Magazine Le Mensuel

Nº 2861 du vendredi 7 septembre 2012

Cinéma en Salles

The Bourne Legacy. Un héritage plein d’action

Jason Bourne, alias Matt Damon, laisse la place à Aaron Cross, interprété par Jeremy Renner. The Bourne legacy, réalisé par Tony Gilroy, replace sur grand écran la célèbre intrigue de l’ex-agent de la CIA devenu tueur. Mais l’esprit diffère.

En 2002, Matt Damon se taille une place encore plus glorieuse à Hollywood en incarnant le rôle d’un ex-agent de la CIA, Jason Bourne. En 2002, c’est The Bourne identity, en 2004, The Bourne supremacy et, en 2007, The Bourne ultimatum. Un nouveau mythe cinématographique naît. Pourtant, au départ, Jason Bourne est le héros éponyme de la série littéraire créée par Robert Ludlum, avant d’être reprise, à son décès, par Eric Van Lustbader.
Mais désormais, à l’instar du célèbre James Bond, il s’agira avant tout pour nous tous d’un personnage cinématographique. Un personnage que Matt Damon a largement contribué à rendre populaire. Raison pour laquelle dès la fin de la trilogie, l’hésitation était de mise. Fallait-il poursuivre la saga sans son acteur fétiche? Ou l’arrêter? D’autant plus que, selon l’AFP, «les producteurs étaient confrontés à la difficulté d’imaginer une suite cohérente: Jason Bourne avait retrouvé la liberté, et sa notoriété le mettait à l’abri des agissements de son ancien employeur, la CIA. Mais sa vie devenait du même coup platement ordinaire. Paul Greengrass, qui avait signé les deux dernières réalisations (la première étant réalisée par Doug Liman), s’était d’ailleurs refusé à prolonger l’aventure en estimant que la trilogie, inspirée des romans de Robert Ludlum, se suffisait à elle-même». Toujours selon l’AFP, «la solution est finalement venue du réalisateur Tony Gilroy, qui avait participé à l’écriture des scénarios précédents et qui a proposé une intrigue dérivée de l’intrigue initiale, en conservant les ingrédients qui avaient fait le succès de la saga. «L’esprit et le niveau restent les mêmes», assure-t-il. Le héros n’est plus Jason Bourne, mais Aaron Cross, l’un de ses homologues, taillé sur le même modèle et qui connaît les mêmes problèmes».
Exit donc Jason Bourne. Place à Aaron Cross, campé par Jeremy Renner, qui s’était notamment distingué par son interprétation dans The hurt locker de Kathryn Bigelow. The Bourne legacy, et on se retrouve plongé dans une intrigue parallèle à celle de la trilogie, Aaron Cross étant au final un autre résultat expérimental de la machine qui a produit Bourne. On croyait tout connaître de l’histoire de Jason Bourne et de son passé d’agent tueur malgré lui. Mais l’essentiel restait à découvrir. Le programme Treadstone, dont Jason était le cobaye, n’était que la partie émergée d’une conspiration plus ténébreuse, ourdie par d’autres branches du gouvernement et mettant en jeu d’autres agences de renseignements, d’autres programmes militaires, d’autres laboratoires secrets… De Treadstone est né «Outcome», dont Aaron Cross est l’un des dix agents. Sa finalité n’est plus de fabriquer des tueurs, mais des hommes capables d’assurer isolément des missions à haut risque. En dévoilant une partie de cette organisation, Jason laissait derrière lui une «legacy», un héritage explosif: compromis, les agents Outcome sont désormais promis à une liquidation brutale, effacés à jamais pour que le père du programme, le colonel Eric Byer (Edward Norton) puisse poursuivre ses sinistres activités. Une gigantesque chasse à l’homme commence, et Cross, devenu sa cible première, n’a d’autre recours que de retrouver et gagner la confiance de la biochimiste d’Outcome, Martha Shearing, interprété par Rachel Weisz, elle-même menacée de mort. Et le duo sera obligé de voyager pour survivre tout en évitant de se faire repérer par l’équipe de Byer…
The Bourne legacy est un bon film d’action, truffé de scènes décapantes, d’effets explosifs, d’un montage trépidant, de cascades à couper le souffle, de détours hallucinants par New York, Chicago, Karachi, Manille, Alaska… De l’action plein la vue avec un casting solide et impressionnant, Jermey Renner en tête, habilement épaulé par Rachel Weisz. Certaines astuces de la trilogie originale sont reprises, mais le scénario ne tient pas tellement la route, contrairement aux périples de Jason Bourne qui a instauré de nouveaux critères dans le genre supérieurs même à ceux de James Bond lui-même. The Bourne legacy risque de décevoir les amateurs de Jason Bourne et Matt Damon. Mais il reste un film d’action divertissant et entraînant. Nayla Rached
Circuit Empire – Grand Cinemas.

 

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