35000 motos confisquées
Les organes de sécurité ont confisqué quelque 35000 motos qui circulaient de façon illégale et en ont détruit une bonne partie. La plupart des vols à l’arraché qui ont lieu dans la capitale étant le fait de jeunes motards, le ministère de l’Intérieur se demande pourquoi le service des douanes continue-t-il à donner le feu vert à l’importation de ces deux roues en dépit de toutes les mesures qui sont prises. Le ministre Marwan Charbel est décidé à discuter de cette affaire avec le ministre des Finances qui a la possibilité d’interdire l’importation des motos ou d’augmenter la taxe d’importation sur ce produit. D’après les informations rapportées par les milieux du ministre Charbel, celui-ci examine la possibilité d’interdire les scooters dans le Grand Beyrouth, dans le but de mettre un terme aux vols qui se multiplient.
Le Hezbollah et l’équation paritaire
Le vice-secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, s’est déchaîné contre les présidents Saad Hariri et Fouad Siniora, les accusant de vouloir rallier le Liban au projet israélo-américain. Il a souligné qu’on aurait assisté à l’effondrement total du Liban si l’un deux -au vu de leurs options politiques- se trouvait au Sérail dans les circonstances actuelles. Kassem a également abordé la question de l’équation paritaire ainsi que d’autres sujets à connotation confessionnelle et communautaire qui, dit-il, rendent toute avancée dans le pays complexe et difficile. Rendant hommage au cabinet de Mikati, il l’a qualifié de «gouvernement des temps difficiles», condamné à composer avec le lourd héritage que lui ont légué les gouvernements passés. Le fait d’avoir évoqué l’équation paritaire a interpellé certains membres politiques du 14 mars qui ont estimé que ces propos ne constituent que le prélude à un amendement de Taëf auquel aspire le Hezbollah depuis longtemps. Le parti, ajoutent-ils, pense que la conjoncture n’est plus la même et qu’il est désormais nécessaire de réexaminer cette formule paritaire pour la remplacer par une équation tripartite.
Assistance aux réfugiés syriens
Le ministre des Affaires sociales, Waël Abou Faour, suggère la formation d’une délégation ministérielle dont la mission est d’entreprendre une tournée dans les pays arabes pour solliciter des fonds permettant au Liban d’assurer l’aide humanitaire aux réfugiés syriens dont le nombre s’est multiplié avec la recrudescence des opérations militaires dans plus d’une région en Syrie. Le Liban voudrait solliciter une aide arabe nécessaire pour que les institutions concernées aient les moyens d’apporter une assistance aux déplacés, après que plusieurs diplomates européens eurent émis des souhaits dans ce sens. Des gouvernements arabes et occidentaux ont déjà organisé des levées de fonds à cet effet.
Sleiman invité au congrès islamique
L’ambassadeur saoudien, Ali Awad Assiri, a remis au président Michel Sleiman une invitation de la part du roi Abdallah pour participer au Congrès de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), prévu le 16 du mois en Arabie saoudite, quelque part entre Jeddah et La Mecque. Le diplomate a également transmis les souhaits du roi de voir le président libanais participer en personne à ce congrès vu la portée symbolique d’une telle participation, le chef de l’Etat libanais étant le seul chrétien invité, sans compter l’estime et le respect que lui voue le roi. Du côté libanais, le sujet est à l’étude, la date du 16 étant celle du prochain rendez-vous fixé pour la reprise du dialogue national. Le round du 24 juillet avait été ajourné après la décision de la coalition du 14 mars de suspendre sa participation tant que les conditions du dialogue ne sont pas assurées.
