Le Liban est connu pour sa nature exceptionnelle, à laquelle la main de l’homme a souvent porté atteinte. Cependant, depuis quelques années les projets de réserves naturelles ont préservé certaines zones de l’invasion du béton et des méfaits de l’homme.
Aujourd’hui, le Liban compte 9 réserves naturelles: 7 forêts et 2 sites marins. Mais malgré la grande biodiversité qu’elles présentent, elles ne bénéficient pas encore d’un vrai programme de gestion. Sur les 80000 hectares de forêts, 21000 hectares, soit un peu plus du quart, sont déclarées réserves naturelles.
La première et la toute dernière réserve naturelle se trouve au Akkar dans le Liban-Nord, c’est Karm Chbat, elle a été créée par décision ministérielle. Elle compte les sapins de Cilicie, l’arbousier, le chêne chevelu, le cèdre et le genévrier. Elle abrite des espèces de la faune, tels, le sanglier, le renard… Puis vient, dans la même région, le classement de la deuxième réserve protégée: le plateau de Quamouaa.
Les îles des Palmiers sont un groupe de petites îles au large de Tripoli. Elles ne sont plus habitées, mais des restes de poterie, un puits d’eau fraîche, d’anciennes salines et une église construite au temps des Croisés sont les preuves de l’ancienne occupation par l’homme. Le site est formé de 3 îles: Sanani, Ramkine et l’île des Palmiers. La réserve a été proclamée «zone méditerranéenne spécialement protégée» dans le cadre de la Convention de Barcelone, et «zone importante pour les oiseaux» par «Birdlife». Certaines parties de la réserve sont ouvertes au public durant l’été.
Horch Ehden est une forêt typiquement méditerranéenne. Elle contient des cèdres et des sapins de Cilicie, des genévriers et des chênes de toutes sortes… Le site comporte 1030 espèces végétales, dont 75 plantes médicinales et 39 espèces d’arbres. Il compte aussi 26 espèces de mammifères, 157 espèces d’oiseaux, 300 de champignons et 200 espèces de reptiles.
La Forêt de Cèdres de Tannourine est la plus importante qui reste au Liban. Le site a longtemps souffert d’attaques répétées d’un insecte inconnu qui représente une menace très sérieuse pour la vie des arbres.
A Baalbeck aussi
Le jurd de Yammoune à Baalbeck est principalement formé d’une zone aride, parsemée de genévriers très anciens.
La Pinède de Bentael à Byblos n’a été classée réserve naturelle qu’en 1999. Elle constitue la région protégée la plus ancienne du pays. Il lui manque un programme de gestion et de financement.
Les Cèdres du Chouf forment la plus vaste de toutes les réserves du Liban. Elle bénéficie également de la meilleure infrastructure pour l’accueil des visiteurs. Elle groupe six forêts principales, dont trois particulièrement remarquables: Barouk, Maasser El chouf et Aïn Zhalta. On y trouve 200 espèces d’oiseaux, 26 espèces de mammifères, 524 espèces végétales et 160 espèces d’arbres.
La plage de sable de Tyr constitue l’une des dernières belles régions du littoral libanais. Malheureusement, les cafés, les parkings et diverses zones de déchets envahissent la plage. La réserve de Tyr abrite nombre d’animaux en voie de disparition comme la tortue de mer. Dans le prolongement de la plage se trouve la source de Ras el-Aïn, utilisée pour l’irrigation. Des piscines romaines existent toujours. Les marécages de Ammick se trouvent à proximité. Leur classement en réserve naturelle est sous étude.
La réserve de Jabal Moussa au Kesrouan révèle la faune, la flore et quelques plantes endémiques. Cette zone est sauvage et préservée. Elle se caractérise par la diversité de ses arbres et par le passage de différentes espèces d’oiseaux migrateurs. Ses vestiges, représentant la mythologie phénicienne, attirent les visiteurs, le Nord de Jabal Moussa étant le lieu du décès du dieu Adonis.
Ces réserves naturelles gardent au Liban un peu de son aspect d’antan, loin des ravages du béton sur la plupart de son territoire. Saura-t-on les préserver? A.K.
553 réserves dans 107 pays
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné 553 réserves de biosphère dans 107 pays. Les réserves de biosphère sont des sites reconnus qui marquent de nouvelles approches de la biodiversité et des ressources terrestres, côtières et marines. Les réserves sont aussi des sites d’expérimentation et d’étude pour le développement durable.