Magazine Le Mensuel

Nº 2981 du vendredi 26 décembre 2014

ECONOMIE

2014. Les scénarios du pire évités au Liban

Les prévisions de scénarios-catastrophes pour l’économie nationale en 2014 ne se sont pas réalisées pour le plus grand soulagement des Libanais. Les performances macroéconomiques enregistrées de janvier à septembre de l’année en cours sont considérées par de multiples experts économiques comme les meilleures qui puissent être accomplies vu l’instabilité de la conjoncture locale et régionale. Néanmoins, une meilleure harmonisation des politiques monétaire et financière aurait pu entraîner une amélioration plus poussée des indicateurs économiques.
Une grande partie des pronostics en début d’année ont fait valoir une croissance économique nulle et, dans le meilleur des cas, inférieure à zéro. Bien que les chiffres finaux ne soient pas encore disponibles dans leur totalité pour 2014, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé ses prévisions de croissance à 1,8% et celle de la Banque du Liban à 2%. Il est certain que ce taux est bien loin de celui enregistré en 2007-2009, de l’ordre de 9,2%, et inférieur aux 2,5% des années 2012 et 2013. Sachant qu’en 2014, la moyenne de la croissance mondiale sera de 3,1% (au lieu de 3,3% initialement prévue).
Quant au taux d’inflation, il serait de 3,5% en 2014, inchangé par rapport à 2013. Ce qui signifie que le Liban ne traverse pas une période de stagnation économique similaire à celle qui prévaut dans la zone euro, où la croissance économique s’articulerait autour de 0,7%. Ainsi le Liban connaîtrait cette année une croissance nominale (qui représente le taux de croissance économique réel auquel s’ajoute celui de l’inflation) variant entre 5,3% et 5,5%. Cet indice permet de mesurer l’évolution des fondamentaux des finances publiques et de certaines autres activités économiques, dont celle du secteur bancaire.
Selon les statistiques du ministère des Finances, les actifs de l’Etat sur la période s’étalant entre août 2013 et août 2014 ont progressé de près de 13%. Dans le même temps, les dépenses ont reculé de 1,7%, une situation qui s’est traduite par une régression du pourcentage du déficit public rapporté aux dépenses publiques de 29% au cours des huit premiers mois de 2014. L’évolution de cet indicateur est positive. Cependant, cette politique de compression budgétaire a contribué à une stagnation de l’économie au lieu de constituer un momentum pour l’amélioration du taux de croissance. Une meilleure harmonisation entre cette politique financière et celle monétaire, conduite par la Banque du Liban (BDL), aurait abouti à une amélioration du taux de croissance dans le sens d’une gestion plus appropriée des dépenses et investissements dans l’infrastructure par le ministère des Finances.
Ceci dit, la balance des paiements en ce qui concerne la position extérieure du Liban a enregistré un déficit de l’ordre de 868 millions de dollars sur les dix premiers mois de 2014 comparé à un déficit de 1 470 milliard de dollars sur la même période un an auparavant, soit un recul de 41%. La poursuite de ce déficit, même dans des proportions plus faibles, n’aiderait pas à un accroissement des dépôts bancaires.
Tous les espoirs sont permis à la lumière d’un recul des prix de l’or noir, les dépenses extérieures de l’Etat diminueraient en ligne avec une régression de la facture pétrolière.

 

Liliane Mokbel

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