Magazine Le Mensuel

Nº 2874 du vendredi 7 décembre 2012

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Sting au Liban. Et le public vibre

Depuis des mois, on l’avait annoncé: le concert de l’année, Sting au Liban le 28 novembre, à l’initiative de Mix FM. La foule a afflué et les fans ont été enchantés par ce concert hors du temps, par cet artiste tellement généreux, tellement authentique. Un vrai moment de bonheur, de bien-être.

Un bain de foule pour Sting. Un raz-de-marée pour Sting. Le musicien britannique a battu des records d’affluence au Liban. Des milliers de fans venus l’acclamer, l’écouter, vibrer avec lui. Et le public a vibré. Et Sting nous a enchantés. Il s’est donné sans compter, en toute générosité, en toute simplicité. Un concert qui file, comme file le temps, dans sa puissante douceur. Et c’est exactement l’état dans lequel le chanteur a baigné et nous a plongés: entre la puissance du rock et la mélancolie des ballades. Sting en ses deux facettes dans lesquelles sa voix particulière, inchangée malgré les années, glisse comme dans un écrin précieux.
Question surprise, le concert a débuté presque à l’heure fixée, 21h, comme un pied de nez à la fameuse «ponctualité» libanaise. Sur scène, une formation réduite, mais endiablée, avec des musiciens hors pair: Dominic Miller à la guitare, Vinnie Colaiuta à la batterie. Peter Tickell au violon et la magnifique Jo Lawry au violon et surtout les chœurs. A la basse, il y a Sting. Un retour aux racines, comme le suggère d’ailleurs le titre de sa tournée mondiale «Back to Bass». Il alternait entre ses deux basses, alors que les morceaux se succédaient. Il a puisé dans l’ensemble de son répertoire, remontant aux années du groupe Police jusqu’à ses plus récentes compositions. Vingt-cinq ans de carrière qui défilent entre ses hits, ses chansons rock et ses ballades pop: Englishman in New York, If I ever lose my faith in you, Every little thing she does is magic, Demolition man, Message in a bottle, Desert rose, Kind of pain, et évidemment l’inoubliable Roxane qui a fait délirer la foule. Voilà que sur les écrans géants, installés des deux côtés de la scène, apparaît une pancarte brandie par une fan libanaise: «My name is Roxane».
Une telle synergie se dégageait de la scène. Riffs entraînants à la guitare, batterie enflammée, endiablée, des notes de violon poignantes, lancinantes, et la puissante et magnifique voix de Jo Lawry amplifient à chaque voix la virtuosité du maître et le groove de sa basse. Sting a su d’ailleurs donner à chacun de ses magnifiques musiciens leurs moments de gloire. Dès que l’un d’eux entamait un solo, il s’éloignait discrètement du devant de la scène, avant de se repositionner face au micro. Agile, tellement agile, il se déplaçait souvent sur scène, et entre une chanson et une autre, il dialoguait en français avec le public de son accent british. Visiblement très à l’aise, très content d’être à Beyrouth.
Et le public le lui a bien rendu. Enthousiasme, joie, euphorie, délire. Dès les premiers morceaux, dès le fameux air d’Englishman in New York, le public ne s’est plus retenu. Applaudissements et cris, à chaque nouvelle chanson, le public reprenait en chœur les paroles. Et voilà que Sting accueille sur scène un joueur de darbouka libanais, la foule exulte. Se lève d’un bond. Pour ne plus se rasseoir, jusqu’à la chanson finale. Un premier rappel, Sting et ses musiciens reviennent. Et le concert reprend. Deuxième rappel et le concert se poursuit. Durant deux heures environ, le public libanais est resté sous le charme.
Un «feel good concert» où la bonne musique se le dispute à l’énergie contagieuse, à la générosité se dégageant de la scène, à l’euphorie qui vous empoigne, à votre su, à votre insu. Sting sur scène. Et le bien-être se matérialise. Vous sortez du Biel, tellement satisfait, tellement bien dans votre peau. Et vous vous répétez sans cesse qu’il est vraiment rare d’être le témoin d’un concert où tout, mais vraiment tout, se passe tellement bien. Merci Mister Sting. Pour cette soirée, pour ce concert. Parce que vous vous êtes tellement donné. Et que vous nous avez fait tellement vibrer. Le jeudi 28 novembre 2012, une date qui restera dans les annales musicales de Beyrouth.

Nayla Rached

 

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