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Nº 2858 du vendredi 17 août 2012

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Jhony Maalouf, le candidat libanais de The Voice. «Ce qui m’arrive est extraordinaire!»

Les vacances au bercail auront été nettement plus mouvementées que d’habitude pour notre Jhony national! Après avoir côtoyé les plus grandes stars de la chanson française et être arrivé très près du but lors de l’émission The Voice sur TF1, la vie de Jhony Maalouf n’est décidément plus pareille. Magazine l’a rencontré la veille de son concert à Douma.

En quelle année êtes-vous allé vous installer en France?
En 2003. J’avais fait des études de biochimie ici puis j’ai poursuivi mes études, jusqu’au doctorat, en France. Je travaille au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) à Lyon.

Vous chantiez déjà avant l’aventure The Voice?
Oui, mais bon ce n’était pas la même chose. Je participais aux chorales dans des églises, etc. Mais c’est tout.

Un parcours donc à 100% scientifique…
Oui, mais… En même temps, la deuxième année en France, j’avais formé un groupe de musique à Lyon avec deux potes musiciens. Le groupe s’appelait Incase. Au bout d’un an, nous avons été remarqués par le Conservatoire de Lyon. Nous nous produisions un peu partout, mais évidemment pas devant un public aussi important que celui de The Voice… Notre style était un peu rock, mais assez fusion en même temps.

La chanson était restée accessoire.
En fait, j’aime beaucoup mes études, mon travail, mon domaine. En même temps, je ne sais pas comment expliquer, mais il y a toujours eu l’envie de faire autre chose. Il y a l’exaltation de paraître en public etc. Ça faisait partie de mes ambitions, et je pense que j’étais prêt psychologiquement quand j’ai commencé The Voice…

Comment êtes-vous entré en contact avec TF1?
J’ai fondé un second groupe de musique, et nous avons fait un premier clip, puis un second, qui ont été remarqués sur YouTube par des gens de l’équipe de casting de TF1. On m’a contacté par la suite pour me proposer d’y participer. Le casting n’a pas été choisi par hasard. Il s’agissait de personnes déjà assez introduites, assez professionnelles. Du coup les participants étaient d’un niveau élevé.
Je ne connaissais personne dans le milieu… J’étais hésitant, j’avais un peu peur de m’exposer. Puis j’avais mon boulot. C’était une année importante pour moi sur le plan professionnel, j’avais peur de m’éparpiller.

Racontez-nous un peu. Elle fait vraiment rêver, la vie d’artiste?
Dans des ambiances et dans des conditions comme celles offertes par The Voice, il faut absolument profiter. Nous sommes très bien cadrés, très bien «coachés». J’étais conscient que c’était une chance et qu’il fallait que j’en profite. En même temps, on voit aussi le revers de la médaille. Il n’y a pas de métier facile. J’avais une petite crainte pour ce qui est d’entrer dans le star système. Il y a des concessions que nous serions amenés à faire dans le choix de certaines chansons par exemple.
 
Quelle a été votre réaction quand vous avez appris le succès que vous aviez au Liban?
Après l’enregistrement des émissions à l’aveugle, c’était une grande émotion pour moi et pour mon entourage proche. Il a fallu garder les informations pour moi pendant quelques semaines, avant les directs.
J’avais une vie un peu débordée à l’époque, entre mon travail au laboratoire et les préparatifs de The Voice. J’avais vraiment un emploi du temps super chargé… Donc, la perception des événements me venait à travers Internet, les réseaux sociaux… Je voyais que ça bougeait… C’était fou! Je ne comprenais plus rien, les choses allaient vite, les gens me contactaient de partout… Je recevais tous les jours des dizaines de demandes d’amis sur Facebook, etc.

