L’image que le Liban donne de lui fait les choux gras de la presse étrangère qui, cette semaine, a choisi les thèmes qui font l’actualité du moment. Entre Ahmad el-Assir et Mouna Diab, en passant par la connexion internet, les sujets sont légion.
Middle East Online a eu l’idée de soumettre à un expert d’une compagnie privée de sécurité les questions que pose l’imam de Saïda. Pour Daniel Nisman, sa montée en puissance effraie le Hezbollah. Pleinement conscient des changements profonds qui ont lieu dans toute la région, Nasrallah a certainement compris que le phénomène cheikh Ahmad el-Assir n'est pas ponctuel. Il est le reflet de la révolution sunnite qui balaie le Moyen-Orient. Un mouvement que même une organisation aussi puissante que le Hezbollah n’est pas en mesure d'arrêter. Le franc-tireur Assir est aujourd’hui un nom que tous les Libanais connaissent et, accessoirement, la dernière épine dans le pied de la coalition au pouvoir. Pour Hassan Nasrallah, habitué à vivre dans le collimateur des plus puissants services de renseignement du monde, la pilule doit avoir du mal à passer. La dernière menace qui le guette est un barbu chétif qui se balade à vélo dans les rues de Saïda. Le soulèvement en Syrie a importé des tensions communautaires que la moindre secousse politique peut faire exploser. Dans ses prêches, transpire sa haine des chiites. Malgré son idéologie radicale et le faible nombre de supporters dont il peut disposer, son discours agressif a séduit jusque les sunnites modérés qui ont trouvé en lui le leader dont ils rêvaient secrètement depuis la chute de Saad Hariri.
Magda Abou Fadel est une activiste qui milite pour l’accès illimité à l’information. Dans son blog hébergé par The Huffington Post,elle dénonce les coupures internet du début du mois. Un vrai coup de colère. Furieux, perturbés, chamboulés. Il n’y a pas assez d’adjectifs pour décrire ce que la plupart des Libanais ont ressenti lorsqu’en plus d’une connexion d’une lenteur pathétique, les clients ont dû faire face à trois ruptures de faisceau. La faute à un bateau qui aurait sectionné le câble principal reliant Marseille à Beyrouth. Mais plus fondamentalement à une guéguerre qui oppose le ministre des Télécoms, Nicolas Sehnaoui à la société Ogero qui gère le réseau téléphonique libanais.
Le 2 juillet, pendant trois heures, le Liban a été déconnecté du monde. Les opérateurs Alfa et Touch ont été inondés d’appels de clients furieux. Sur le million de coups de fil reçus, le service clientèle n’a répondu qu’à 35000 d’entre eux. Le Liban souffre de l'un des services Internet les plus lents du monde, conduisant de nombreux investisseurs potentiels à regarder ailleurs en raison de l'effet dissuasif évident. Surtout qu’être «online» aujourd’hui au Liban est devenu un élément vital de la vie publique.
Télérama s’intéresse cette semaine au phénomène des graffitis qui pullulent sur les murs au Liban. Beyrouth est connu pour être le paradis des «graffeurs». Les travaux les plus intéressants se trouvent dans les quartiers de Gemmayzé, de Hamra et de la Quarantaine. Mais l’histoire du graffiti à Beyrouth est complexe. Car avant l’artistique, c’est le graffiti politique qui l’a fait émerger. Les check-point et les barrages de milices ont disparu mais les slogans, les figures politiques ou religieuses peintes sur les murs témoignent d’une époque où la géographie communautaire s’affichait ostensiblement. Il y a d’abord eu le retour de la scène musicale underground au Liban avec le hip-hop et le rock comme figures de proue, qui ont donné au Liban sa propre culture urbaine. Puis il y a eu 2006, l’année où, dans le pays paralysé, les gens sont descendus dans les rues pour se réapproprier l'espace public avec des messages comme «Beyrouth ne mourra jamais». Et au vu du désir d’expression qui s’est emparé de la population libanaise, le phénomène n’est pas prêt de se dégonfler.
Julien Abi Ramia
Mouna Diab, terroriste présumée
L’affaire fait la «une» au Canada. Cette Libano-Canadienne de 26 ans a été arrêtée à l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau le 19 mai 2011. Elle est soupçonnée d'avoir fait affaire avec un contact au Liban pour l'exportation de pièces d'armes de type AR-15. Lors de son arrestation, les policiers ont effectivement découvert des armes dans ses bagages. La femme aurait également caché des composantes de fusil semi-automatique dans les bagages de personnes qu'elle connaissait. De nouveaux éléments d'enquête ont permis de porter cette nouvelle accusation criminelle, car elle est soupçonnée d’avoir exporté ces armes pour le compte du Hezbollah.