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Nº 3088 du vendredi 6 avril 2018

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Culture

L’histoire chrétienne reconstituée. Le Musée Antonin ouvre bientôt ses portes

C’est au Couvent Saint-Roch (Mar Roukoz) à Dekwané que peintures, icônes, ciboires, croix, ouvrages, etc., racontent toute une histoire. Celle des pères antonins, qui, au fil des années, ont réussi à conserver leur patrimoine religieux.

C’est en 1998 que l’idée de fonder un musée rassemblant le patrimoine artistique, cultuel et culturel de l’Ordre antonin maronite a germé. C’est durant la période des préparatifs du jubilé tricentenaire de l’OAM que le P. Abbé Hanna Slim, Supérieur général de l’Ordre à l’époque, manifeste sa demande explicitement. Entre 1998 et 1999, deux religieux antonins, Frère Saliba et Père Germanos se sont attelés à rassembler, à partir des couvents et archives de l’Ordre, les pièces significatives susceptibles d’intégrer la collection du musée antonin. Au cours de l’été 1999, le musée en question est installé dans les caves du Couvent Saint-Roch – Dekwané, qui ont été aménagées à cet effet. En 2008, les caves-locaux ont été transformées en un grand réfectoire et en un salon. Les responsables ont donc été obligés de déménager le musée vers les sous-sols du couvent où une grande galerie en forme de L ainsi qu’une salle-dépôt ont été équipées pour accueillir, dans les meilleures conditions, la collection du musée.
Depuis 2011, le musée est entretenu, avec l’arrivée de nouvelles acquisitions, qui bien que limitées, sont d’une très grande valeur. On peut ainsi y trouver une collection d’une soixantaine d’icônes russes, une chapelle entière, composée de deux croix d’autel, un ostensoir, un ciboire, un calice et une patène en or et en argent massif, en plus de quelques legs d’objets en provenance de plusieurs couvents.

Profil et type de collections
«Depuis sa fondation, le musée a pour mission la préservation et la mise en relief du patrimoine antonin qui prend son identité de celle de l’Ordre, fondé en 1700. Il ne s’agit ni d’une collection d’antiquités disparate, ni d’un dépôt de conservation, ni d’une galerie de curiosités», explique le Père Germanos Germanos, que Magazine a rencontré. Ce dernier indique que les pièces qui constituent la collection du musée appartiennent majoritairement à la catégorie de l’art sacré et des objets de culte et d’ornements liturgiques. Y figurent aussi des anciens manuscrits, livres et documents liturgiques et/ou bibliques. Une autre partie de cette collection témoigne de la production artistique et/ou littéraire des Antonins. S’y ajoutent une collection d’icônes byzantines, russes et syriennes, un ensemble de toiles représentant des saints et des scènes bibliques ou des portraits de religieux antonins ainsi que des objets archéologiques divers. «L’identité commune à tous ces objets historiques est leur passage entre les mains des Antonins ainsi que leur utilisation dans les maisons et couvents de la congrégation, principalement pour la liturgie, la dévotion et la prière. Si le musée est évidemment un lieu d’exposition, il demeure un lieu marqué par le sacré. Il ne prête pas seulement à voir et à apprécier la beauté des pièces exposées et mises en valeur, mais surtout à méditer, prier, approfondir son identité antonine et chrétienne et à entrer en communion avec ceux qui nous ont devancés dans le cheminement de la foi», ajoute le prêtre.

Ouverture au public
La majorité des pièces formant la collection muséale remonte principalement aux XXème, XIXème, XVIIIème siècles et – rarement – au XVIIème. Ce patrimoine précieusement conservé dans les couvents, le musée et les archives est soigneusement répertorié. Le lieu renferme également une copie des rares exemplaires sauvegardés jusqu’à nos jours de l’Evangilium arabicum, premier évangile imprimé à Rome en langue et caractères arabes en 1590-1591 par l’imprimerie des Médicis à Rome. En collaboration avec l’université Antonine et les imprimeries Chemaly & Chemali, cet évangile a été reproduit en 300 exemplaires fac simile numérotés avec couverture fait-main en cuir véritable, incrustée d’une plaque d’émail exécutée manuellement par l’atelier Chéhab. Le musée connaît une remise en état en vue de son ouverture au public. Une vraie richesse à découvrir sous tous ses aspects…

Natasha Metni Torbey
 

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