Le 11e congrès de la Société libanaise de gastroentérologie était l’occasion d’introduire au Liban le traitement le plus récent contre la bactérie H. pylori, cause première des ulcères stomacaux et des cancers gastriques.
Selon des études menées par le Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth, sur des donneurs de sang sains et sur un grand groupe de médecins généralistes, l’infection H. pylori toucherait environ 50% des Libanais, à un moment ou un autre de leur vie. Le nouveau traitement permettra d’aider les patients libanais à traiter les infections de l’Helicobacter pylori et de la maladie de l’ulcère duodénal. Introduit au Liban pour la première fois, il sert à éradiquer la bactérie H. pylori chez près de 85 à 93% des individus atteints. L’Helicobacter pylori, une bactérie découverte il y a trente ans, touche généralement la moitié de la population mondiale. Sa prédominance est hautement variable et ce, selon la géographie, l’ethnie, l’âge et le statut socioéconomique. Ces facteurs influent sur la prévalence et la prédominance de cette infection qui sont élevées dans les pays en voie de développement et moindres dans les pays développés. La transmission se fait par voies orale-orale ou fécale-orale, probablement en raison d’un manque d’installations sanitaires, d’eau potable et d’hygiène de base. Pendant environ cent ans, les scientifiques et les médecins ont pensé à tort que les ulcères étaient causés par le stress, l’alcool ou la nourriture épicée. Le traitement stipulait un repos au lit et un régime. Plus tard, les chercheurs ont ajouté l’acide gastrique à la liste des causes et ont commencé à traiter les ulcères à travers les antiacides. La bactérie H. pylori, responsable de 90 % des ulcères, affaiblit la muqueuse protectrice de l’estomac et une région des intestins appelée duodénum. Ceci permet à l’acide de pénétrer dans le mur gastrique et de causer une plaie ou un ulcère. Il n’existe jusqu’à présent aucun vaccin contre cette bactérie.
Avis d’experts
Le professeur Alaa Charara, chef du département de Gastroentérologie au Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth, note que jusqu’à présent, les options de traitement contre la H. pylori au Liban se limitaient à deux ou trois antibiotiques qui, au fil du temps, ont donné des résultats insatisfaisants en raison d’un taux croissant de résistance à certains antibiotiques administrés à la population libanaise. «Les médecins peuvent désormais offrir à leurs patients qui ont besoin d’un traitement contre les infections de la H. pylori une solution face à la résistance des antibiotiques, appelée thérapie quadruple du bismuth, qui est mondialement reconnue», dit-il. L’infection par H. pylori doit être recherchée et traitée dans les cas d’antécédents familiaux de cancer gastrique ou une prédisposition héréditaire au cancer gastrique. C’est une bactérie qui se développe dans l’estomac et est responsable d’une infection chronique de l’estomac. L’infection à l’Helicobacter pylori est la plus répandue. Elle s’acquiert généralement pendant l’enfance, mais persiste toute la vie tant qu’il n’y a pas d’éradication. La contamination se fait par un contact direct avec la salive infectée par des régurgitations ou lors de vomissements. L’infection est impliquée dans des maux chroniques gastriques comme l’ulcère. Elle peut être responsable d’un cancer gastrique et c’est la première bactérie à être impliquée dans le développement d’un cancer. «Avec l’amélioration des conditions de vie et d’hygiène dans les pays développés, l’infection est moins fréquente pour les nouvelles générations que pour les anciennes», conclut, pour sa part, le Dr Salem Khoury, président de la Société libanaise de gastroentérologie.
NADA JUREIDINI
L’infection en chiffres
♦ 1 adulte sur 5 est infecté à l’âge de 20 ans dans les pays développés.
♦ 80% de la population y sont touchés avant l’âge de 20 ans dans les pays en voie de développement.
♦ 80% des personnes infectées ne développeront pas de symptômes de l’infection.