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Formule 1 2012. 6 champions du monde, 12 écuries et 20 Grands Prix

 

La 63e édition du championnat du monde de Formule 1, qui démarre ce week-end à Melbourne en Australie, sera celle de tous les records. Ainsi, six champions du monde seront alignés sur la grille de départ, douze écuries ultra motivées participeront au championnat et vingt Grands Prix sont prévus au calendrier.

 

Avec le retour du GP des Etats-Unis, les vingt épreuves sont étalées de mi-mars à fin novembre. Les pilotes, qui ont l’habitude de dire qu’une saison est longue, vont pouvoir le vérifier. En 2010 et 2011, il y avait dix-neuf courses; en 2006 et 2008, dix-huit, et dix-sept en 2007 et 2009. De plus, il y a de plus en plus de Grands Prix loin de l’Europe, berceau de la F1 où sont installées toutes les écuries. Les voyages sont donc plus longs, plus fatigants et plus coûteux. Assez paradoxal alors que la F1 est engagée, depuis quelques saisons, dans un processus de réduction des coûts.
Cinq des six meilleures écuries de 2011 (Red Bull, McLaren, Ferrari, McLaren, Mercedes, Sauber) n’ont rien changé à leur tandem de pilotes. Les sept autres ont changé au moins un élément (Force India, Williams, Caterham, Marussia) voire deux (Lotus, Toro Rosso, HRT).
Du coup, après ce grand ménage, il y aura cinq revenants sur la grille, le Finlandais Kimi Räikkönen (champion du monde 2007) et le Français Romain Grosjean chez Lotus, l’Allemand Nico Hülkenberg chez Force India, l’Espagnol Pedro de la Rosa et l’Indien Narain Karthikeyan chez HRT. Et deux débutants authentiques, les Français Jean-Eric Vergne, chez Toro Rosso, et Charles Pic, chez Marussia (ex-Virgin).

 

Ecarts réduits?
Si la saison 2012 commence comme s’est terminée 2011, personne ne pourra venir troubler le duel au sommet entre Red Bull Racing, double championne du monde en titre, et McLaren, qui a tout fait depuis deux ans, mais en vain, pour retrouver le lustre des années Ron Dennis. Certains observateurs estiment que la nouvelle réglementation aérodynamique a permis de resserrer les écarts et tout est vraiment possible.
«Ce sera très serrés; plus que l’an dernier", prédit Michael Schumacher, qui entame sa 19e saison de F1. Si l’on se fie à la dernière semaine d’essais de l’hiver, début mars à Barcelone, il n’y a qu’une grosse seconde d’écart entre le 1er et le 20e dans la hiérarchie, une seconde et trois dixièmes plus exactement.
Si l’on se place résolument dans le camp des optimistes, on peut imaginer qu’une autre écurie de pointe (McLaren, Ferrari, Mercedes, Lotus), ou plusieurs, sème la zizanie sur les podiums, au moins en début de saison, en attendant que les champions du monde en titre aient terminé de régler leur nouvelle Red Bull RB8 à moteur Renault. Si l’on se base également sur les bilans chiffrés d’avant-saison, McLaren a beaucoup roulé (1.065 tours à Jerez et à Barcelone), Red Bull un peu moins (940 tours). En termes de chronos, Button (4e) et Hamilton (10e) ont mieux fini à Barcelone que Webber (14e) et Vettel (20e et dernier), alors que les pilotes Red Bull avaient mieux commencé à Jerez (5e et 6e chronos) que les McLaren Boys (7e et 18e). Red Bull est logiquement favori, mais si ça rigole d'entrée, McLaren sera difficile à rattraper ensuite. Même par Red Bull.

Red Bull et McLaren
Red Bull devrait commencer en douceur, après avoir un peu raté ses essais hivernaux, puis va se remettre à gagner dès que le F1, après quatre courses exotiques (Australie, Malaisie, Chine, Bahreïn), retrouvera les circuits européens (Barcelone, Monaco, Valence).
N’empêche que discrète ou pas cet hiver, le drink autrichien sera l’équipe à battre. Certes, la FIA interdit désormais à Adrian Newey de faire des soufflettes au gaz à son diffuseur, mais dans la lignée de RB6 et RB7 souveraines, il n’y a aucune raison pour que l’ingénieur anglais soit passé à côté du concept RB8. D’un côté, un Sebastian Vettel (champion 2010 et 2011) dont le MP3 joue en boucle «I believe I can fly» depuis le Grand Prix du Brésil 2010. De l’autre, un Mark Webber qui a le tort d’être moins rapide et bien moins jeune que son coéquipier. Il paraît que l’Australien a enfin la fibre Pirelli. Qu’il le prouve.
McLaren est à priori la deuxième force à évoquer. Moins larguée que d’autres l’an dernier, l’équipe de Woking est celle qui devrait bénéficier la première du resserrement des écarts que suppose la nouvelle donne sur l’aérodynamique. Une MP4-27 performante célèbrerait en outre l’esthétique de la monoplace conçue sous l'autorité de Paddy Lowe, puisqu’elle est l’une des deux seules à ne pas présenter un nez cassé, un bec de canard, ou encore une face d'ornithorynque. Jenson Button (champion 2009) va la jouer valeur stable, pas forcément survolté le samedi après-midi mais exceptionnel dans sa gestion de course. Quant à Lewis Hamilton (champion 2008), il a beaucoup à se faire pardonner.

Ferrari et Lotus
Rouges de confusion. Voilà pour l’état d’esprit Ferrari. Parce qu’elle n’était plus dans le coup, la belle de Maranello s’est lancée à l’intersaison dans une révolution culturelle et technique. Stefano Domenicali a ainsi donné les pleins pouvoirs à Pat Fry pour que la Scuderia passe à une approche plus radicale de l’exercice F1. Pour l’heure, l’équipe italienne semble ne pas avoir fini de lire le mode d’emploi de sa F2012. Cependant, Ferrari est sous pression. Fernando Alonso (champion 2005 et 2006) continue de jouer l’union sacrée, mais il ne faudrait pas décevoir l’Espagnol une fois de trop. Quant à Felipe Massa, le voilà au-devant d’un championnat «stop ou encore», mais plus grand monde ne croit en lui. Raison de plus pour se lâcher.
Et si Lotus était capable de jouer la troisième place? Parce que le Lotus F1 Team s'est montré performant cet hiver. Dans le cockpit de la E20, enfin deux casques offrant de réels sujets de conversation: Räikkönen 2 semble fidèle à Räikkönen 1, et Grosjean affiche pour l’heure une belle pointe, à assortir en course de la maturité qu’il dit avoir fait sienne depuis sa première expérience F1.
Difficile toutefois d’envisager des Lotus au contact des Red Bull et McLaren sans évoquer l’équipe Mercedes. Pour l’étoile, 2012 est attendue synonyme de podiums, et une première victoire a même été promise à l’actionnaire. Trois ans après la reprise de Brawn GP, l’excuse de la restructuration ne sera plus recevable, d’autant que des pointures (Aldo Costa, Geoff Willis) ont rejoint Brackley pour y composer une imposante «dream team technique». Nico Rosberg rêve d’une W03 comme une carte de membre du club des vainqueurs de Grands Prix, Michael Schumacher, septuple champion du monde, d’une monoplace lui permettant de réussir enfin son baroud d’honneur. Si la déception est cette année encore au rendez-vous, il y aura de la casse. Mohamed FAWAZ

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