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Nº 2983 du vendredi 9 janvier 2015

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Fadi Karam, député des Forces libanaises au Nord. «Le dialogue entre les FL et le CPL n’a jamais été rompu»

C’est avec beaucoup d’assurance que Fadi Karam, député des Forces libanaises (FL), assure à Magazine que le rapprochement entre Michel Aoun et Samir Geagea n’est pas une réaction au rapprochement Hezbollah-Futur. «Même si la prise de contact entre ces deux partis ne se poursuit pas, nous, nous maintiendrons les rencontres avec le CPL», dit-il.

De mauvaises langues prétendent que le dialogue entre le Courant patriotique libre (CPL) et les Forces libanaises (FL) n’aurait pas eu lieu si les délégations du Hezbollah et du Courant du futur ne s’étaient pas rencontrées pour tenter d’apaiser les tensions. Qu’y a-t-il de vrai dans cette information?
Le dialogue entre les FL et les aounistes n’a jamais été rompu. Il a été continu et permanent, parfois visible, parfois invisible, loin des médias. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons discuter des grandes questions qui touchent le pays. Un débat ouvert, franc et, espérons-le, fructueux sera établi. Je peux vous affirmer que même si la prise de contact entre le Hezbollah et le Courant du futur ne se poursuit pas, nous maintiendrons les rencontres avec le CPL. Cette initiative ne peut que se répercuter positivement sur le pays.

D’aucuns prétendent qu’un accord officieux est conclu entre Maarab et Rabié, le général et le «hakim» se partageraient la fonction présidentielle. Michel Aoun serait président pour un mandat de trois ans et Samir Geagea prendrait la relève pour la deuxième moitié. Y a-t-il du vrai dans ces suppositions?
Pas du tout. Ces propos ne sont pas vrais. Le dialogue entre les deux hommes portera sur plusieurs questions essentielles dont certainement la présidence qui sera discutée sous tous les angles, la loi électorale, la place du Liban dans cette partie du monde, le rôle des chrétiens et les moyens de réactiver leur place au Liban, mais aussi dans tout le Moyen-Orient. Il est nécessaire de régulariser les relations interchrétiennes qui seront plus élargies dans un second temps. Les circonstances dangereuses par lesquelles passe le pays, mais aussi l’ensemble de la région, font que les dirigeants réalisent le poids des responsabilités qui leur incombent. Le dialogue entre les deux leaders chrétiens est profond et sérieux. Il ne s’agit nullement de se partager les parts du gâteau. L’intérêt du Liban prime sur tout le reste.

Comment votre assise populaire a-t-elle réagi à ce rapprochement?
Les avis divergeaient sur ce sujet mais, en fin de compte, nous sommes un parti démocratique et après un débat fructueux au sein du comité exécutif, la décision a été prise de donner une chance à ce rapprochement que nous envisageons très positivement.

Et vos alliés du 14 mars? Sont-ils satisfaits de cette ouverture sur le CPL? Certaines voix discordantes se font entendre, prétendant que le dialogue doit être national et non intermusulman ou interchrétien…
En général, tout le monde est satisfait de ces contacts bilatéraux, sachant qu’en fin de compte, ce dialogue s’élargira et rassemblera toutes les composantes politiques de ce pays.

Il y a eu entre Abbas Hachem, le député de Jbeil, et vous-même une polémique concernant le dialogue Aoun-Geagea. Est-ce le moment d’envenimer l’ambiance générale à l’heure où toutes les parties s’ouvrent les unes aux autres?
C’est lui qui a lancé en fait cette polémique, en déclarant dans une émission télévisée que Michel Aoun a un rôle national à jouer, alors que Samir Geagea n’a qu’une simple fonction à remplir. Nous nous devions de répondre à ces propos dégradants qui n’engagent que celui qui se cherche une place qu’il risque de perdre. Cet homme est connu pour ramper et se réserver une fonction louche. Il peut dire ce qu’il veut, cela n’aura aucune répercussion sur le rapprochement qui a lieu entre les deux leaders chrétiens. Des gens comme lui n’ont rien à gagner quand le pays se porte bien. Bien au contraire.

Propos recueillis par Danièle Gerges

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