diplômé en 1963. Raad a enseigné la littérature arabe dans plusieurs institutions éducatives et a, à son actif, plusieurs ouvrages et recueils de poèmes.
Liban, images et poèmes est son dernier recueil en date. Il a été traduit en français par le Dr Zahida Darwiche Jabbour, en espagnol par le Dr Antoine Saïd Khater et en anglais par Carla Farah.

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