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Nº 3009 du vendredi 10 juillet 2015

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Rencontre

Charles Arbid, président de la LFA. «La franchise assure 99 000 emplois»

La franchise est une industrie multisectorielle qui représente 4% du Produit intérieur brut et assure 99 000 emplois. Certes, nous avons besoin de plus de stabilité pour gagner la confiance des investisseurs et consolider nos liens avec la diaspora, mais le pays du Cèdre reste exportateur d’idées, de concepts et de talents. Interview de Charles Arbid, président de la Lebanese Franchise Association (LFA).
 

En tant que président de la LFA, vous n’avez pas à vous plaindre des exportations libanaises vers l’étranger puisque le Liban compte parmi les premiers pays arabes à exporter ses marques… et pourtant, vous êtes l’un des organisateurs de «Alarme du 25 juin, arrêtons le suicide collectif». La politique se répercute-t-elle aussi gravement sur l’économie?
L’appel du 25 juin a pour but d’incruster le souci économique dans la conscience politique. Il est vrai que le secteur de la franchise, qui représente 4% du produit intérieur brut et assure 99 000 emplois, est moins affecté que le reste des secteurs. Mais les opérations locales ne sont pas dans leur meilleure phase. Nous avons une baisse dans la consommation, une augmentation des coûts des opérations, un ralentissement dans toute l’activité politique, ce qui se répercute négativement sur notre industrie. L’instabilité interne du pays peut affecter l’intérêt des importateurs étrangers pour les franchises libanaises. Je m’explique: la stabilité donne une garantie de continuité d’une enseigne. Si vous êtes dans un pays où tout est instable, vous aurez peur d’investir.

Qu’est ce qui constitue la valeur ajoutée de nos produits?
C’est, en premier lieu, la qualité, mais à travers les enseignes nous exportons aussi l’art de vivre à la libanaise. Chaque franchise constitue le meilleur ambassadeur du Liban à l’étranger. C’est pour cette raison que nous avons lancé l’initiative Branding Lebanon, qui sert à promouvoir ce que je vais nommer la «marque Liban». Cela couvre l’économie, le tourisme, la culture. Cette initiative, lancée il y a un an, a aussi pour but de mettre en valeur tout ce que représente le Libanais en matière d’élégance, de sophistication, de talents dans divers secteurs. Nous avons de nombreuses «success stories». Cette force et cette résilience que le Libanais possède nous permettent de dire que nous avons de grandes histoires à partager.

Quelles initiatives pourraient favoriser davantage l’exportation des marques libanaises?
La LFA fait de son mieux. De prime abord, pour faire partie de l’association, il faut accepter son code de déontologie et, ensuite, s’engager dans ce que nous appelons le «Mentor program», qui consiste à aider les nouveaux venus dans l’industrie de la franchise. Dans ce cadre, je voudrais encourager la nouvelle génération à se lancer dans l’entrepreneuriat et nous sommes là pour l’aider et la guider. Nous contribuons à la mise à niveau des sociétés qui sont prédisposées à l’export: travailler la qualité, le positionnement, développer les secteurs exportables, ainsi que le network que nous avons avec nos partenaires, à partir de notre présence active auprès du Conseil mondial de la franchise… nous avons un programme complet de lobbying, networking, mentoring…

L’importante diaspora libanaise vous soutient-elle dans ces temps de crise?
Nous sommes très sensibles à son rôle. C’est une source de richesse pour toute l’économie et surtout pour les franchises. La diaspora constitue un levier pour les  marques et les enseignes. Personne mieux qu’elle ne peut introduire et implanter les produits libanais.

Pratiquement, comment sollicitez-vous cette diaspora?
Nous sommes en contact par le biais des ambassades, du ministère des Affaires étrangères, des Chambres internationales de commerce, des salons où nous essayons d’être régulièrement présents… L’instabilité politique a certainement des répercussions négatives sur le secteur économique. Malgré tout, le Liban reste un pays d’opportunités avec un potentiel d’exports de produits, de services, de franchises… Joignons nos efforts pour élever haut le nom de notre pays qui a tant de choses à offrir au monde.
 

Propos recueillis par Danièle Gergès

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