Cambriolages en série
Le phénomène du braquage des banques qui s’est intensifié au cours du mois sécuritaire, annoncé par le ministère de l’Intérieur, a embarrassé les responsables comme le font remarquer les observateurs.Alors que le ministre Marwan Charbel lie ce phénomène à l’aggravation du taux de chômage, à la présence d’étrangers sur le sol libanais suite aux événements en Syrie… d’autres sources avancent que ce sont des cellules islamistes radicales qui seraient derrière cette série de cambriolages, comme ce fut le cas au Nord en 2007. Selon les premiers éléments de l’enquête, les trois suspects identifiés seraient des toxicomanes puisqu’une grande partie des sommes volées ont servi à l’achat de substances illicites. La plupart des banques à Beyrouth confient la sécurité des lieux à des sociétés privées qui postent des gardiens non armés à l’entrée et des caméras de surveillance qui enregistrent le va-et-vient. Le renforcement de ces mesures serait à l’ordre du jour, au cas où les hold-up se poursuivraient.
L’Europe appuie l’armée
Les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, lors de leur dernière réunion à Bruxelles, ont pour la première fois insisté sur «l’importance des institutions des forces sécuritaires libanaises, notamment de l’armée, qui doivent imposer la loi et garantir la sécurité de tous les citoyens face aux menaces internes et externes, sur base du respect des droits de l’homme. L’UE est engagée à continuer à soutenir les forces sécuritaires libanaises dans l’accomplissement de cette mission».
En guise de commentaire, la présidente de la délégation européenne à Beyrouth, Angelina Eichhorst, a déclaré: «Cette clause est de première importance, elle démontre la confiance que l’UE met dans l’armée. Concrètement, l’appui à l’armée libanaise, adopté par les 27 ministres européens sera décidé en fonction des besoins de la troupe qui soumettra ses demandes à l’UE, chaque pays examinera alors les moyens dont il dispose pour y répondre».
Quid du Conseil national du 14 mars?
Le coordinateur général du secrétariat du 14 mars, Farès Souhaid, en réponse à une question, a déclaré: «l’idée de la création d’un Conseil national, proposée aux cercles du mouvement du 14 mars, est toujours sous étude. Aujourd’hui, nous avons plus qu’hier besoin de mettre sur pied un Comité général ou un Conseil national qui assurerait le lien entre les leaders de la coalition et le public. Si nous considérons les élections du Koura, à titre d’exemple, alors que quelque dix mois nous séparent de l’échéance de 2013, il sera impossible pour les forces du 14 mars de mener campagne avec la structure actuelle, c’est-à-dire juste un secrétariat général qui devra assurer la promotion des options politiques et celle des leaders, sous la menace. C’est pourquoi, il est nécessaire de concevoir un cadre rassemblant les pôles et les leaders d’opinion sous l’emblème du Conseil national ou du Comité général qui répondra aux besoins et définira le titre sous lequel la bataille sera conduite».
Joumblatt: pile ou face
Le député Walid Joumblatt a commencé à envoyer des signaux critiques au Hezbollah après une période de grâce au cours de laquelle il avait focalisé exclusivement sur le régime de Damas, faisant abstraction du parti chiite, comme l’ont relevé les observateurs. Mais après la condamnation des propos du député Mohammad Raad sur le «besoin d’une stratégie de libération plutôt que de défense», le leader druze, et pour la première fois, a blâmé sayyed Hassan Nasrallah pour avoir qualifié les commandants militaires et sécuritaires syriens qui ont péri dans l’explosion de Damas de «martyrs et compagnons d’armes». Des proches du Parti socialiste croient savoir que le chef syrien de la sécurité nationale, Hicham Bakhtiar, a été l’un des principaux planificateurs de l’assassinat de Kamal Joumblatt.
Alors que Sleiman Frangié considère que Joumblatt a ainsi dévoilé son vrai visage, des sources chiites estiment que les dernières positions du député montrent à quel point ceux qui ont cru que l’attentat contre la sécurité nationale à Damas va faire chuter le régime, sont dans l’illusion.
