Magazine Le Mensuel

Nº 2908 du vendredi 2 août 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

Le train remis sur les rails?
Le président de la municipalité de Jounié Antoine Frem a suggéré au ministre de l’Intérieur de remettre en service le chemin de fer pour résoudre le problème du trafic dans sa ville et entre Beyrouth, Jounié et Tripoli. Marwan Charbel a approuvé cette solution et demandé au président de la municipalité d’asphalter la voie ferrée. Des milieux ministériels révèlent que le ministre des Travaux publics et du Transport, invité à participer à une réunion au ministère, n’y a pas répondu et ne s’y est pas fait représenter. Les milieux politiques rappellent la tension qui existe entre les ministres Ghazi Aridi et Marwan Charbel au sujet des travaux effectués à la prison de Roumié.

 

Les transactions financières
Dans les milieux du 8 mars on s’inquiète des conséquences de la décision européenne dont les mesures d’application sont restées vagues malgré les assurances transmises par des diplomates européens. Chacun des Etats, dit-on, peut interpréter cette décision à sa manière et prendre des mesures en s’y référant. Des cercles économiques craignent de leur côté que des mesures soient prises contre des transactions financières notamment entre l’Afrique et le Liban dont les émigrés sont majoritairement chiites du Sud et soupçonnés de financer le Hezbollah.

Amendements constitutionnels
Une équipe d’avocats et de constitutionnalistes se penche sur l’élaboration d’un projet d’amendements de certaines clauses de la Constitution en vue de sa modernisation et de son développement en en dégageant les lacunes. Le président Michel Sleiman avait, lui-même, mentionné cet aspect de la Constitution lorsqu’il s’était adressé aux diplômés de l’Université Saint-Joseph (USJ), en précisant que ce qu’il demandait n’était pas un changement de la Constitution, mais la modernisation et le développement de certains de ses articles. L’équipe d’experts étudie une formule qui sera soumise au gouvernement et ensuite au débat parlementaire.

Semi-rupture entre Rabié et Dahié
La visite du général Michel Aoun, accompagné du ministre Gebran Bassil, au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah en présence de Hajj Hassan el-Khalil et de Wafic Safa, n’a pas arrangé les relations entre Rabié et Dahié. Les deux parties se sont simplement entendues sur une alliance stratégique concernant la Résistance. Des divergences sont apparues autour de nombreuses questions internes et sur la participation du Hezb aux combats en Syrie. Le soutien du parti à la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée, en dépit de la contestation du général, a renforcé la tension. Un député du bloc aouniste se pose des questions sur les liens qui existent entre Kahwagi et Nasrallah pour que ce dernier lui sacrifie sa relation avec Aoun.  

Otages: libération à sens unique
Le dossier des otages d’Aazaz piétine avec l’annonce du secrétaire général du Hezbollah de sa participation aux combats en Syrie. Depuis la libération de 42 détenues par le régime de Damas, aucun signe de bonnes intentions n’a été donné. Les ravisseurs exigent la libération de toutes les prisonnières contre la relaxation progressive des otages. Les négociateurs libanais poursuivent leurs efforts auprès des autorités turques qui avaient promis de faire pression sur les ravisseurs. Le directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, en charge du dossier, tente d’obtenir leur libération à l’occasion de la fête du Fitr et intensifie, à cet effet, ses contacts avec les responsables syriens et turcs.

L’écologie reconnue
Nazem Khoury, ministre de l’Environnement, a annoncé, dans une conférence de presse donnée au Grand sérail, en présence du chef du gouvernement, Najib Mikati, et du vice-Premier ministre, Samir Mokbel, avoir consigné dans un livret le développement et la modernisation réalisés dans son ministère. Il a énuméré les étapes franchies pour donner un cadre administratif et un caractère régalien à un ministère longtemps méconnu. Mikati a confirmé les efforts du ministre Khoury et les résultats qu’il a obtenus en transformant le ministère en chantier environnemental et en créant de nombreux conseils écologiques.

Le médiateur entre Charbel et Aridi
Le ministre des Affaires sociales, Waël Abou Faour est entré en ligne dans une tentative de médiation entre ses collègues des Travaux publics et de l’Intérieur. Les observateurs craignent une évolution de la tension et une médiatisation du conflit qui oppose les deux responsables. Abou Faour, intervient donc auprès de Ghazi Aridi, son confrère dans le parti et de Marwan Charbel auquel le lie une grande amitié pour régler au mieux le conflit. Il tente de convaincre le premier de transmettre à la justice et à l’inspection centrale le dossier de la prison de Roumié, objet du litige afin qu’il y soit mis fin.  

La réprobation du patriarche
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a dépêché la semaine dernière Mgr Samir Mazloum auprès du général Michel Aoun, porteur d’un message concernant ses récentes positions, notamment, au sujet des armes illégales. Ce même message a été transmis au Hezbollah au cours de la réunion du comité du suivi de Bkerké avec le parti. Aoun, dans l’impossibilité de se rendre lui-même à Diman dans les circonstances actuelles, a chargé les députés Ibrahim Kanaan et Simon Abi Ramia de s’y rendre. Les relations entre Rabié et Diman sont naturelles, disent les proches du général. Les visiteurs de Diman rapportent la réprobation du patriarche de l’attitude des commandements chrétiens et écartent la possibilité d’une réunion les rassemblant.