Arrivons à l’émission «fatale»… Diego, c’était votre choix? (Jhony Maalouf a été éliminé juste avant les étapes finales. Sa dernière prestation était l’interprétation de Diego, ndlr).
Disons que j’avais le choix entre une série de chansons, parmi lesquelles j’ai opté pour Diego. Je pensais véritablement qu’elle était défendable à ce stade de la compétition. Et je pense que je m’en suis bien sorti d’ailleurs. Pas de regret à ce niveau-là. Des coachs vocaux m’ont affirmé que sur le plan de la technicité, c’était très bien. Peut-être la chanson ne faisait-elle pas assez d’effet sur un direct?  Je ne sais pas, mais les autres chansons qu’on me proposait ne me plaisaient pas, ne correspondaient pas à mon univers…

Comment se fait le choix des chansons par la production?
Ils choisissent ce qui leur semble être le meilleur pour le candidat. On lui propose ce qui, selon leurs critères, devrait le mettre plus en valeur. Ils ont voulu quelque chose de fort pour moi…

Beaucoup de Libanais ont pensé qu’il s’agissait d’une sorte de «complot» de la production de TF1, qui avait en tête un autre genre de star-type à faire passer.
 Je ne me prononce pas sur cette question. Je ne pense pas… Même si j’ai trouvé curieux par exemple que l’on demande l’avis de Jennifer, qui n’était pas mon coach, en plus de celui de Louis Bertignac, et enfin de mon propre coach, Garou… C’était plus sévère que pour les autres candidats…

Est-ce que vous étiez préparé un peu à cette issue, ou pas du tout?
Pour être vraiment franc, je pensais que Diego était un bon choix. Je pensais vraiment que ça allait marcher. Il ne faut pas être parano non plus, et voir des complots partout…
Je ne suis pas sûr non plus qu’il s’agisse d’une défaite pour moi, parce que, encore une fois, j’estime avoir bien chanté ce soir-là… Il n’y a pas une défaite, il y a simplement le fait que Garou a choisi que je ne continue pas l’émission. C’est la règle du jeu…

Le moment fatidique où Garou a dit que ce ne serait pas vous… Quel a été votre sentiment?
Très curieusement, et je ne comprendrai jamais vraiment pourquoi, mais j’ai ressenti un énorme soulagement. Peut-être que j’étais content d’en finir avec un mode de vie survolté, peut-être que j’étais fatigué… Bien sûr, j’aurais voulu faire la tournée, mais j’étais très peu déçu. J’avais ce pressentiment que j’avais fait le tour de ce genre d’émissions, que je devais travailler sérieusement à faire mon propre album… J’avais besoin de reprendre mon train-train habituel.

A partir de là, vous avez fait beaucoup de dates…
Ah oui, oui, ce qui m’arrive est extraordinaire! On ne m’aurait pas proposé toutes ces dates sans The Voice, bien sûr. De plus, il ne s’agit pas de n’importe quelles dates. J’ai eu la chance, avec d’autres anciens candidats de l’émission, d’être repéré par un super orchestre symphonique, et avec eux nous sommes en train de nous produire sur de grandes scènes avec des arrangements musicaux exceptionnels, plus de 25 musiciens sur scène… Il y a beaucoup de charme dans des concerts pareils. Et j’ai le droit de chanter des chansons à moi en plus… Il ne s’agit pas seulement d’une belle compensation. Il s’agit d’une chance de pouvoir chanter avec des gens de ce calibre.

Votre look accroche de nombreux fans. Les lunettes, c’est une marque de fabrique?
Plus ou moins (rires).

Vous êtes timide? Est-ce un peu une sorte de masque?
Je suis un peu timide, mais je ne me cache pas derrière mes lunettes! J’ai d’ailleurs chanté souvent sans lunettes, mais c’était avant The Voice…

Quels sont vos meilleurs souvenirs de l’émission?
Garou était particulièrement sympa. Il est vraiment très gentil, très agréable… On communique d’ailleurs encore souvent aujourd’hui…

Des projets importants?
J’ai une date très importante, le 19 octobre à l’Olympia, à Paris, où je suis invité à me produire lors du concert de Tania Kassis. Je suis fier d’y participer et très impatient…
 

Propos recueillis par Joumana Nahas


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