Bouthaïna Chaabane au placard
Depuis de nombreux mois, la conseillère politique du président syrien Bachar el-Assad, Bouthaïna Chaabane, a disparu de la scène politique. Depuis sa visite à Moscou, elle n’a plus donné signe de vie. Des observateurs soulignent que la conseillère aurait tenté de quitter le pays comme l’ont fait tant d’autres officiels syriens qui ont choisi la dissidence, mais ses tentatives ont échoué du fait de la surveillance rapprochée dont elle fait l’objet. Résultat, l’ancienne dame de fer de Damas passerait la plus grande partie de son temps entre les quatre murs de sa maison à Damas sur ordre du frère du président, le tout puissant général Maher el-Assad, qui n’a jamais vraiment apprécié celle qui était l’interprète de son père, jugée trop conciliante à ses yeux.
Téhéran joue toutes ses cartes
Le régime iranien, qui apporte depuis le début de la crise syrienne un soutien sans faille au régime de Bachar el-Assad, tente de jouer toutes ses cartes en maintenant des contacts avec certaines forces de l’opposition syrienne. Dernier épisode en date, la rencontre entre Saïd Jalili, le tout puissant chef du bureau de la sécurité nationale, successeur potentiel du président Mahmoud Ahmadinejad, et l’éminent opposant Haïtham Mannah, représentant du Comité de coordination nationale à l’étranger. A la suite de cette rencontre, Jalili a indiqué que ce qui intéressait Téhéran en priorité n’était pas la protection du régime, mais la défense des intérêts du peuple syrien.
Salman Ben Hamad Ben Issa Al Khalifa l’héritier du trône de Bahreïn, a tendu la main aux forces d’opposition chiites. Il leur propose un dialogue national qui aboutirait à des réformes constitutionnelles et à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Cet appel a été accueilli positivement par le mouvement al-Wefak, qui a qualifié de sincère l’approche de l’héritier du trône. Des analystes à Manama ont cependant relevé que le roi souhaitait voir son fils jouer un rôle de plus en plus prépondérant, au détriment de son frère, le Premier ministre, ennemi numéro un de l’opposition.
Moustafa Abdel-Jalil l’ancien président du Conseil national transitoire libyen (CNT), se trouve désormais assigné à résidence à cause du rôle qu’il aurait joué le 29 juillet 2011 dans l’assassinat du général Abdel-Fattah Younès. La justice libyenne, qui mène une enquête pour tenter de connaître l’identité du commanditaire de l’exécution du chef des forces armées rebelles, semble désormais soupçonner Abdel-Jalil, ancien ministre de la Justice de Kadhafi, d’être l’instigateur de ce meurtre. Au bout de plusieurs jours d’interrogation, l’ex-chef du CNT n’a pas reconnu sa responsabilité dans cette affaire. Il est toutefois interdit de voyage et devra se présenter en tant qu’accusé le 20 février 2013 à l’ouverture du procès. Ironie de l’histoire, l’ancien numéro un libyen avait prétendu que son Conseil n’avait rien à voir avec ce meurtre qui a failli diviser les forces rebelles.
En pointillé…
Le président égyptien Mohammad Morsi a choqué la communauté Copte par son absence à la cérémonie d’investiture du nouveau pape Twadross II, chef de l’Eglise Copte égyptienne. L’islamiste, qui n’aime guère se retrouver dans une église, s’est ainsi fait représenter par un de ses assistants. La communauté Copte, qui se sent visée depuis la révolution égyptienne, a pourtant besoin plus que jamais de recevoir des assurances de la part du nouveau pouvoir en place. En réponse aux nombreuses critiques, le porte-parole de Morsi a répondu que l’absence du président était normale «puisque lors des investitures des cinq derniers papes, aucun président ou même roi d’Egypte n’avait assisté à la cérémonie». Cela n’est sûrement pas suffisant pour faire taire les nombreuses critiques.
