Magazine Le Mensuel

Nº 2902 du vendredi 21 juin 2013

Presse étrangère

Le Hezbollah ciblé en Afrique aussi

Au cœur du traitement de l’actualité libanaise dans la presse régionale et internationale, les journaux africains qui s’intéressent de près, depuis plusieurs semaines déjà, à l’implantation du parti de Dieu sur le continent noir.

Le Populaire
Le quotidien sénégalais Le Populaire revient sur le pedigree des quatre activistes du Hezbollah ciblés par le Département d’Etat aux Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont imposé des sanctions à quatre citoyens libanais, les accusant de ramasser des fonds et de recruter en Afrique de l’Ouest pour le compte du Hezbollah. Il s’agit de Ali Ibrahim el-Watfa, Abbas Fawaz Loutfe, Ali Ahmad Chehadé et Hicham Nmer Khanafer.
Ali Ibrahim el-Watfa (Sierra Leone), 43 ans. Il a été officiellement nommé comme agent de liaison permanent du Hezbollah en Sierra Leone par le Département des Affaires étrangères du parti. Il est un membre éminent de l’organisation et a aidé à diriger une cellule du Hezbollah à Freetown, en Sierra Leone, qui se concentre sur la collecte de fonds pour le groupe. Abbas Fawaz Loutfe (Sénégal), 35 ans. Il est le chef du Hezbollah au Sénégal. Il joue un rôle-clé dans les activités du parti et recrute des membres pour l’organisation. Après le conflit israélo-Hezbollah de 2006, Fawaz a créé un groupe de partisans du parti de Dieu. Il utilise des supermarchés qu’il possède et exploite à Dakar, au Sénégal, pour recueillir des fonds pour le Hezbollah et attirer des sympathisants. Fawaz a organisé une visite à Dakar, au Sénégal, pour des membres dirigeants du Hezbollah. Il est personnellement impliqué dans la nomination d’un directeur d’un institut islamique influent à Dakar. Ali Ahmad Chehadé (Côte-d’Ivoire), 52 ans. Il est le représentant du Département des affaires étrangères du Hezbollah en Côte-d’Ivoire et à ce titre, coordonne les déplacements des membres du parti, entre le Sénégal et ce pays. Chehadé est très proche de Abdel-Menhem Kobeissi, imam de la grande mosquée chiite libanaise de Marcory, à Abidjan.
Hicham Nmer Khanafer (Gambie), 48 ans. Khanafer est un membre actif et influent du Hezbollah en Gambie, impliqué dans le recrutement et la collecte de fonds pour l’organisation. Il organise des réunions hebdomadaires de partisans du Hezbollah à son domicile et des campagnes de recrutement dans une mosquée locale. Pour le sous-secrétaire du Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, David Cohen, il est clair que le Hezbollah continue d’utiliser son réseau mondial d’agents et de sympathisants pour étendre son influence maligne au-delà des frontières du Liban.

Le Potentiel
Dans le quotidien congolais Le Potentiel, une charge virulente contre «ces Libanais qui voyagent avec des passeports diplomatiques du Congo-Brazza».
Le passeport diplomatique congolais est devenu l’apanage des sujets libanais qui, depuis des années, ne cessent d’abuser de l’hospitalité congolaise. Si au Liban, les Congolais et les Africains ne jouissent d’aucune considération, ici par contre, ces mêmes Libanais qui maltraitent les Africains chez eux jouissent de tous les honneurs du monde.
Tout Congolais aurait souhaité que l’homme africain bénéficie des mêmes avantages dont jouissent les Libanais au Congo, mais hélas! cela semble mission impossible. Tenez par exemple le Libanais Hodjei qui, après avoir rendu inapte une Congolaise, Flore Baros, en l’agressant avec une arme électrique, illégalement introduite au Congo, s’est déclaré insolvable après avoir été condamné à dédommager sa victime, et continue de vivre paisiblement à Pointe Noire, alors que sa victime a toutes les peines du monde pour survivre.
Haïdar Talal a déjà créé des problèmes au Congo à cause des passeports. Ce Libanais, anciennement général de l’Armée libanaise, est devenu ami personnel de notre chef de l’Etat dans un Congo où il gère plusieurs hôtels de la famille présidentielle. Talal se vante d’une profession «insolite» lorsqu’on le lui demande: ami personnel du président de la République! Ce Libanais serait un mercenaire d’origine chiite appartenant au Hezbollah.
On est en droit de s’interroger: comment un simple étranger peut-il avoir plus de pouvoirs que les Congolais dans leur propre pays? Des chiites du Hezbollah auraient trouvé des accointances au Congo? Tous ces Libanais qui nous envahissent n’auraient-ils pas un agenda caché? Déjà, il n’est plus un secret de Polichinelle que la plupart d’entre eux opèrent dans le trafic des minerais, et les commerces qu’ils ont ici et là ne sont qu’écrans.

