Roy Barbara
Evasion en miniatures
Roy Barbara expose du 19 au 28 juin, aux Jewelry souks, Evasion en miniatures: une cinquantaine de dioramas maquettes. Tout un univers pas encore très connu au Liban.
Tout un monde autre habite ses dioramas maquettes. C’est ce qui de prime abord attire Roy Barbara dans ce passe-temps, qui est plus que tel, une vraie passion qui remonte à une vingtaine d’années. Qui remonte encore plus loin. Depuis «ma plus tendre enfance, explique-t-il, je suis fan de bricolage sous toutes ses formes, des modèles réduits». Des mécanos, aux avions, aux bateaux, à la collection de voitures, à la construction de jouets, Roy Barbara est passé par plusieurs étapes. Il a ainsi exposé à l’Usek, durant la guerre, une première dans le genre, des grands avions télécommandés qu’il a entièrement conçus et réalisés lui-même.
Il s’est attelé par la suite à une activité qui ne nécessite pas le grand air: les dioramas maquettes, une activité répandue en Europe, mais encore rare au Liban. Différemment d’une maquette classique d’architecture qui est très spécifique, relative à une maison ou à un complexe, le diorama maquette est une miniature de paysage qui peut reproduire n’importe quel phénomène dans la nature.
Une activité passionnelle
Dès qu’il en parle, Roy Barbara s’enthousiasme, et ses paroles sonnent comme une invitation à partager cette passion, à s’y immerger. Il explique d’ailleurs que l’une des raisons qui l’ont poussé à se lancer dans ce hobby passionnel réside dans «le fait de pouvoir s’évader à travers une miniature, de faire tout un voyage. Créer une maquette m’emporte, me fait rêver. Une fois terminée, la contempler devient une sorte d’évasion. On est généralement pris par ces paysages. Il faut se mettre face à la maquette et imaginer qu’on est dedans. Cette activité me permet de réaliser, en miniatures, un voyage, un fantasme. D’ailleurs, précise-t-il, cela est suggéré dans le titre de l’exposition, Evasion en miniatures». Il s’agit de sa deuxième exposition du genre, mais contrairement à la première qui était privée, une partie des 55 pièces exposées est disponible à la vente.
Avec un doctorat en mathématiques, son travail, ses cours, ses recherches et toutes ses autres activités, Roy Barbara trouve toujours, et avec quel plaisir, du temps pour ses maquettes. Certaines peuvent prendre des semaines, d’autres des mois, en fonction de l’échelle adoptée pour chacune. Il se concentre sur une seule, surtout au moment de la conception, «quand l’idée jaillit comme une lumière». Une fois le sujet choisi, il faut s’atteler à l’infrastructure de la maquette, tenir compte des surélévations, des proportions. C’est là justement que la logique mathématique peut aider. Mais à partir de là, place aux détails, au finissage et à la «création continuelle».
Un paysage sous la neige, les rails d’un train traversant une montagne, une patinoire, un centre équestre, un mariage, un barbecue, une usine de bois… les thèmes sont variés. Et chaque élément de chaque maquette est placé avec soin et une infime attention aux menus détails, des arbres, aux plantes, aux rochers, aux ruisseaux, aux figurines, au gazon… Le finissage prend beaucoup de temps. Roy Barbara donne comme exemple le gazon, dont il faut varier le niveau, soit donc le couper par endroits, avant d’ajouter les épines, les fleurs, les figurines… Sans oublier que tous ces matériaux, achetés directement d’Allemagne, «il faut toujours les posséder en abondance, car on ne sait pas, a priori ce dont on va avoir besoin». Fidèle à cette nécessité, Roy Barbara est donc un grand collectionneur de toutes ces matières premières, certaines étant rares à trouver, qu’il stocke dans un ordre presque étonnant de rigueur. Quand la passion vous tient…
Nayla Rached
L’exposition aura lieu du 19 au 28 juin, aux Beirut souks, les souks de la joaillerie, de 14h à 20h, sauf le jour du vernissage à 18h.