Magazine Le Mensuel

Nº 2916 du vendredi 27 septembre 2013

Economie & Finances

Economie et finance

Industries
Le vin et la bière sont prometteurs

La FAO (Food and Agriculture Organization) a estimé la production de vin sur un an par le Liban à environ 14 200 tonnes en 2011, le classant à la 45e place en termes de plus large producteur de vin dans le monde. Sa part de l’offre sur un plan international est de 0,05%. L’industrie du vin est prometteuse dans la mesure où les caractéristiques du terroir libanais du point de vue de la géographie, du climat et de la géologie sont appropriées à sa croissance. Selon une étude publiée par BlomInvest, les industriels locaux de vin devraient se tourner à l’avenir vers une production de haute qualité, étant dans l’impossibilité de concurrencer la production de masse. Les producteurs libanais devraient se positionner comme des fournisseurs de produits de «niche» destinés à une clientèle ayant des goûts sophistiqués.
Quant à la production de la bière, la taille du marché est estimée à 29 millions de litres en rythme annuel, plaçant le Liban à la 90e position parmi 123 pays. Le Liban, avec une consommation de 5,5 litres par habitant par an, a un potentiel important de croissance comparé aux chiffres de consommation par habitant des Etats-Unis et d’Europe, qui sont respectivement de 80 litres et 75 litres. La création de la brasserie locale 961, en 2006 (qui est, en fait, une start-up) par Mazen Hajjar et ses partenaires, le succès rapide qu’a trouvé auprès du public libanais sa ligne de produits innovants telle la bière noire et sa part de marché, sont des preuves de la tendance des Libanais à apprivoiser de nouvelles gammes de bière.     

 

Restauration
Initiative du secteur privé pour doper la fréquentation

Une fois de plus, le secteur privé démontre qu’il est le moteur de l’économie. Soutenue par le Syndicat des propriétaires de restaurants et de cafés, Beirut Circle, (Joint Stock Company, c’est-à-dire une société dont le transfert de la propriété des actions est libre) qui a pénétré le marché local en janvier 2012, a lancé récemment une carte nominale du client privilégié. Cette carte, qui coûte une somme forfaitaire d’un peu plus de cent dollars sur un an, permet à son détenteur de consommer personnellement et gratuitement dans une série de restaurants et de cafés répartis sur l’ensemble du territoire libanais et définie par Beirut Circle, alors que seul l’invité paie le prix de ses consommations.
Il est tout à fait normal que l’usage de cette carte soit soumis à certaines conditions dont, à titre d’exemple, le fait que seuls quatre des détenteurs de cette carte privilège sont autorisés à en profiter s’ils se retrouvent assis autour d’une même table rassemblant un grand nombre de clients. La carte n’est pas transférable et ne s’applique pas aux charges fiscales et de services inscrites sur la facture. Elle concerne la consommation de produits spécifiés sur place dans les points de restauration sélectionnés ou clairement décrits en ligne sur le site de Beirut Circle. Les promotions sont diversifiées et chacune d’entre elles est valide pour une durée déterminée. Cette carte n’est pas utilisable les jours fériés tels ceux de l’Adha ou du Nouvel An.
Dans un entretien téléphonique accordé à Magazine, Carole Arayess a estimé que cette initiative représente une des nombreuses actions que les agents touristiques peuvent entreprendre afin de doper et d’encourager les Libanais à sortir dans cette conjoncture morose. Elle a souligné que les restaurateurs sont prêts à rogner sur leurs bénéfices dans le but d’avoir un taux de remplissage meilleur, comptant ainsi sur le roulement du nombre de clients.

 

Solidere
Des employés priés de prendre leur congé annuel

Lorsqu’un maillon de la chaîne économique ne va pas, tous les autres maillons ne sont pas au mieux de leur forme par un effet de domino. Le secteur de la construction est frappé depuis 2011 par une relative stagnation et, par conséquent, Solidere (la compagnie chargée de la reconstruction et du développement du centre-ville), malgré sa grande taille, ne peut rester à l’abri des répercussions de la conjoncture macroéconomique du pays. Un employé de la compagnie a confié à Magazine que ses collègues ont été priés de prendre leur congé annuel en août dernier, soulignant que cette mesure a laissé une impression négative auprès du personnel. Il a souhaité que la situation du secteur de la construction reprenne son souffle dans les plus brefs délais puisqu’il est connu que «lorsque le bâtiment va tout va».
En fait, l’assemblée générale de Solidere, qui s’était réunie en juillet dernier, avait décidé de ne pas distribuer de dividendes pour l’année 2013. Vu la conjoncture, l’assemblée avait considéré qu’il était plus prudent d’engranger de l’argent liquide. En 2012, ses bénéfices avaient plongé de 90%, passant de 162 millions de dollars en 2011 à 16 millions un an après. Par ailleurs, alors que les dividendes distribués aux actionnaires en 2010 représentaient de l’argent cash, soit 1,15 dollar pour chaque action, ceux distribués en 2011 et 2012 étaient mixtes. En 2011, ils avaient représenté 0,40 dollar pour chaque action des catégories (A) et (B) et une action en plus pour toute détention de trente actions. En 2012, ils s’élevaient à 0,25 dollar pour chaque action appartenant à l’une des deux catégories, et une action supplémentaire pour toute détention de cinquante actions.

 

Agriculture
Croissance de 184% de l’exportation de pommes de terre 

Le secteur de l’agriculture ne se porte pas aussi mal. Les efforts déployés par le ministre de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, semblent avoir porté leurs fruits en termes d’amélioration de la qualité des produits agricoles. Les exportations du secteur ont progressé à 192 000 tonnes d’une façon globale ou de 5,5% au 1er semestre de 2013, comparé à la même période un an auparavant et aux reculs de 2,1% et 14,3% enregistrés respectivement en 2011 et 2012. Le plus éloquent des pourcentages en termes de tonnage d’exportation est celui de 80% de croissance sur un an des exportations de la pomme contre une hausse de 31% sur la même période de 2010, compte tenu de son prix relativement bas cette saison et de la marge de bénéfices satisfaisante des agriculteurs exportateurs. Le volume des exportations de pommes s’est élevé à 43 500 tonnes. Dans le même sillage s’est inscrite l’exportation de pommes de terre, qui a enregistré une hausse de 184% à fin juin 2013 sur un an, totalisant en volume 31 500 tonnes. Parallèlement, la Commission européenne a autorisé l’exportation de 50 000 tonnes de pommes de terre vers les pays de l’Union européenne après une longue période d’interdiction. Le Liban profitera ainsi de son quota d’exemption de taxation dans le cadre de l’accord de partenariat conclu entre l’Union européenne et le Pays du Cèdre. La Commission européenne a précisé que l’importation de la pomme de terre se ferait principalement à partir de deux principales régions de production agricole, à savoir le Akkar et la Békaa.

Liliane Mokbel

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