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Nº 2951 du vendredi 30 mai 2014

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Elections consulaires. Trois listes se partagent les sièges

Les Français de la circonscription Liban-Syrie étaient appelés aux urnes, dimanche, pour élire leurs nouveaux conseillers consulaires. Cinq listes étaient en lice. Jean-Louis Mainguy et Fabienne Blineau-Abiramia se sont partagé les sièges.

 

En ce dimanche 25 mai, les Français de l’étranger étaient doublement appelés aux urnes, pour l’élection de leurs conseillers consulaires, ainsi que pour les européennes (voir page 40). Mais ce double scrutin n’a pas semblé mobiliser réellement la communauté française installée au Liban. Selon les résultats proclamés par la consule générale de France, Cécile Longé, seuls 5 223 Français se sont exprimés, dans les urnes ou par voie électronique, sur les 16 986 inscrits sur les listes électorales. C’est peu. Sans surprise, ce sont trois listes marquées à droite qui ont remporté le scrutin, les électeurs du Liban étant traditionnellement à droite. Vivre la France à l’étranger – l’Union autour des valeurs de la France, soutenue par l’UFE et portée par Jean-Louis Mainguy et ses colistiers, a ainsi obtenu 1 648 votes. De cette liste seront donc issus deux conseillers consulaires, Jean-Louis Mainguy, qui rempile, Gina Kaladji-Arab, ainsi qu’un délégué consulaire, Charles Kanaan. Jean-Louis Mainguy aurait souhaité une participation plus importante, «d’au moins 45%» pour donner plus de poids aux conseillers consulaires auprès de Paris. «La politisation à outrance a-t-elle fait fléchir certaines personnes?», s’est-il interrogé. Mainguy estime que la victoire de sa liste est due justement à son «apolitisme, à son expérience du terrain et à sa connaissance des dossiers, qui ont eu pour effet d’asseoir notre légitimité». Il craint d’ailleurs que la politisation à outrance de l’Assemblée des Français de l’étranger, consécutive à la réforme (voir encadré), «soit en défaveur d’une certaine sérénité et dénature l’approche du terrain».
Deuxième liste à obtenir les suffrages des électeurs et deux conseillers consulaires, avec 1 599 voix, celle de l’UMP, Union pour une France rayonnante à l’étranger, menée par Fabienne Blineau-Abiramia. Elle-même et Ghassan Ayoub tiendront donc eux aussi des permanences consulaires auprès des Français de l’étranger. «Je suis très contente, compte tenu du peu de moyens qu’on avait. Pour moi, cela s’est globalement bien passé et cela signifie aussi que l’UMP commence à bien s’installer dans le paysage des Français de l’étranger, même s’il reste beaucoup de travail à faire», a-t-elle commenté.
Denise Revers-Haddad, qui conduisait la liste Rassemblement des Français de l’étranger, remporte quant à elle 825 votes, et se voit donc rempiler pour un troisième mandat de conseiller consulaire. «Je suis très contente de continuer à aider les Français, d’autant que la campagne n’a pas été tendre», indique-t-elle. «J’ai senti que mes électeurs étaient présents et je pourrais donc assurer une continuité dans les dossiers en cours». Revers-Haddad aurait toutefois espéré une participation plus importante. «Je pense qu’il y a eu une campagne trop envahissante, entre les SMS, mails et les interviews télévisées», regrette-t-elle. «Il faut relativiser, nous sommes nécessaires et utiles pour les Français de l’étranger, sur le plan de l’enseignement, des bourses scolaires ou du social, mais l’élection a été politisée avec la réforme». Les problèmes de vote électronique ont sans doute dissuadé certains de voter, estime-t-elle, notamment du côté de Zahlé où il n’y avait pas de bureau de vote.
Quant à la liste La Force de l’engagement de Patricia Elias Smida, aucun élu, avec 572 votes. «La stratégie ‘‘tout sauf Patricia’’ a bien fonctionné», commente, un brin amère, l’avocate. Son score est le résultat, selon elle, «d’une campagne de diffamation qui prétendait que je ne vivais pas au Liban», ainsi qu’à «un souci énorme pour les votes par Internet» qui en a découragé beaucoup. Même constat du côté de la seule candidate de gauche, Eve el-Mokaddem (579 voix) qui s’attendait à obtenir plus de votes, surtout à Beyrouth. Elle relève aussi les problèmes de vote par Internet, avec le logiciel Java que certains n’ont pas pu installer.

Jenny Saleh
 

Objectif: sénatoriales
Maintenant que les 443 conseillers consulaires ont été élus dans les différentes circonscriptions dans le monde, une autre élection se profile. D’ici au 23 juin, ces élus devront choisir en leur sein 90 conseillers qui siègeront à l’Assemblée des Français de l’étranger, à Paris. Pour ce vote, les circonscriptions changent. Le Liban et la Syrie se retrouvent dans une circonscription bien plus grande de 22 pays, avec 4 conseillers à élire pour l’AFE. L’enjeu est important. Car avec la réforme, les 443 conseillers consulaires, auxquels s’ajoutent 68 délégués consulaires, 11 députés des Français de l’étranger, officieront comme grands électeurs, afin d’élire six sénateurs représentant les Français établis hors de France, en septembre prochain, dans le cadre des sénatoriales.

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