Les Turcs de la Finul se font discrets
L’enlèvement en Syrie des 11 Libanais par des rebelles, il y a quelques semaines, s’est répercuté sur les activités de l’unité turque de la Finul postée dans le village de Chaaïtyeh (Caza de Tyr). Celle-ci a considérablement réduit ses mouvements et déplacements, allant même jusqu’à retirer le drapeau turc qui identifie ses véhicules. Les soldats turcs craignent les représailles des sympathisants des otages, dont l’un est originaire de la région.
En coulisses
L’ambassadeur d’un grand pays européen a l’impression, comme il l’a indiqué devant des personnalités libanaises, que le CPL a commencé depuis quelque temps, à anticiper un éventuel changement en Syrie. Citant des responsables du Courant, il dit que, dès le départ, ceux-ci auraient consenti à accorder une marge de liberté d’action au Hezbollah en matière de politique extérieure, sachant que la Résistance est menacée de l’intérieur et de l’extérieur. Mais, en revanche, l’allié chiite devrait laisser au CPL une marge d’autonomie dans le traitement les dossiers internes.
Quelle cible pour l’attentat de Badaro
Un député de la majorité a confirmé les infos parues dans la presse sur l’annulation de la convocation par les services de sécurité d’un membre du Hezbollah, après que l’enquête a prouvé qu’il n’était pas en relation avec le réseau qui a installé les câbles d’explosifs dans l’ascenseur de l’immeuble qui abrite le bureau du député Boutros Harb. D’après ce parlementaire, les organes sécuritaires ont découvert que le député de Batroun pourrait ne pas être la cible de l’explosion programmée. Dès que les forces de l’ordre se sont retirées du périmètre de l’immeuble, trois jours après l’incident, un officier de la branche des renseignements, accompagné de militaires, a informé Me Housam Bazih dont le bureau est situé dans le même immeuble, que d’après les premiers résultats, l’attentat était probablement dirigé contre lui. Me Bazih est en charge de procès et de dossiers financiers fort complexes. De plus, une plainte pour tentative d’agression et d’assassinat sur sa personne a été déposée en 2011 devant les tribunaux. L’officier a donc pris des copies des dossiers, mais depuis, il n’a plus contacté l’avocat. Le ministre Marwan Charbel, toujours d’après le député de la majorité, aurait demandé la collecte d’informations détaillées sur Me Bazih, sur les procès qui lui sont confiés et sur les problèmes auxquels il est confronté.
Bras de fer inter-druze
Des barrages officiels chargés de la protection de la résidence du député Walid Joumblatt, à Moukhtara, ont empêché des citoyens druzes de poursuivre leur route, parce qu’ils se déplaçaient dans un véhicule loué auprès d’une société située dans la banlieue-sud. L’incident est rapporté par les sources de l’ex-ministre Wi’am Wahhab qui révèlent, par ailleurs, que c’est le seigneur de Moukhtara lui-même qui aurait demandé que des mesures de sécurité draconiennes soient prises autour de sa personne, tellement il est hanté par la phobie de l’assassinat. Les milieux du parti du Tawhid accusent Joumblatt d’importuner Wahhab dans la Montagne et de colporter des accusations sur le parti et sur ses institutions sociales et communautaires. La confrontation entre les deux camps risque de s’aggraver, non pas en raison de la situation en Syrie, comme le prétendent les milieux du député Joumblatt, mais à cause de la bataille électorale autour du conseil communautaire druze qui prend l’allure d’un bras de fer sur le leadership druze au Liban et en Syrie. Le fossé se creuse entre Jahiliya et Moukhtara, alors que le député Talal Arslan est implicitement du côté de Wahhab, ayant acquis la certitude que Joumblatt, pour des motifs d’ordre personnel, veut entraîner la communauté dans la chaudière régionale, selon les milieux de Wi’am Wahhab. Celui-ci avait annoncé qu’il avait échappé à une tentative d’assassinat en Syrie dans laquelle serait impliqué un homme proche du seigneur de Moukhtara.
