Magazine Le Mensuel

Nº 3064 du vendredi 29 juillet 2016

POLITIQUE

Walid Joumblatt. Un président au printemps 2017?

Dans ses prévisions politiques, le seigneur de Moukhtara ne prévoit pas l’élection d’un président avant le printemps prochain. Pour Walid Joumblatt, les réunions suivies du dialogue prévues les 2,3 et 4 août prochains ne permettront pas de trouver une issue à la crise. Le président Nabih Berry, selon le leader du Parti socialiste progressiste (PSP), partage son pessimisme. Les dossiers critiques qui seront abordés ne trouveront pas de solutions, notamment celui de la loi sur les élections législatives, à travers laquelle chacune des parties concernées cherche à avoir des garanties pour une majorité assurée.
Le vide actuel se poursuit et durera longtemps pour des raisons tant internes qu’externes dont la principale, de l’avis de Joumblatt, est la survie du régime syrien. En bref, le leader du PSP est convaincu que Bachar el-Assad n’est pas pressé de voir aboutir un consensus sur la présidentielle. A l’instar de son père Hafez el-Assad, il ne cherche pas à faciliter la voie à une présidentielle sans contrepartie. Et comme nul dans la région ou en Europe ne peut en fournir une, il ne tentera de la vendre qu’aux Américains. Ce qui signifie pratiquement que l’opération prendra beaucoup de temps et s’étirera probablement au moins jusqu’au printemps prochain. Autrement dit, jusqu’à l’installation du président américain à la Maison-Blanche et la mise en place de son Administration. (Joumblatt prévoit la victoire du candidat républicain, Donald Trump, en s’appuyant en cela sur l’analyse des données et des événements, notamment la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne).
En revenant sur la situation en Syrie, Joumblatt souligne que les choses bougent dans la région en faveur de Bachar el-Assad qui agit, dès à présent, en vainqueur. Preuve en est l’échange concernant une coopération sécuritaire de son côté avec les Européens contre une ouverture diplomatique à son égard. C’est là qu’on comprend les raisons de l’échange de visites avec les Italiens, la visite que lui ont rendue les Allemands et une délégation de l’Union européenne… Et ce n’est qu’un début.

Chaouki Achkouti

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