Aoun allergique aux reconductions
«Je suis opposé à la prorogation du mandat du président Michel Sleiman», a déclaré le général Michel Aoun, rappelant que, dans les années 70 et 80, le Parlement avait renouvelé son propre mandat et non celui du président de la République. Il a ajouté que l’expérience du président Emile Lahoud n’était pas réussie et qu’il n’était pas permis de traiter cette échéance à la légère. «Lorsqu’il s’était agi de moi, on avait dit que le commandant en chef de l’armée doit avoir démissionné deux ans plus tôt pour pouvoir présenter sa candidature à la présidence de la République». Trois présidents se sont succédé à la tête de l’Etat et personne n’a plus respecté la Constitution! Le général Aoun a affiché la même attitude pour ce qui est de la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée. Il a indiqué à cet effet: «Toute prorogation de mandat doit découler d’une situation exceptionnelle. Dans ce cas, on peut reconduire un mandat, sinon celui-ci prend fin à l’échéance». Des proches de Rabié disent que le général Aoun ne soutient ni la prorogation pour un an du mandat du chef de l’armée, ni la prolongation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans des officiers.
Cap sur Londres pour Kahwagi
Le général Jean Kahwagi passera en revue, la conjoncture sécuritaire au Liban à la lumière des développements dans la région et des besoins de l’armée, avec les autorités britanniques à Londres. Le commandant en chef de l’armée exposera à ses interlocuteurs l’option du gouvernement de maintenir une distanciation par rapport aux affaires syriennes, il insistera, par ailleurs, sur la nécessité de renforcer la troupe afin qu’elle soit en mesure d’empêcher l’extension de cette crise sur le territoire libanais.
D’après les informations, le gouvernement britannique avait plus que doublé son aide aux forces armées libanaises, l’an dernier. La visite du général Kahwagi survient après deux développements locaux majeurs: d’abord l’adoption par le gouvernement d’un plan visant à renforcer l’armée, ensuite l’annonce par le président Sleiman de sa vision de la stratégie défensive basée sur le rôle essentiel de l’armée dans la protection du pays.
Visite historique
Un organe sécuritaire occidental avait prévenu les services concernés au Liban de l’existence d’un plan visant à défigurer l’image de la visite du Pape en créant des tensions internes lors de son déroulement, comme le révèle une source ministérielle. Les services sécuritaires ont ainsi pris des mesures drastiques lors de la messe célébrée par le Saint-Père sur le bord de mer, et la visite a pu se dérouler dans un climat sécuritaire parfait. Le pape Benoît XVI a d’ailleurs félicité les responsables pour les efforts entrepris à cet égard, particulièrement le chef de l’Etat, Michel Sleiman, qui a supervisé en personne l’ensemble des préparatifs. Le Saint-Père a également apprécié la large couverture médiatique réservée à son périple libanais considérant qu’il s’agit d’une visite historique, remarquable à tous points de vue. Avant de quitter le Liban, il a souhaité que «les jours heureux puissent se perpétuer».
Querelles autour de la loi électorale
L’ex-ministre, Ziad Baroud, n’est pas très optimiste quant à une reprise des réunions de la commission de Bkerké chargée de mettre sur pied une nouvelle loi électorale, après les déclarations intempestives de ses membres. Par contre, Baroud prévoit une possible réunion à la lumière des débats parlementaires sur le projet de loi, basé sur la proportionnelle et treize circonscriptions, proposé par le gouvernement. Les représentants des Kataëb et des FL réclament la publication des minutes des réunions de la commission de Bkerké pour mettre un terme aux rumeurs propagées par certains. Ils révèlent que les membres de cette commission s’étaient accordés sur deux options: D’abord, le mode de scrutin proportionnel avec 15 circonscriptions. Ensuite, le scrutin majoritaire associé au partage du Liban en plus de 50 petites circonscriptions. Quant au projet de la Rencontre orthodoxe, il aurait été écarté d’après les FL et les Kataëb.
Ferzli critique ses alliés
L’ex-député Elie Ferzli, en visite chez un leader du 14 mars dans le but de promouvoir le projet électoral de la Rencontre orthodoxe, n’aurait pas ménagé, au cours de la conversation, ses alliés d’hier et leur projet politique considérant qu’il s’agit d’une vision sans lendemain. Des propos qui en ont surpris plus d’un. Un ex-ambassadeur qui appuyait le 8 mars s’est mis lui aussi de la partie pour critiquer la vision de cette coalition considérant que sa façon d’exercer le pouvoir a été décevante, ce qui l’a poussé à s’en éloigner.