Saïda: ligne de démarcation
25000 dollars par jour, c’est le montant des frais quotidiens déboursés par cheikh Ahmad el-Assir pour les besoins administratifs et logistiques de son sit-in avec ses partisans, assurent des sources locales à Saïda. Elles révèlent, par ailleurs, que des contacts intensifs ont été menés par des personnalités islamiques et du Moustaqbal-Saïda avec le Hezbollah et le mouvement Amal pour les réconcilier avec le cheikh salafiste, suite à la visite effectuée par la députée Bahia Hariri aux sièges des deux pôles de la ville, Oussama Saad et Abdel Rahman Bizri et l’entente intervenue pour l’organisation d’une grève générale dans la ville afin de faire pression sur Assir. Le duo chiite ne porte aucun intérêt aux activités du cheikh, comme il l’a expliqué, tant que son sit-in ne touche pas l’autoroute maritime ouest. La colère des gens de Saïda, notamment des commerçants, ne fait que s’amplifier, ajoute la source, et les tentatives de conciliation proposées par les alliés d’el-Assir ont échoué. Le foyer de tension politico-sécuritaire que les wahhabites ont voulu implanter sur la route du sud afin d’établir une ligne de démarcation sunnite-chiite interne semble faire partie d’un projet lié à la conjoncture arabo-israélienne dans lequel on veut entraîner le Liban.
Berry s’abstient
Mécontent, le chef de l’Assemblée nationale, Nabih Berry, était sur le point de s’isoler à Msayleh pour dénoncer l’état dans lequel se débat le pays et sa gestion qui mène à l’approfondissement du fossé entre les Libanais. Berry qui est finalement resté à Beyrouth, s’est senti fort embarrassé par la demande que le président Michel Sleiman a adressée au ministère des Affaires étrangères lui intimant de présenter une lettre de protestation aux autorités syriennes au sujet «des incursions militaires syriennes en territoire libanais dans la région des projets de Qa’a». Devant ses visiteurs, le chef du Parlement dénonce le manque de coordination de la présidence de la République avec lui, spécifiant que la requête présidentielle était basée sur des informations erronées parvenues au palais. D’après des sources informées, si Berry n’a pas participé à l’Iftar donné au palais de Baabda, c’est pour exprimer sa désapprobation et pour ne pas avoir l’air de soutenir le memo présidentiel. Mais comme il ne souhaite pas faire monter les enchères sur la ligne Baabda-Aïn el-Tiné, il s’est aussi abstenu de participer à l’Iftar organisé par le mouvement Amal, le lendemain au Biel, prétextant que son absence aux deux événements est liée à des raisons d’ordre sécuritaire.
Deux options
Au sein du mouvement du 14 mars, deux options se précisent face au désaccord entre le CPL et le duo chiite Amal-Hezbollah. Certains préconisent un rapprochement avec le général Aoun dans l’espoir d’approfondir le fossé entre les composantes du 8 mars et d’aboutir à une rupture de l’alliance CPL-Hezbollah. D’autres rejettent l’idée arguant l’inexistence de signes concrets de rupture, estimant qu’un rapprochement avec Aoun pourrait l’aider à sortir de l’impasse.
Exil volontaire
A la demande expresse du Dr Samir Geagea, un député des Forces libanaises a plié bagages pour s’installer à Dubaï avec sa famille. Le député venait d’échapper à une tentative attentat à la voiture piégée, découverte à la dernière minute par les Forces de sécurité. Comme c’était la deuxième tentative manquée, le chef des FL lui a demandé de prendre ses précautions et de quitter le pays momentanément.
Recommandations canadiennes
Sur le site de l’ambassade du Canada au Liban on peut lire: «Affaires étrangères et Commerce international Canada recommandent d’éviter tout voyage non essentiel au Liban…» Parmi les zones particulièrement à risque citées: «Les quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbané à Tripoli, au sud du fleuve Litani, particulièrement dans les zones bordant la frontière avec Israël, les camps de réfugiés palestiniens, à moins de 5 kilomètres de la frontière avec la Syrie».