Effervescence sur les escaliers du cinéma Métropolis, dès 18h, du 6 au 10 juin; durant cinq jours, le cinéma local était en fête. Métropolis a accueilli la 11e édition du Festival du film libanais dans le cadre de Beirut Cinema Week.
Entre les films de Libanais déjà bien établis, mais qui ne garantissent pas la qualité, loin de là, et ceux qui ont été primés ailleurs, à se demander pour quelles raisons; entre ceux qui se concentrent sur une vision «contemporaine» ou «expérimentale» du 7e art et ceux qui semblent exploiter les thématiques à sensations ou les clichés, la 11e édition du Festival du film libanais a présenté un bouquet éclectique de talents jeunes et moins jeunes, de films tout aussi intéressants qu’attachants, lents ou ennuyeux, innovants ou entendus, entre l’inspection et l’ouverture autour de thèmes variés. Réalisateurs, acteurs, producteurs et amis faisaient, à chaque fois, le déplacement, pour avoir l’occasion de voir le film sur grand écran. Durant cinq jours, les deux salles du cinéma Métropolis s’emplissaient, spectacle à chaque fois surprenant de têtes plongées dans le noir anonyme scrutant tous ensemble l’écran, chacun avec ses sensations. A chaque spectateur de se faire son avis, d’en discuter plus tard, d’émettre arguments et contre arguments dans une aussi petite ville que Beyrouth où «tout le monde connaît tout le monde».
Organisation impeccable, les séances s’enchaînaient jusqu’à minuit, entre très court, court, moyen et long métrages. Certes, il y a eu quelques problèmes techniques, quelques petits changements de programme, une interdiction de la Sûreté générale de projeter le film Dodgem de Christophe Karabache… Et le Beirut Cinema Week s’est poursuivi avec le Beirut Cinema Project et la Nuit des Mabrouk à l’initiative de la Fondation Liban Cinéma après la clôture du festival et l’annonce des lauréats. Le jury, composé de Nadine Labaki, Hernan Belón, Charif Ghattas et Pierre Abi Saab, a décidé d’accorder: le prix de la meilleure fiction à Zalfa Seurat pour Sporting Club et une mention spéciale a été attribuée à Cyril Aris pour Siham; le meilleur documentaire à Zeina Daccache pour Schehrazade’s Diary; le meilleur premier film en ex aequo à Roy Dib pour Mondial 2010 et Odette Makhlouf pour The Wall; le meilleur film expérimental à Omar Fakhoury et Roy Samaha pour Incarnation of a bird from an oil painting.
Troubled Symphonies
Cinéma Métropolis retrouve le plein air
L’idée a été lancée l’année dernière; l’association Métropolis, en collaboration avec The Gärten by Überhaus, avait organisé durant l’été un cycle de cinéma en plein air, à titre d’un rendez-vous par mois, durant quatre mois. «Night Riders» avait rendu hommage aux «road movies», à travers la projection de quatre grands classiques du genre, en plein air, au cœur de la nuit qui s’installait sur l’écran géant et l’espace accueillant de The Gärten. Une expérience qui a plu, une idée qui a eu du succès, et le rendez-vous devient annuel. Voici donc la 2e édition du «Outdoor movie Cycle», intitulé Troubled Symphonies qui présentera des films dressant le portrait de quatre grands phénomènes musicaux: Pink Floyd, The Sex Pistols, le D.J. Paul Kalkbrenner et The Doors.
Troubled Symphonies débute ce samedi 14 juin, avec le mythique The Wall d’Alan Parker, suivi le 26 juillet de Sid and Nancy d’Alex Cox, le 23 août de Berlin Calling de Hannes Stöhr, et le 12 septembre de The Doors d’Oliver Stone.
Les portes de The Gärten ouvrent à 19h, le film commence à 20h30.
Informations: (71) 231 307.
www.metropoliscinema.net
Afac lance un nouveau programme
Promotion de la photographie documentaire arabe
En partenariat avec Prince Claus Fund, basé à Amsterdam et la Fondation Magnum, basée à New York, Afac, l’Arab fund for arts and culture, a lancé un partenariat pour soutenir les jeunes photographes arabes et développer le genre de la photo documentaire.
Le lancement de la première des trois éditions du «Arab Documentary Photography Program», (ADPP) a eu lieu lors d’une conférence de presse le samedi 7 juin, tenue à l’emplacement de l’ancien Holiday Inn. «L’image est très importante, explique Oussama Rifaï, le directeur exécutif d’Afac. Nous vivons dans un monde dominé par la rapidité de l’image et de l’information. Ce programme se concentre ainsi sur un genre qui marque une pause, une réflexion et une invitation à contempler et à comprendre. La photo documentaire éclaire des sujets importants qui sont souvent négligés ou inconnus. Un genre insuffisamment développé dans les pays arabes. L’ADPP vise à soutenir la documentation visuelle qui traite les questions sociales importantes des pays arabes, de manière non conventionnelle et innovante. Le programme permettra également aux photographes d’explorer plus profondément leur travail et leur créativité, tout en élargissant leur audience».
84 projets ont été reçus de 16 pays différents, comme l’Algérie, le Bahreïn, l’Egypte, l’Irak, le Liban, la Palestine, le Maroc, la Tunisie, le Yémen… Le jury, composé de trois professionnels du monde de la photographie, en a sélectionné dix qui, «traitent, d’un angle nouveau, des sujets sociaux pertinents et actuels, la guerre, le crime, le harcèlement sexuel, les conditions de travail inacceptables, le statut de réfugiés, l’héritage architectural, la jeunesse perdue… Tous les projets lauréats sont d’une certaine manière multidimensionnels, emmêlant la photographie traditionnelle à d’autres médiums, de manière à atteindre un plus large public». Grâce à ce programme, chacun des lauréats va recevoir des fonds de production et bénéficier de deux ateliers de travail intensifs, à Beyrouth et au Caire, ainsi qu’un programme de mentorat de six mois pour veiller au développement de son projet.