Magazine Le Mensuel

Nº 3081 du vendredi 1er septembre 2017

Confidences sécurité

Espionnage. L’unité israélienne 504 au Liban

L’«Unité 504» est un département des renseignements militaires israéliens, Aman, chargé de la collecte d’informations en «territoire ennemi». Les agents de cette unité sont envoyés sur des terrains sensibles et difficiles, loin de leur base, et pour des périodes de courte ou de moyenne durée. Les services de sécurité libanais ont noté, ces derniers mois, une recrudescence de l’activité de cette unité au Liban. La mission des agents envoyés par Israël est de collecter des renseignements sur les effectifs du Hezbollah, des Gardiens de la Révolution iranienne et des autres groupes pro-iraniens engagés dans la guerre syrienne. Cette recrudescence de l’activité est intervenue après l’annonce par le leader du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, que durant la prochaine guerre, Israël devra affronter des dizaines de milliers de combattants venus du monde entier.  

Un faux suspect bosniaque
Une source de sécurité a révélé qu’un ressortissant de la République de Bosnie-Herzégovine a été arrêté, fin juillet, à son arrivée à Beyrouth, car son nom figurait sur des listes de suspects transmises au Liban par des agences de renseignements occidentales, pour son rôle présumé dans le recrutement de jihadistes pour le compte de l’Etat islamique. Après avoir été interrogé pendant plusieurs heures, le ressortissant bosniaque a été libéré, ce qui a provoqué l’étonnement de plusieurs services européens. Les responsables de la sécurité libanais ont alors expliqué à leurs homologues européens que bien que bosniaque et portant un nom à consonance musulmane, le suspect était de confession chrétienne et n’avait aucun lien et encore moins de la sympathie pour les islamistes fondamentalistes.

El-Lino va reprendre du service
Le général du Fateh, Mahmoud Issa, plus connu sous le nom d’el-Lino, est appelé à jouer un rôle important dans le camp de Aïn el-Heloué où il réside. Farouchement hostile aux mouvements islamistes, el-Lino avait été écarté en raison de ses liens avec Mohammad Dahlan, principal opposant à Mahmoud Abbas. Mais les services de sécurité libanais ont maintenu le contact avec M. Issa qui a prouvé son efficacité dans la lutte contre les groupes terroristes.

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documents de voyage falsifiés ont été découverts par la Sûreté générale (SG) aux différents points de passage frontaliers du pays au mois de juin. Comme c'est le cas depuis le début de la guerre en Syrie, il y a six ans, les ressortissants syriens sont les plus nombreux à utiliser de faux papiers pour entrer ou sortir du Liban, avec 61 documents falsifiés saisis, dont 32 passeports. Ils sont suivis loin derrière par la Slovénie, la Libye et la Turquie, avec six faux documents pour chacun des trois pays.

Entre le Koweït et le Hezbollah
Les autorités koweïtiennes ont annoncé l’arrestation, début août, de six personnes, soupçonnées d’avoir caché les membres de la cellule Abdelli, accusés de préparer des actes subversifs dans l’émirat pour le compte du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution iranienne. A Beyrouth, une source du parti chiite a assuré à Magazine que la «prétendue cellule de Abdelli et les six personnes arrêtées par la suite n’ont aucun lien avec le Hezbollah, qui n’a aucune activité dans ce pays».

Secrets qataris
Le Qatar a proposé de nombreuses facilités aux Etats arabes qui refusent de se joindre aux efforts de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis et de l’Egypte, visant à l’isoler. Ces facilités sont financières ou concernent l’octroi de visas ou de documents de séjour aux résidents dans l’émirat. Profitant des bonnes dispositions qataries, le Liban a dépêché un haut responsable sécuritaire pour obtenir toutes les informations possibles sur le cheikh extrémiste Ahmad el-Assir, emprisonné depuis l’été 2015. L’émissaire est revenu avec des promesses du Qatar de fournir à Beyrouth les informations dont il dispose à ce sujet.