 

Trois combattants d’al-Nosra au Liban
Le nombre de victimes libanaises tombées en Syrie ne cesse d’augmenter. Deux morts tripolitains ont encore été enregistrés cette semaine. L’un d’entre eux est de la famille el-Masri. Une autorité non civile rapporte que les groupes d’al-Qaïda au Liban ne sont plus dispersés dans des régions marginales, mais se trouvent dans nombre de villes et de régions, profitant d’une couverture politique confessionnelle. Cette même source révèle qu’un nombre de membres armés du Front al-Nosra, variant de 2500 à 3000 combattants, sont protégés par plus d’une faction. Elle ajoute que bien que ces Takfiriyyin ne bénéficient pas d’un recours officiel, le Tripolitain, Salem Rafeï, est le coordinateur des opérations et des activités d’al-Nosra. Il ne travaille pas seul mais au sein d’un grand groupe secret qui mobilise des terroristes. L’entraînement militaire se fait dans des camps de Dennié au Liban, en Irak, en Libye et au nord-est de la Syrie. Selon une source arabe, le Liban est en cinquième place sur la liste des pays arabes qui envoient des combattants en Syrie dans les rangs des organisations takfiriates et terroristes. Cette source a recensé 828 Libanais décédés dans les affrontements armés en Syrie à ce jour. Ce nombre est exorbitant comparé à l’Egypte, le plus grand pays arabe, qui a compté 821 morts depuis le début des affrontements à ce jour. La même source prévoit «que des cartes seront brouillées à travers des explosions, des attentats auxquels on assistera dans les trois prochains mois».

Hamas en quête de protection
Pour des observateurs, le Liban est le centre de renforcement politique et médiatique de Hamas. Ils révèlent que des responsables du mouvement se sont impliqués, ces derniers mois, dans des conflits confessionnels entre des parties politiques locales et n’ont pas hésité à s’en vanter, loin des projecteurs. Le mouvement des Ikhwan palestiniens, disent-ils, a été fortement ébranlé par la révolte d’el-Sissi et par la chute du pouvoir des Ikhwan au Caire. Leurs leaders se sont mis en quête d’une protection politique auprès de la Résistance libanaise, notamment auprès du secrétaire général du parti sayyed Hassan Nasrallah, ainsi qu’en Iran. Certains au sein de la direction du Hamas ont ironisé sur les rumeurs qui lui font porter la responsabilité des crimes sécuritaires et politiques commis en Syrie, en Egypte, en Arabie saoudite et au Liban. Ils ont déclaré que des forces arabes et internationales détiennent des preuves  contre la direction de ce mouvement, notamment contre Khaled Mechaal qui exécute des ordres américains transmis ces derniers temps par des renseignements turcs et par Qatar.

Oussama Saad change de cap
Oussama Saad a été critiqué par un responsable du parti «Nassiri» arabe, en visite à Beyrouth. Ce dernier a reproché au politicien de Saïda, qu’il n’a pas rencontré au cours de son séjour, de n’avoir pas pris une position de principe avant, durant et après les incidents de Abra, exprimant la portée nationaliste de l’Organisation populaire nassérienne, dont il est le leader. Saad, selon le responsable, est un politicien local intéressé par les échanges avec ses rivaux. Toujours selon le même responsable, écarter le Hezbollah de la fête que l’Organisation populaire organise chaque année en mémoire de l’ancien député Moustafa Saad, confirme la nécessité pour Saad de revoir sa position politique. Il lui reproche de suivre la rue et de ne pas être avant-gardiste. L’absence de l’allocution du Hezbolllah à la cérémonie, pour la première fois en dix ans, a provoqué un choc psychologique et politique dans les milieux gauchistes de Saïda. Le prétexte de Saad est qu’en éloignant le Hezb, il «ménageait les sensibilités des gens de Saïda après les incidents de Abra». Mais Oussama Saada est suspecté de renouer d’anciens liens avec Joumblatt et de vouloir s’éloigner du 8 mars.

Bientôt deux millions de réfugiés
En annonçant les mesures prises par la Sûreté générale pour limiter l’afflux des réfugiés syriens, le général Abbas Ibrahim a provoqué un soulagement dans les milieux populaires et politiques. Un fonctionnaire étranger a reproché aux politiciens d’avoir ignoré leurs responsabilités dans l’afflux des réfugiés syriens. Une étude de l’Escwa indique que le chômage au Liban est de 29% dû à l’arrivée massive des Syriens provoquant une explosion démographique. Des sources officielles soulignent que les rapports présentés à la réunion du Haut conseil de la Défense, il y a une semaine, confirment que le nombre global des Syriens au Liban est de plus d’un million et deux cent mille, susceptible d’atteindre les deux millions, soit la moitié de la population libanaise, sans compter les réfugiés palestiniens.

 

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