20 minutes
Le quotidien gratuit français 20 minutes a suivi les premiers pas de «la nouvelle vie des réfugiés syriens blessés». Extraits.
Oussama n’a pu s’empêcher de sortir son ordinateur portable. Assis dans son fauteuil roulant, l’appareil sur les genoux, il est fier et mélancolique de montrer les photos de sa vie d’avant. Sa flamboyante menuiserie, à Daraya près de Damas, dans laquelle il embauchait 15 personnes, sa maison… Et aussi lui, debout, souriant, sur une plage. Tout ça est déjà loin. La vie d’Oussama et de sa famille a basculé il y a huit mois, quand un éclat d’obus l’a paralysé. Mais le jeune père de famille de 30 ans a été pris en charge au Liban par les équipes de Handicap international, qui déploie des unités mobiles dans toute la plaine de la Békaa. L’ONG lui a fourni un fauteuil roulant, un matelas anti-escarre et des séances de kiné, qui lui ont permis de retrouver une certaine mobilité. Les médecins estiment même qu’il a une chance de remarcher un jour. Il a aussi retrouvé du travail, dans une menuiserie à al-Marj, au sud-est du Liban. C’est d’ailleurs là qu’il vit depuis vingt jours, dans une arrière-salle, avec 21 personnes de sa famille. Ce logement n’est que provisoire: son patron lui a donné deux mois pour trouver une autre solution. «Je ne sais pas comment je vais faire», dit-il calmement, alors qu’il a dépensé tout l’argent qu’il avait en Syrie pour faire le voyage au Liban et racheter le nécessaire pour sa famille.
Les problèmes d’argent sont aussi au cœur de la nouvelle existence de Reem. Cette femme de 32 ans vit avec sa famille – 18 membres, de la grand-mère au nouveau-né – au sommet d’un petit bâtiment désaffecté, à Chtaura, dans le centre du Liban. Deux chambres, une cuisine, le tout pour 300 dollars par mois, sans compter l’eau qu’il faut aussi acheter. Seul un frère travaille, dans un restaurant non loin, et rapporte environ 250 dollars. Le mari de Reem et sa fille de 15 ans sont morts dans un bombardement à Idlib. Faraj, lui, a encore une longue rééducation devant lui. Cet adolescent de 16 ans et demi était seul dans la maison familiale, à Homs, quand une bombe a explosé. Quatre mois plus tard, on peut encore voir sous la peau de ses jambes et de ses bras de multiples éclats. Il a dû subir plusieurs opérations, pour soigner son bras gauche, victime d’une fracture complexe et extraire des éclats de son crâne et de ses poumons.
Sa mère, ses frères et ses sœurs l’ont suivi au Liban, où la Croix-Rouge l’a envoyé pour qu’il soit pris en charge dans un hôpital mieux équipé. Il en est sorti il y a deux mois et commence les séances de kinésithérapie avec Handicap international. La famille, elle, se tasse dans une tente avec deux pièces, dans un camp établi à Dalhameyi, dont il faut payer l’emplacement 150 dollars par mois, auxquels s’ajoutent les frais d’eau et d’électricité. 

J. A.R.

Maariv
Le retour du Hezbollah à la frontière sud
Traditionnellement classé à droite de l’échiquier politique israélien, le quotidien Maariv (Le soir en hébreu) − l’un des trois grands quotidiens du pays avec Ha’aretz (Le pays) et Yediot Aharonot (Les dernières informations) − publie en première page une enquête basée sur un 
constat: «Les drapeaux jaunes du Hezbollah ont fait leur retour à la frontière israélo-libanaise».
Les habitants du nord d’Israël s’inquiètent du retour des drapeaux jaunes de l’organisation terroriste.
Ils se souviennent que la dernière fois qu’ils les avaient vus flotter le long de la frontière, c’était il y a sept ans, au moment du déclenchement de la seconde guerre du Liban. Le retour des drapeaux, dont certains à quelques encablures des postes avancés de l’Onu, indique que quelque chose est peut-être en train 
de se tramer».  

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