Al-Jadeed: pas de bazar
Un bazar douteux pour régler l’affaire de l’agression contre al-Jadeed n’est pas à l’ordre du jour, affirme une source gouvernementale. Il n’est pas question de relâcher Wissam Alaeddine ou de renoncer aux poursuites contre ses quatre complices. Le prévenu restera sous les verrous et les perquisitions aux domiciles des quatre autres fugitifs se poursuivent. Le commandement du Hezbollah se dit non concerné par ce dossier, les attaquants n’étant pas membres du parti. S’il n’a pas les moyens de les arrêter, il peut, en revanche, aider les organes sécuritaires dans leur mission, grâce aux informations qu’il pourrait recueillir. Le ministre de l’Intérieur assure que les recherches continuent et que nul – ni Amal, ni le Hezbollah – n’est intervenu en faveur des malfaiteurs. Les deux partis ont déclaré qu’ils ne couvraient aucun voyou.
Le changement ministériel aura-t-il lieu?
Le Hezbollah n’a pas entamé de négociations avec l’Arabie saoudite au sujet d’un changement ministériel, affirme-t-on de source proche du Hezb. Le parti n’a reçu aucune proposition à ce sujet. Parallèlement, des milieux politiques du 8 mars assurent que cette tendance était à l’ordre du jour avant l’accord intervenu entre les composantes du cabinet pour la relance de l’activité de l’exécutif. La visite du député Mohammad Raad à l’ambassade d’Arabie saoudite pour présenter ses condoléances à l’occasion du décès du prince héritier, Nayef Ben Abdel-Aziz n’est pas passée inaperçue pour les observateurs. Surtout lorsque l’ambassadeur a abordé le dialogue de façon globale et évoqué rapidement le changement ministériel sans entrer dans les détails.
La double erreur d’Assir
Double erreur de la part du cheikh Ahmad el-Assir, selon des sources politiques de Saïda. La première porte sur la forme et la méthode, lorsqu’en bloquant une artère vitale il a nui aux intérêts des habitants et à l’économie de la ville. La deuxième erreur concerne la teneur de son discours lorsqu’il a haussé le seuil de ses revendications en reliant son sit-in au règlement du dossier des armes du Hezbollah. Ainsi, Assir s’est placé dans une impasse, devenant lui-même otage de sa propre protestation. Les mêmes milieux constatent que si l’objectif du cheikh rebelle a attiré la sympathie et la compréhension de la communauté sunnite, celle-ci a cependant rejeté ses méthodes. La communauté chiite l’a ignoré, estimant qu’il s’agit d’un problème inter sunnite qui concerne prioritairement le Moustaqbal et Saad Hariri. Quant à l’Etat libanais, il a choisi – malgré le défi que le cheikh lui lance en plein mois sécuritaire – la négociation qui n’a jusque-là donné aucun résultat.
L’exemple des journaliers
L’initiative prise par l’Assemblée concernant l’encadrement des journaliers de l’EDL (Electricité du Liban), dont le nombre dépasse les 2500, pourrait laisser des empreintes au niveau administratif global, selon le ministre des Affaires sociales, Waël Abou Faour. Les contractuels et journaliers dans les ministères et autres institutions de l’Etat dont le nombre est supérieur à 12000 pourraient présenter des revendications similaires et recourir à l’occupation des lieux de travail jusqu’à obtenir gain de cause, comme ce fut le cas à l’EDL. «Comment le Trésor pourra-t-il assumer tout ce poids financier alors qu’il est gravement déficitaire?», s’interroge Abou Faour.
Déséquilibre communautaire
Le Courant patriotique libre, représenté par le ministre Gebran Bassil et le député Ibrahim Kanaan, a exposé au président de la République, Michel Sleiman, et au patriarche Mar Béchara Boutros Raï, le dossier des journaliers, les détails de la séance parlementaire qui a fait basculer l’accord conclu avec le président Nabih Berry à ce sujet et la manière tordue employée pour le faire adopter. Des pôles du 8 mars, le chef du Législatif en particulier, disent qu’ils n’ont pas l’intention d’ouvrir les dossiers de Bassil, ni le dossier des nominations peu équilibrées faites dans les ministères relevant du Bloc du Changement et de la Réforme. Ils préfèrent traiter ce différend dans le calme. Des députés du CPL ont, à leur tour, demandé au président Berry s’il était prêt, avant de parler d’équilibre communautaire, à dévoiler le nombre de directeurs généraux et de fonctionnaires non chiites au Parlement.
Les 5 vérités de Joumblatt
Dans le cadre d’une réunion extraordinaire de son parti, le député Walid Joumblatt a pris la parole mettant en avant cinq idées principales:
– Attachement au maintien du cabinet Mikati et nécessité de sauvegarder la stabilité et la paix civile.
– Stigmatisation du sit-in du cheikh Ahmad el-Assir parce que la question des armes ne peut être réglée que par le dialogue.
– Allusion à une éventuelle rencontre avec l’ex-Premier ministre Saad Hariri.
– Dénonciation de la position de la Russie qui couvre l’assassinat du peuple syrien.
– Eloge de l’élection de Mohammad Morsi et du discours des Frères musulmans. Pari sur la récupération par l’Egypte de son rôle arabe pour soutenir la cause palestinienne et le peuple syrien.
Les otages en Turquie?
Le Hezbollah est dans l’expectative et suit avec intérêt l’affaire des otages retenus en Syrie, après avoir décidé de la retirer du battage médiatique et opté pour la formule des négociations aux niveaux politique, diplomatique et sécuritaire et en reconnaissant à la Turquie un rôle essentiel sur ce dossier.
Des sources du parti chiite sont convaincues que la Turquie possède des informations suffisantes sur le lieu de détention des otages et sur l’identité des ravisseurs et suspectent même leur présence à l’intérieur du territoire turc. Le fait d’avoir filmé et montré les otages en bonne santé, vêtus d’habits neufs et apparemment peu inquiets est une technique connue des services de renseignements…
Un tunnel pour Jal el-Dib
Mardi passé, les habitants et la municipalité de Jal el-Dib, soutenus par des députés de la région, avaient planifié un blocage de l’artère principale reliant Beyrouth au Kesrouan et au nord, entre 7h et 14h, pour réclamer la construction d’un tunnel en vue de faciliter la circulation de et vers leur localité, cela pour remplacer le pont démantelé il y a quelques mois. Le Conseil des ministres qui faisait la sourde oreille jusque-là a fini par céder aux pressions et a chargé le Conseil pour le développement et la reconstruction d’effectuer les études nécessaires relatives aux travaux à venir. Le sit-in a fini par être annulé.