Sayfco Holding a trouvé sa voie. Elle est devenue leader du bâtiment sur une niche bien définie. De petites unités de logement à de petits prix, en dehors de la capitale, avec le label de la qualité de la construction certifiée de la compagnie.
Le savoir-faire de Sayfco dans le domaine de la construction n’est pas né d’hier. La société est sur le marché de l’immobilier depuis plus d’un demi-siècle. Elle avait pour raison sociale, avant 2000 (date du décès de son fondateur l’ancien député Yara Yérévanian), «Yara Yérévanian & fils». Cette dernière avait été la première compagnie à avoir introduit le concept des complexes résidentiels avec la construction du Parc St Lazare à Zalka, dans le milieu des années 80. En 2000, Chahé Yérévanian, le cadet des fils de l’ancien parlementaire, surnommé «le visionnaire» par les membres de sa famille, a pris les commandes de la société et a procédé à sa restructuration sous le nom de Sayfco. Cette restructuration a consisté notamment à moderniser et à professionnaliser la société, tout en y introduisant de nouveaux concepts. Sayfco Holding n’est plus une société familiale dans le sens traditionnel du terme. Les actionnaires peuvent être indépendants des gestionnaires de la société. C’est la compétence seule qui est le critère déterminant pour le choix des gestionnaires. Parallèlement, Sayfco a ajouté une corde à son corps de métier principal. Aujourd’hui, la compagnie, en plus d’être un promoteur immobilier, est une entreprise de construction clé en main pour les propriétaires de terrains.
Les proches banlieues
Sayfco cumule les projets immobiliers dans la proche banlieue de Beyrouth, comme Jdeidé (Abraj Jdeidé), Antélias (Crystal Tower), Bauchrié, Dbayé (Horizon Tower), mais aussi à Faqra et à Kfarzebian.
Dans son entretien avec Magazine, Chahé Yérévanian explique le choix de la localisation de ses projets par le segment de clientèle que sa société vise, à savoir la classe sociale moyenne. «Dans la périphérie de Beyrouth, il est impossible de vendre le mètre carré construit à partir de 1100 dollars avec des accommodations de première qualité semblables à celles de nos offres, faisant référence aux matériaux de construction utilisés et à la dotation de chaque appartement de deux places de stationnement de véhicules», dit-il. Malgré les secousses que traverse le pays, les projets de Sayfco se poursuivent. Il écarte l’hypothèse d’une bulle immobilière qui, pour lui, signifie une «baisse drastique des prix de l’immobilier et chute abyssale de la demande». «Il y a actuellement au Liban, souligne-t-il, une certaine stagnation de l’immobilier. Mais cette stagnation ne s’étire pas sur notre segment de clientèle ciblée. La demande sur des appartements dont la superficie varie entre 120 et 166 mètres carrés à des prix de base de 200000 dollars se maintient ferme». Concernant d’éventuels défauts de paiement, Yérévanian explique que sur 1000 appartements vendus, on risque d’avoir cinq clients tout en retard ou en défaut de paiement. Dans les cas d’un horizon fermé, Sayfco reprend l’appartement et le remet à la vente en versant au premier client ses acomptes payés. M. Yérévanian est persuadé que le segment de clientèle à moyen revenu est mieux préparé en termes d’organisation du budget familial que la clientèle des appartements de grand standing.
Dans le portefeuille de Sayfco existe aussi un projet de petites villas en montagne. Pourquoi ne pas donner la possibilité au citoyen à moyen rendement d’avoir accès à l’achat d’une petite villa à Kfarzébian de 300 mètres carrés avec un petit jardin de 150 mètres carrés à un prix compétitif de 900000 dollars, avec le label de qualité/prix de Sayfco? Sayfco est devenu «une marque» dans sa niche, souligne avec fierté Chahé Yérévanian. Premier à croire à l’invasion des multimédias de la vie quotidienne, le P.D-G. de Sayfco Holding a créé en 1998 le premier portail d’intermédiation immobilière au Proche-Orient, dont l’adresse était www.onestate.com. En un an, il avait conclu 500 transactions dont 300 clients bahreïnis et 100 qataris. A la tête de Sayfco, il a réédité son expérience réussie en créant en 2007 une page Facebook dédiée à la holding avec 1,7 million de fans. Ces derniers bénéficient de privilèges importants lors des pré-lancements de nouveaux projets. «Un bon produit doit avoir l’exposition médiatique qu’il mérite pour être bien connu du public», dit-il, révélant que Sayfco Holding ne cache pas le fait qu’elle affecte 50000 dollars par mois à une exposition sur Google. Chahé Yérévanian est un homme qui a une vision à long terme et qui a des ambitions que rien n’arrête.
Liliane Mokbel