Magazine Le Mensuel

Nº 2867 du vendredi 19 octobre 2012

general

May Chidiac. «Je ne me laisserai pas intimider»

Après les attaques infâmes dont elle a été victime, notamment à travers les réseaux sociaux, May Chidiac semble tenir bon. Magazine a rencontré la journaliste au siège du secrétariat général du mouvement du 14 mars, en marge d’une réunion de solidarité prévue en son honneur. Entrevue avec une lady en pleine tempête.

Quel est le message que l’on veut vous faire parvenir à travers les innommables attaques dont vous avez été l’objet dernièrement?
Je ne sais pas si c’est de l’intimidation, ou le fait de me pousser à avoir honte de ma personne, de mon physique. Je crois que c’est ce qu’ils cherchent. Cette façon de m’attaquer, c’est-à-dire sur mon aspect physique et non pas sur le plan éducatif ou politique… En clair, ils essaient de détruire mon image, d’une façon ou d’une autre. Qu’est-ce qui est recherché par cette façon de faire, à part détruire mon image à mes yeux, déjà, avant même les autres? Je ne vois pas autre chose…

N’est-ce pas là, en même temps, un point fort pour vous? Parce que cela voudrait dire que vos détracteurs n’ont justement pas trouvé autre chose…
On peut essayer de positiver les choses… (Rires). Ils procèdent par élimination à mon avis. Dans leur tête, s’ils réussissent à m’abattre de cette façon, ils n’auront plus recours aux autres moyens. A mon avis, ils ont une liste de « procédés »… Ils vont y aller étape par étape jusqu’à réussir à détruire mon image. Pour eux, comment j’oserais penser à déposer ma candidature au Kesrouan? C’est la chasse gardée de Michel Aoun … Ceci dit, je ne suis même pas officiellement candidate! Pour eux, May Chidiac pourrait représenter un danger électoral… Mais tomber aussi bas pour une campagne électorale ?! En tout cas, c’est un privilège qu’ils m’ont toujours gardé… (Rires)

D’où tirez-vous votre force?
Il faut dire que si je suis forte, je ne suis pas blindée non plus… Je suis blessée. Ils n’ont pas réussi à annihiler mon côté humain. Ils ne l’auront jamais. Pourtant, j’ai appris à laisser glisser sur moi les mauvaises paroles et actions. Mais à force d’entendre des horreurs, ça ne peut pas ne pas blesser. Mais je ne me laisse pas tomber dans leur piège. Je ne me laisserai pas intimider. Je demande simplement qu’on me laisse en paix. Et, si jamais il y aura une bataille électorale, je veux bien la faire, mais honnêtement, d’une façon équitable. Je ne vais jamais répondre de la même façon qu’ils font. Je m’abstiens. Ils ne m’auront pas à ce jeu. Ce n’est pas fair-play… Et ça fait mal, oui. Je ne dirais pas le contraire… Sinon je ne serais plus humaine. Ils ne vont pas réussir sur ce plan-là.

Quelle est votre prochaine étape politique?
Tout dépendra de la situation… On verra bien comment les choses vont évoluer. Evidemment, je mentirais si je vous disais que l’idée de la députation ne m’est pas venue à l’esprit. Je suis une femme engagée politiquement. Et j’ai déjà payé le prix fort pour la cause que je défends et que je continuerai à défendre. Si je dois baisser les bras et rester bien calme dans mon coin, c’est que ma cause serait perdue. Or, je suis prête à persévérer et à prouver qu’ils ne réussiront pas à me faire taire. Mais bon… Il y a moyen et moyen. Si on ne réussit pas à assassiner une personne avec des explosifs, on ne va pas y arriver avec des caricatures et des slogans indignes d’un être humain! Moi personnellement, j’attends pour voir comment les choses vont se développer. Je ne suis pas quelqu’un qui cherche désespérément à me faire une place au soleil. J’ai déjà un nom et je suis fière de mon parcours. Maintenant, si je sens que je peux apporter quelque chose de plus, être utile à ma cause, je foncerai. Mais je ne rentrerai pas dans les dédales et les ruelles de la petite politique.

Etes-vous bien entourée et conseillée?
Il y a toujours des hauts et des bas… Il y a parfois des gens qui vous font du mal sans le vouloir, en essayant, au contraire, de vous aider. Il y en a aussi qui ne savent pas ce qu’il faut faire pour vous soutenir. Et, parfois, l’aide et le soutien viennent de personnes inattendues! Et puis, ça dépend aussi de moi. Je porte plusieurs casquettes… Même mes assistantes me disent souvent « On n’arrive pas à te suivre »! Je me donne à fond dans tout ce que je fais, et, parfois c’est vrai que c’est difficile à suivre. J’ai mes cours, ma fondation, la politique, mes passages dans des émissions télévisées, etc. Ce n’est pas évident tous les jours…

Propos recueillis par Joumana Nahas

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