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Nº 3103 du vendredi 5 juillet 2019

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Santé

Centre de sevrage du tabac à l’HDF. Un suivi efficace pour arrêter de fumer

Entre soins personnalisés et suivi multidisciplinaire, le Centre de sevrage du tabac (CST) de l’Hôtel-Dieu de France (HDF) assure une mission efficace au sein de la communauté libanaise. Rencontre avec le Dr Zeina Aoun.

Quel état des lieux dressez-vous du tabagisme au Liban?
Le tabagisme au Liban a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années. Le pays figure parmi les premiers des pays arabes en matière de nombre de fumeurs de cigarettes et de narguilés. L’âge moyen pour commencer à fumer au Liban varie entre 16 et 18 ans et ces consommateurs sont également répartis entre filles et garçons. D’où l’importance de la prévention.

Quels sont les services assurés par le Centre de sevrage de l’HDF? 
Le Centre de sevrage de l’HDF existe depuis 2004. Un programme d’aide d’arrêt du tabac y a été spécialement conçu pour les fumeurs qui souhaitent arrêter. Il n’existe pas de médicament magique. Tous les efforts sont concentrés sur cette dépendance qui est à la fois psychique, psycho-comportementale et physique. Médecins, psychologues, tabacologues, diététiciennes et infirmières se mobilisent donc pour assurer le suivi pendant la durée nécessaire au traitement. Cette durée est de trois mois minimum. Tout dépend de la sévérité de la dépendance.

Le traitement est-il efficace? Est-il «accessible» à tous?
Le traitement a été approuvé par la communauté scientifique internationale. Nous avons un taux de réussite allant jusqu’à 50%. Le traitement est financièrement abordable. Nous avons tenté de minimiser les coûts autant que possible. Il s’agit d’une prise en charge forfaitaire de 350$ sur les 3 mois (pour le suivi médical) en plus du prix du médicament.

Pensez-vous qu’à la veille d’une (ré)application de la loi 174/2011, des organismes de contrôle seront mis en place?
Je suis confiante dans la volonté et les pouvoirs du ministre de la Santé actuel qui a promis de déployer tous les efforts nécessaires pour l’application de la loi anti-tabac. De notre côté, nous allons multiplier les campagnes de sensibilisation et essayer de lutter pour une législation qui limite la publicité en faveur du tabac, qui fixe un âge légal pour l’achat de toute sorte de «vecteurs» de nicotine et qui règlemente les endroits où il est interdit de fumer. En effet, l’interdiction totale de toutes les formes de publicité en faveur du tabac, de promotion et de parrainage permet de réduire la consommation de tabac de 7% en moyenne. Certains pays enregistrent même des baisses allant jusqu’à 16%. Ne négligeons pas non plus le pouvoir des taxes dans le processus de dissuasion des gens pour ce qui est de la consommation de tabac. Pour donner un exemple concret: une augmentation des taxes qui accroît le prix du tabac de 10% fait reculer la consommation d’environ 4% dans les pays à revenu élevé, cette baisse pouvant atteindre 5% dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.

Natasha Metni Torbey
 

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