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Nº 2915 du vendredi 20 septembre 2013

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L’avenir vu par Martin Zoller. Statu quo au Moyen-Orient

Voyant de notoriété internationale, Martin Zoller est de passage au Liban. Nous l’avons rencontré et recueilli ses prévisions sur l’avenir au Liban, en Syrie, en Irak et en Turquie d’ici début 2014.

Les développements au Liban et dans la région inquiètent les Libanais et paralysent le pays sur le double plan économique et politique. Connaîtrons-nous plus d’insécurité ou moins de tensions? Y aura-t-il une frappe américaine contre le régime de Damas? Qu’est-ce qui attend cette partie du monde? Autant de questions qui se pressent sur toutes les lèvres et auxquelles Martin Zoller répond.
«Au Liban, prévoit Martin Zoller, la situation se stabilisera, mais rien ne changera vraiment. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y aura pas, pour le moment, une guerre à proprement parler ni civile entre les parties à l’intérieur ni avec Israël qui n’a pas l’intention de s’investir dans un conflit. Vers la fin de l’année, le pays aura abouti à un accord politique interne et une décision sera prise par les différents protagonistes qui aura des conséquences positives sur l’ensemble de la situation. Une certaine tension règnera sur les frontières libano-syriennes mais sans véritable clash. Le pays qui a traversé de durs moments durant l’année 2013: explosions, assassinats, tensions sécuritaires et politiques… s’oriente vers plus de stabilité».
A Beyrouth, selon notre interlocuteur, la situation sera plus calme, moins dangereuse. Les Libanais peuvent être rassurés, le pire est derrière eux. Toutefois, la situation se dégradera à Tripoli qui connaîtra des déflagrations ponctuelles dans diverses zones. Il est indispensable de garder son sang-froid et ne pas paniquer, les choses finissant par revenir à la normale, car toutes les parties préféreront, en définitive, éviter une guerre ouverte. La situation économique restera stagnante. Il n’y aura pas de progrès dans ce secteur qui dépend étroitement des développements politiques.
Y aura-t-il un nouveau gouvernement? «Non, assure le voyant. Il n’y aura pas de nouveau cabinet d’ici la fin de l’année. Le Hezbollah, qui passe par une phase difficile, fera profil bas mais récupérera son pouvoir au début de 2014. De nouveaux accords politiques internes seront conclus avec lui. Les développements en Syrie contribueront à l’aider à se réorganiser et à atteindre une certaine stabilité sur le plan politique interne».
Le président de la République, Michel Sleiman, cherchera à convaincre les instances politiques de se retrouver autour d’un agenda commun, mais sa tentative se soldera par un échec, ces instances rejetant sa proposition. Il traversera des moments difficiles du fait qu’il ne réussira pas à convaincre les politiciens de tous bords de discuter les différentes propositions qu’il leur fait.
Sur le plan régional, Zoller ne voit pas pour  l’instant un démantèlement de la région, ni un changement au niveau des frontières. Le président syrien Bachar el-Assad se maintiendra au pouvoir, selon Martin Zoller, et sera même capable de renforcer sa situation. Malgré toutes les menaces, Il n’y aura pas d’attaque militaire américaine contre Damas. Washington se contentera de soutenir plus ouvertement l’opposition syrienne et prendra des mesures politiques sévères contre le régime syrien dans l’objectif de l’affaiblir. Il n’y aura pas de conflit direct entre la Syrie et la Turquie, mais des tensions passagères règneront sur les frontières entre les deux pays. Aucun changement en vue en Irak. La situation restera telle quelle.

Propos recueillis par Danièle Gergès

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