 


Les artilleurs libanais
Parmi les meilleurs au monde

Des attachés militaires accrédités au Liban, qui observent attentivement la bataille des jurds de Qaa et de Ras Baalbeck contre Daech, n’ont pas manqué d’exprimer leur admiration devant la compétence des artilleurs de l’Armée libanaise, qu’ils n’hésitent pas à qualifier de «parmi les plus performants au monde». Déjà, du temps de la Guerre civile au Liban, l’Armée libanaise était réputée pour la qualité de son artillerie, capable d’atteindre les cibles avec précision. L’Armée libanaise dispose      de canons M101 howitzer (105 mm), D-30 (122 mm), howitzer M-30 (122 mm), M-46 (130 mm), M114 (155 mm), howitzer A1 (155 mm), M198 (155 mm), Model 50 (155 mm) et de canons de campagne de 175 mm. Elle est également équipée de lance-roquettes multitubes de calibre 122 mm, ainsi que de mortiers de différents calibres, dont des 240 mm. Rappelons que le président wde la République, Michel Aoun, est, à l’origine, un officier d’artillerie.

Dans les dépôts de Daech
Des armes de fabrication israélienne Des armes légères et moyennes et des munitions de différents calibres auraient été découvertes dans des dépôts d’armes appartenant au groupe Etat islamique, saisis par le Hezbollah et l’armée syrienne sur les hauteurs de l’Anti-Liban, lors de la dernière offensive. Il s’agit de fusils-mitrailleurs Uzi, de mines antipersonnel, de lance-roquettes et leurs munitions, d’obus pour canon B9, de mortiers de 120, 80 et 60 mm, ainsi que de grenades défensives. Ces armes auraient été livrées par Israël à des groupes de «rebelles modérés» à Daraa et Quneitra, qui les ont ensuite revendues à Daech. Ce n’est pas la première fois que des armes israéliennes sont saisies en Syrie.

Quel est le sort du soldat Diab?
Interrogée par Magazine, une source de sécurité libanaise a indiqué que le neuvième soldat de l’armée, enlevé par Daech, et dont le corps n’a pas été retrouvé, est Abdel-Rahman Diab, qui avait annoncé, dans une vidéo, sa dissidence et son allégeance à Abou Bakr el-Baghdadi. Le soldat Diab était le neveu d’un ancien émir du groupe terroriste dans le Qalamoun, Talal el-Hamad, rappelé à Raqqa fin 2015, pour être remplacé par Abou Zoubeir. Ce dernier a ordonné l’exécution des militaires otages. Talal el-Hamad a emmené avec lui, à Raqqa, son neveu qui aurait été nommé à un poste administratif au sein de Daech. Il serait mort dans un raid aérien. D’autres sources affirment qu’il a été tué au combat.

Maoulawi cherche des protecteurs
Le départ du Liban des combattants de l’ex-Front al-Nosra a porté un coup dur au moral des mouvances islamistes, qui tournaient dans l’orbite de cette organisation.
Des sources islamistes dans le camp de Aïn el-Heloué affirment que le militant extrémiste Chadi Maoulawi «est dans tous ses états», depuis le refus catégorique des autorités libanaises et du Hezbollah de lui permettre de quitter, avec les hommes d’Abou Malek el-Tallé, pour la province syrienne d’Idlib. Plusieurs cellules extrémistes, implantées à Aïn el-Heloué et dans d’autres régions libanaises, recevaient ordres, financement et armes des jihadistes du jurd de Ersal. Depuis le départ de ces derniers, fin juillet, ces réseaux sont complètement désorganisés et n’ont plus de point d’attache. Chadi Maoulawi, considéré comme le chef de la mouvance proche d’al-Nosra, se cherche de nouveaux protecteurs, mais personne ne veut de lui, ajoute la source islamiste.

Que sont devenus les six super Tucano?
Le sort du contrat portant sur l’achat de six avions d’attaque légère, Super Tucano (A-29), commandés par le Liban au constructeur brésilien Embraer, est incertain. Cette transaction aurait dû être financée par le don saoudien accordé à l’Armée libanaise, gelé en 2016. Mais une partie de l’argent, provenant de l’aide d’un milliard de dollars (distinct du don de
3 milliards de dollars suspendu) a déjà été versée. Ce contrat a été signé avec le Brésil par l’entremise du Département américain à la Défense, qui s’est engagé à former les pilotes libanais à l’utilisation de cet appareil, spécialisé dans la lutte antiguérilla et doté d’armements modernes et de technologies infrarouge et laser. Cependant, une partie de la somme manque et les Etats-Unis ne sont plus enthousiastes à voir l’Armée libanaise dotée de ce type d’appareils. Les six avions devaient être livrés en 2019.

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admin@mews

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