Les Etats-Unis au top, la Jamaïque reine du sprint, les records de Michael Phelps et d’Usain Bolt. Voici les faits marquants des XXXes jeux Olympiques.
Le retour de la domination sans partage de la délégation américaine est indiscutable. Alors qu’on prédisait le pire aux Américains à l’issue des Jeux de Pékin en 2008 – ils avaient perdu la place de première nation au tableau des médailles pour la première fois depuis 1992, au profit de la Chine –, ils ont sereinement récupéré leur bien. Avec plus de 100 médailles au compteur (104 exactement) pour 46 en or, les Etats-Unis siègent sur le trône du sport olympique mondial. La Chine, avec «seulement» 87 médailles dont 38 en or, était partie tambour battant dans cette Olympiade avant de perdre de la vitesse. Le comparatif avec les Jeux de Pékin est cruel: en 2008, les athlètes chinois avaient ramené 100 médailles pour… 51 d’or!
Le géant américain de la natation, Michael Phelps, a atteint le total incroyable de 22 médailles olympiques, battant au passage le record de la Russe Larissa Latynina (19). En trois éditions, le nageur américain a glané 18 titres olympiques, deux médailles d’argent et deux de bronze.
C’est uniquement de l’athlétisme, et même du sprint, que viennent les 12 médailles de la Jamaïque. Quatre de chaque métal, un podium au complet (200 m messieurs) et deux doublés sur le 100 mètres (or et argent hommes, or et bronze dames). 85 pays ont gagné au moins une médaille à Londres. Parmi eux, certains dont c’était la toute première dans leur histoire: Chypre, Grenade, le Gabon, le Guatemala, le Monténégro et le Botswana.
Avec 65 médailles dont 29 en or, la Grande-Bretagne réalise son meilleur score d’après-guerre, le second après les Jeux de 1908 (146 dont 56 en or !). Qu’Atlanta et son seul titre olympique (19 médailles) est loin pour les sujets de Sa Majesté.
Un bilan pourtant bien supérieur à celui de la délégation tricolore. Les 34 médailles glanées par la France à Londres sont en effet nettement en deçà du record établi en 2008 (41 médailles). La France pointe pourtant à la septième position au classement des pays, soit trois de mieux qu’en 2008. La raison: un nombre de médailles d’or à deux chiffres (11) alors que les sportifs français n’avaient pas été en mesure d’en ramener plus de sept quatre ans plus tôt.
Histoire de la musique britannique
La cérémonie de clôture des J.O. de Londres a réservé, dimanche soir, comme celle de l’ouverture, ses surprises, avec de nombreux artistes, en mode «British».
Autour du thème Une symphonie de musique britannique, le spectacle a célébré 150 ans de musique. Au programme: Muse, One Direction, les Spice Girls (de retour!), Jessie J, George Michael, Liam Gallagher, The Who, Pink Floyd (en présence du seul batteur du groupe Nick Mason), Blur (au moins par leur musique, le groupe ayant débuté la soirée sur une autre scène à Hyde Park)…
Dans un décor de monuments reconstitués de la capitale britannique, une scène unique et une route qui traverse le stade, des taxis londoniens, Kate Moss et Naomi Campbell défilant sur un podium géant… La musique et l’esprit britannique ont habité cette cérémonie dans un joyeux chaos, en présence du Monthy Python Eric Idle, qui chantait avec gourmandise son Always look on the bright side of life, extrait du film La vie de Brian. Le groupe Madness était également de la fête, ainsi que Ray Davis des Kinks, Kate Bush (sans sa présence) ainsi qu’Annie Lennox. Tous les artistes ont été payés une livre symbolique et ont chanté en direct (quand ils étaient physiquement présents). Quatre mille volontaires ont participé au spectacle.
Les athlètes ont défilé tous ensemble, derrière une procession de porte-drapeaux, et non plus par nationalité comme pour l’ouverture. Le Brésil avec samba, capoeira, percussions et costumes de carnaval a accompagné le passage de relais à Rio de Janeiro pour les prochains J.O. d’été en 2016.
Au milieu de cette liesse générale, on retiendra notamment l’interprétation de Read all about it par Emily Sandé – artiste montante de la scène britannique, le dévoilement d’un Little London reconstitué au beau milieu du stade avec l’apparition de Batman et Robin, Jessie J chantant Price tag, le retour sur scène très attendu des Spice Girls qui ont chanté un medley de leurs meilleurs tubes (Wanna be et Spice up your life), Muse électrisant le stade avec Survival, le retentissement de l’hymne grec et pour la passation, le carnaval de Rio débarquant dans le stade, entraînant les spectateurs dans un mouvement de Samba, de capoeira, de percussions au milieu des couleurs des costumes de carnaval.
Rock, pop et super models
Pour finir, le point d’orgue, le moment ultime de la cérémonie: les Take That chantant tandis que la flamme olympique s’ouvrait, telle une corolle dont chacun des pays mis à l’honneur est venu récupérer un pétale, le Phoenix prenant feu en même temps que son envol pour marquer l’éternel retour de la flamme olympique. L’extinction du feu sacré a marqué la fin de ces J.O. 2012 avant plusieurs minutes de show des Who sur fond de My generation. C’est donc un cocktail détonnant et grandiose qui a fait vivre intensément les spectateurs pendant ses deux heures et demi, à la fois brèves et immenses.
Réunir sur une même scène Queen, The Who, les Spice Girls et Kate Moss, on en rêvait, les Anglais l’ont fait. Vu la cérémonie d’ouverture que nous avaient concoctée les Britanniques avec Danny Boyle comme chef d’orchestre, on s’attendait forcément à quelque chose de grandiose pour le tombé de rideaux de ces jeux Olympiques londoniens.
We will rock you, voilà ce qui aurait pu être le titre de cette cérémonie. Cette fois-ci, c’est le chorégraphe Kim Gavin qui prend les commandes de ce show. Le fil conducteur? La musique évidemment avec une programmation tout simplement mythique, mais pas seulement. Imagine, Pinball Wizard, Right here, right now, la bande originale de ce show nous fait traverser les époques. Lorsque ce n’est pas Jessie J qui reprend We will rock you avec Brian May et Roger Taylor, c’est Ed Sheeran qui entonne Wish you were here des Pink Floyd dans un silence incroyable malgré les 80000 personnes présentes au stade olympique. Egalement présents, Annie Lennox et Take That entre autres.
Si l’Angleterre est la patrie du rock, elle est aussi celle de la pop. Au groupe Madness et aux Pet Shop Boys succèdent les One Direction et leur tube What makes you beautiful. La relève est assurée. Une programmation qu’on n’est pas près de revoir de sitôt, les Anglais ont sorti le grand jeu.
La mode est également au rendez-vous et qui de mieux pour l’incarner que quelques-uns des tops les plus connus au monde. Les rumeurs de leur présence avaient déjà filtré dans la presse depuis quelques semaines, les super tops Naomi Campbell et Kate Moss domptent ce catwalk éphémère entourées de Georgia May Jagger, Stella Tennant ou encore Lily Donaldson, habillées en créateurs britishs of course!
Enfin, c’est sur l’incontournable My generation de The Who que l’Angleterre dit adieu aux jeux Olympiques d’été avant de passer le relais au Brésil, prochain pays hôte. Bref, les Anglais ont une fois prouvé, ô combien, ils excellent côté show avec un spectacle qui restera longtemps dans les mémoires.
Mohamed FAWAZ