Intervention responsable
La dernière séance du dialogue a commencé par un exposé général de la situation dans le pays, focalisant sur la visite du pape Benoît XVI et les résultats positifs qu’elle a suscités au plan local et à l’étranger. Les participants ont ensuite abordé les questions d’actualité, allant de la présence d’éléments de la garde révolutionnaire iranienne au Liban annoncée par leur commandant, aux prises d’otages, à la détention d’armes, en passant par la situation financière et la nouvelle grille des salaires… Après une intervention du président Siniora qui a donné son avis sur ce dernier sujet, le général Michel Aoun a exhorté les présents à maintenir ce sujet loin du registre politique et électoral, et à l’examiner loin de toute instrumentalisation. Commentaire de Walid Joumblatt et Farid Makari: c’est la première fois, ont-ils dit, qu’ils entendaient le général Aoun faire une déclaration utile et responsable!
Statu quo gouvernemental
Des milieux politiques informés ont lié les récentes positions du président Najib Mikati, qui ne songe plus à démissionner assurant que son gouvernement sera maintenu jusqu’aux législatives, à certains signes captés à Beyrouth via les canaux diplomatiques en provenance de départements américains concernés par le dossier libanais. Ceux-ci indiquent qu’un changement ministériel au Liban n’est pas souhaité. L’Administration américaine n’est intéressée pour le moment que par l’élection présidentielle dans son pays qui doit avoir lieu en novembre. Tous les autres dossiers sont en suspens.
Un cri dans le désert
Certains milieux diplomatiques craignent que l’invitation lancée par le Liban pour la tenue d’un sommet extraordinaire des ministres des Affaires étrangères arabes ne ressemble à un cri dans le désert. Cela pour plusieurs raisons, notamment parce que le Sommet des ministres arabes ne peut pas adopter un communiqué condamnant les Etats-Unis et parce qu’il est impossible, par ailleurs, que de grands pays arabes musulmans répondent à l’invitation de Sayyed Hassan Nasrallah à tenir une réunion de ce genre, même s’il s’agit du Prophète. Quant au motif principal qui se cache derrière l’abstention de ces pays, c’est que la plupart d’entre eux veulent garder les projecteurs orientés sur la scène syrienne, qui doit rester prioritaire sur l’agenda de la Ligue Arabe.
Satisfaction à Dahyé
Profonde tristesse dans la banlieue sud, après l’annonce du décès du capitaine des Renseignements de l’armée, Abbas Joumaa, (42 ans). Le militaire avait été blessé au cours d’une chasse à l’homme visant à arrêter Hassan Karaki, alias Antar, auteur de plusieurs délits à caractère pénal. Dans les milieux de la Dahyé, on dit que l’armée a réalisé une prouesse à la fois sociale et politique en capturant des caïds de gangs organisés qui agressaient les passants, rançonnaient les commerçants et menaçaient de recourir à l’enlèvement d’étrangers résidant au Liban. Les habitants de ces quartiers sont à présent soulagés après avoir vécu dans un climat peu rassurant où crimes et abus étaient commis dans l’impunité, poursuivent ces milieux. Certains rapports sécuritaires indiquent que des politiques de la communauté chiite, opposés à la Résistance, ont effectué des contacts et soudoyé quelques-uns de ces inculpés pour les encourager à composer un troisième courant chiite qui s’imposerait face à Amal et au Hezbollah. Les pourvoyeurs de fonds étant l’Administration américaine et, à moindre échelle, l’Union européenne. Les sources opposent un démenti catégorique aux rumeurs qui prétendent que l’assassin du colonel Joumaa était recherché par les Américains, mais elles confirment qu’il s’agit d’un dangereux criminel contre lequel 15 mandats d’arrêt avaient été prononcés pour vols, fraude, organisation de gangs entre 2007 et 2012. Sans compter 20 anciens mandats prescrits avec le temps.
Sabra-Chatila: le vrai coupable, Israël
L’insistance de certaines parties palestiniennes et libanaises à confirmer la version israélienne des massacres de Sabra et Chatila qui a eu lieu lors de l’invasion du Liban par Tsahal en 1982, étonne des milieux politiques libanais qui font remarquer que des articles de presse ainsi que des interviews télévisées avec des Palestiniens de Cisjordanie sont diffusés incriminant la milice chrétienne libanaise dans cette horrible tuerie, insistant sur le fait que ce sont ses éléments, et non les soldats israéliens, qui ont liquidé des réfugiés palestiniens et des Libanais dans les deux camps. Une intoxication dont le but est de confirmer les mensonges du rapport Kahana qui a voulu innocenter Tsahal et faire endosser le crime aux combattants chrétiens. Pourtant, l’écrivain et reporter français, Alain Ménargues, avait bien révélé dans son livre Les secrets de la guerre du Liban, paru en 2004, qu’une unité israélienne anti-terroriste avait pénétré dans les deux camps, munie d’une liste de noms et de cartes, où elle avait tué des centaines de civils sous prétexte qu’ils appartiennent à l’OLP. Après avoir commis leur crime, ajoute Ménargues, les Israéliens ont introduit dans les lieux des éléments libanais afin de brouiller les pistes.
