Roumié. Réhabilitation timide
Les multiples visites rendues à la prison de Roumié par le ministre de l’Intérieur et des Municipalités en compagnie des ministres de la Santé, Ali Hassan Khalil, de la Justice, Chakib Cortbawi, et des Affaires sociales, Waël Abou Faour, commencent à porter leurs fruits. Un chantier de réhabilitation de la prison est en voie d’exécution et des commissions formées de médecins spécialisés, chargées d’établir un plan d’intervention en matière de santé, ont été mises sur pied, elles prévoient un programme de visites médicales régulières à Roumié ainsi que l’hospitalisation des détenus qui en ont besoin. Par ailleurs, certains hommes d’affaires ont pris en charge l’équipement d’une salle de sport et de la cour.
Les vœux déçus de Sayyed
L’ex-directeur général de la Sûreté générale,Jamil el-Sayyed, réclame, en guise de dédommagement, la désignation des ex-officiers à des postes diplomatiques. Sayyed propose que le général Raymond Azar, l’ex-directeur des renseignements, et que le général Ali Hage, l’ex-directeur général des FSI, soient nommés comme ambassadeurs hors du cadre afin de compenser les souffrances et la privation de liberté dont ils ont pâti pendant les quatre années passées en prison sans qu’aucune accusation ne leur soit adressée. Mais pour que les vœux de Sayyed puissent devenir réalité, il faut que le président de la République et le Premier ministre signent le décret de nomination, ce qui est loin d’être gagné après la campagne déclenchée par Sayyed contre Najib Mikati sur la MTV. Un ministre pense que l’ex-directeur de la Sûreté générale devra patienter dans l’attente du début des séances du Tribunal international surtout que la décision de mise en liberté des officiers avait prévu la possibilité de leur rappel à la barre en cas de besoin.
Le projet orthodoxe pour le Sénat
Dans le cadre des tractations menées tous azimuts entre le courant du Moustaqbal et le Parti progressiste socialiste (PSP), laquestion du Sénat semble constituer un point de rencontre dans une perspective à venir. Il a été convenu que le Sénat, dont la présidence doit être confiée à la communauté druze, sera élu en application du projet de la Rencontre orthodoxe, c’est- à-dire que chaque communauté choisira ses propres représentants. Une procédure inapplicable pour l’élection de l’Assemblée, selon les deux formations politiques.
Confusion à la majorité
Le général Michel Aoun et son Courant patriotique libre sont la cible d’une campagne de dénigrement de la part des médias de la majorité et surtout des fractions gauchisantes de cette coalition. Une campagne qui s’est amplifiée avec la démission du ministre Charbel Nahas et le rejet du projet de loi, présenté par le député Ibrahim Kanaan, pour légaliser les frais de transports et les subventions scolaires en les intégrant au salaire. Certains pôles de la majorité ne cachent pas leur agacement de la ligne politique aouniste face au gouvernement que sayyed Hassan Nasrallah appelle à soutenir, quels que soient ses défauts, qualifiant son maintien de prioritaire. Les observateurs ont décodé le mot du chef du Hezbollah comme un message clair adressé aux leaders de la majorité et aux personnalités du 8 mars pour qu’ils empêchent l’implosion du gouvernement Mikati.
…en coulisses
Pas de festival populaire, place des Martyrs, cette année à l’occasion du 14 mars. C’est ce que précise un pôle de la coalition de l’opposition qui justifie cette décision par plusieurs raisons. Tout d’abord, l’ex-Premier ministre Saad Hariri doit rester alité pendant trois mois, parce qu’il lui est interdit de poser sa jambe fracturée au sol. De plus, il est impossible d’occulter la conjoncture interne et les développements en Syrie qui jouent en faveur de l’ajournement du festival de peur qu’il ne soit exploité par une cinquième colonne. Sans oublier que les organes de sécurité auraient reçu des informations, en provenance de l’étranger, faisant état d’un plan de déstabilisation visant le Liban, à travers des menaces qui planent sur des personnalités parlementaires passées ou actuelles, ce qui nécessite d’agir avec la plus grande vigilance, afin de sauvegarder la paix civile.
Panneaux sous la loi
Suite à la destruction par les FSI de panneaux publicitaires dans une région gérée par une entreprise publicitaire connue, le chef de l’Assemblée, Nabih Berry, a pris contact avec le ministre Marwan Charbel afin de s’enquérir de l’affaire. Le ministre de l’Intérieur a répondu: «J’applique la loi uniformément à tout le monde. Nul n’est au-dessus de la loi». Parallèlement, il a sommé les entreprises à appliquer la loi dans la région de l’aéroport et ses environs en les prévenant qu’il sera intraitable à ce sujet. Certaines de ces compagnies, mécontentes, ont eu recours au Conseil d’Etat, bien que le ministre ait approuvé leur requête quant à la distance qui doit séparer deux panneaux. La réponse du Conseil d’Etat est venue renforcer la position du ministre, en préconisant l’application de la loi telle quelle, faisant perdre aux plaignants la faveur que Marwan Charbel leur avait accordée.
Pas de pont à Jal el-Dib
Après le démantèlement du pont de Jal el-Dib, les responsables ont réalisé que la construction d’un nouveau pont n’était pas nécessaire. Le Premier ministre Najib Mikati, convaincu par les explications d’un ministre, a demandé au Conseil du Développement et de la Reconstruction, d’annuler l’adjudication prévue, de procéder plutôt au développement de la sortie est vers Tripoli et d’améliorer le pont d’Antélias, en élargissant la route, afin qu’elle puisse accueillir les autos qui se dirigent de Jal el-Dib vers Beyrouth. Le CDR examine aussi la possibilité d’entamer les travaux complémentaires visant à achever le projet des échangeurs de Dora, à partir de Nahr el-Mott, afin de remédier à l’engorgement au niveau du City Mall. D’après un ministre, le CDR – comme l’a dit son président devant la commission parlementaire des Travaux publics – souhaiterait terminer l’ensemble du projet de l’échangeur de Dora dont certaines sections n’ont pas été exécutées.
Achraf Rifi reconduit
Les dossiers des officiers candidats au Conseil de commandement sont examinés à la loupe par le ministre de l’Intérieur, en vue de remplacer certains membres du Conseil qui doivent partir à la retraite. Le ministre Marwan Charbel, pour orienter son choix, s’appuie sur deux critères: l’ancienneté et la compétence, rejetant toute ingérence clientéliste dans cette affaire. Aussi, souhaite-t-il accélérer la procédure afin que les permutations des commandants régionaux et des unités soient au point avant d’entamer les préparatifs des prochaines législatives et de compléter le projet de loi électorale, sachant que la majorité des acteurs politiques semblent privilégier la loi de 1960. Dans les milieux des FSI, on dit que la tendance est à la reconduction du général Achraf Rifi dans ses fonctions, à l’instar du commandant en chef de l’armée, dont les missions prennent fin à la mi-2013. Les autorités préfèrent éviter de changer les responsables militaires et sécuritaires à cette étape délicate.
Couverture politique pour l’armée
Les présidents Nabih Berry et Najib Mikati ont convenu d’assurer la couverture politique nécessaire au commandant de l’armée, le général Jean Kahwagi, afin qu’il puisse atteindre ses objectifs et prendre les mesures qu’il juge nécessaires sur le terrain aux frontières nord. Les démarches entreprises et appliquées, jusqu’à présent, n’ont pas été complétées et demeurent insuffisantes, en ce sens que certains passages restent ouverts à la contrebande vers le territoire syrien.