Les sources relèvent que les informations rapportées par Ménargues concordent avec les révélations faites via des documents classés secrets publiés par le New York Times (le 23 septembre 2012) et qui rapportent «des preuves flagrantes de la culpabilité de Tsahal dans ce carnage, affirmant que Washington était au courant de la décision israélienne d’exécuter ce massacre».
Le poids des réfugiés syriens
Les réfugiés syriens se concentrent non plus dans le Akkar, mais dans la Békaa où leur nombre et les centres d’hébergement qui les accueillent se sont multipliés, selon des rapports spécialisés. Le chiffre de 100000 avancé n’est basé sur aucun indicateur concret. Il faudrait prendre en compte, mis à part les raisons politiques, l’opportunisme de certaines institutions chargées d’assister les déplacés syriens et qui ont tout intérêt à gonfler leur nombre. Sachant que parmi «les déplacés», se trouvent des résidants au Liban, tout comme il existe des individus et familles qui entrent au Liban, via le point de passage de Masnaa, le jeudi soir pour regagner la Syrie le samedi soir. Un bien petit nombre emprunte les couloirs frontaliers illégaux, à ce stade, contrairement à ce qui se passait au début de la crise. Ces données sont révélées par un expert international qui attire l’attention sur le fait que certains moukhtars du Akkar ont réclamé que les élèves libanais soient traités à égalité avec les petits syriens qui bénéficient d’aides octroyées par des parties internationales et extérieures pour être scolarisés dans les écoles publiques libanaises. Des rapports publiés en Turquie, en Jordanie et en Libye soulignent que le cas des déplacés syriens crée de graves problèmes d’ordre social, économique et sécuritaire. La Croix-Rouge syrienne indique, quant à elle, qu’elle apporte assistance à quelque 1,5 million de déplacés à l’intérieur même du territoire syrien, alors que les fonds en provenance de l’étranger sont exclusivement octroyés aux réfugiés hors des frontières.
Tension à Saadyate
Contacts fébriles pour calmer la tension dans la région de Saadyate, près de Jiyé. Un incident y avait opposé, la semaine dernière, des éléments des «Saraya de la Résistance libanaise» à des adeptes du Moustaqbal issus de familles de bédouins présentes sur place. «Il s’agit d’une zone particulièrement sensible, soulignent des observateurs, parce qu’elle se situe sur l’axe côtier entre Beyrouth et le sud, tout comme elle abrite les deux entrées nord et sud de l’Iqlim el-Kharroub». Le député Walid Joumblatt a prôné l’accalmie et la réconciliation et dépêché des délégués pour effectuer les contacts et arrangements nécessaires avec les personnes concernées. Mais les sources indiquent que la surprise est venue des proches du président Saad Hariri, particulièrement du député Mohammad Hajjar qui n’était pas fort enthousiaste à l’idée d’une réconciliation malgré les pressions exercées sur les faucons de son parti dans l’Iklim et à Saïda. Les braises, ajoutent ces sources, couvaient sous la cendre depuis des mois, mais ce qui a mis le feu aux poudres, c’est lorsque des responsables du Hezbollah venus présenter leurs condoléances suite au décès du père de Adel Hamadé, un adepte du parti dans la région, ont essuyé des tirs auxquels le convoi n’a pas hésité à répondre. Chacune des deux parties a ensuite demandé des renforts et la rixe n’a pu prendre fin que suite à l’intervention de l’armée.
Congrès catholique en décembre
Invités par le chef de l’Assemblée des évêques catholiques, le patriarche Béchara Raï, tous les patriarches et évêques d’Orient se réuniront à Bkerké en décembre. Les débats au programme de ce congrès d’une durée de trois jours aborderont un seul et unique sujet: la concrétisation de l’Exhortation Apostolique signée par Sa Sainteté le pape Benoît XVI lors de sa visite au Liban.
Coup de pouce à l’Onu
Dans les milieux du 14 mars, on pense que la présence de Jeffrey Feltman à l’Onu comme assistant du secrétaire général Ban Ki-Moon devrait permettre à des diplomates libanais d’accéder à des postes supérieurs au sein de l’Organisation internationale. Premier en date: l’ex-ministre Tarek Mitri nommé représentant personnel du secrétaire général de l’Onu en Libye.
Satisfecit du Vatican
L’ambassadeur du Liban au Vatican, Georges Khoury, qui retournait à Rome dans le même avion que Sa Sainteté Benoît XVI, a perçu la satisfaction du pape et de la délégation vaticane suite à la visite du Saint-Père au Liban. La délégation du Vatican a apprécié la bonne organisation et les mesures de sécurité prises tout au long du séjour. Les efforts du président Michel Sleiman et sa présence à la plupart des cérémonies ont également été remarqués.