Le Jihad mis à l’écart
La bande de Gaza a reçu en grande pompe le chef du bureau politique de Hamas, Khaled Mechaal, et devait aussi accueillir le chef du Jihad islamique, Ramadan Abdallah Challah. Mais à la dernière minute, le gouvernement israélien se serait opposé à cette visite, alors que Mechaal avait obtenu le feu vert pour traverser le poste frontalier de Rafah, laissant derrière lui Challah, qui ne s’attendait pas à cette mauvaise surprise. Or, il s’est avéré que c’est le Hamas qui n’aurait pas voulu de la visite du chef du Jihad. Les dirigeants à Gaza ne souhaitaient pas partager leur «victoire» avec un mouvement considéré très proche de l’Iran et de la Syrie. L’Organisation internationale des Frères musulmans, au pouvoir en Egypte et à Gaza, voudrait même voir le Jihad désarmé, car selon elle, Challah et son organisation seraient prêts à jouer le rôle du cheval de Troie.
Une base iranienne au Soudan
Depuis de longues années, les relations entre Khartoum et Téhéran sont très chaleureuses. Mais ces derniers mois, les deux pays se sont trouvés plus soudés que jamais, ce qui expliquerait les visites répétées des vaisseaux de guerre iraniens à Port- Soudan. Des observateurs à Khartoum ont laissé entendre que les deux pays auraient conclu un accord secret permettant à la République islamique de bâtir une base militaire en territoire soudanais. Ces mêmes observateurs ont ajouté que le président Omar Hassan el-Bachir, malade et contesté au sein même de son parti, aurait donné le feu vert pour que les travaux de construction soient entamés. Selon les médias israéliens, la base sera bâtie sur les bords de la mer Rouge pour permettre aux missiles iraniens de longue portée d’inquiéter les bases militaires américaines dans les pays du Golfe. Ces mêmes médias ajoutent qu’au cas où la base devenait opérationnelle, plus une ville en Israël ne serait à l’abri d’une riposte iranienne si les installations nucléaires de Téhéran étaient attaquées par Tel-Aviv.
Le Kurdistan un pays indépendant?
Les relations entre Erbil et Bagdad traversent une période très difficile depuis les différends qui opposent le Premier ministre irakien Nouri el-Maliki et le président de la province autonome du Kurdistan, Massoud al-Barzani. Alors que les Kurdes assurent ne pas souhaiter se détacher de l’Etat fédéral, ce sont des politiciens proches du Premier ministre chiite qui déclarent que si Erbil choisissait l’indépendance, ils ne s’y opposeraient pas. En effet, le député Izzat al-Chahbandar, proche d’el-Maliki, a annoncé que si les Kurdes optaient pour l’indépendance, ce sera leur décision. Il a ajouté qu’«au cas où ils veulent proclamer leur Etat, nous serons plus que contents de nous en séparer». Stupéfaction dans les milieux politiques irakiens, car ce sujet a toujours été considéré comme tabou.
Le gendre l’a échappé belle
Sakhr el-Materi, gendre du président tunisien déchu Zine el-Abidine Ben Ali, vient de quitter en catastrophe les îles Seychelles vers une destination inconnue. Il avait été interrogé pendant de longues heures par la police locale. En fuite depuis la chute du régime dictatorial, le jeune homme tente à tout prix de se trouver une terre d’accueil pour éviter la justice de son pays, où il est accusé de détournement de fonds et de corruption. Le gendre, qui faisait la loi au pays des jasmins sous le règne de Ben Ali, avait trouvé refuge en janvier 2011 au Qatar. Mais l’émir Hamad Ben Khalifa Al Thani, soumis aux pressions tunisiennes, avait fini par le trouver encombrant et lui avait demandé de quitter le pays. L’Arabie saoudite, qui abrite le président déchu et sa famille, n’a pas souhaité recevoir Materi. Ce dernier ne semble plus avoir beaucoup de choix.
Doha se plaint auprès de Paris
Selon plusieurs médias français, l’ambassadeur du Qatar à Paris, Mohammad Jaham el-Kuwairi, ne serait pas du tout content de la façon dont la presse locale interprète le grand intérêt porté par son émir pour les entreprises françaises. L’ambassadeur, qui s’était plaint auprès du Quai d’Orsay sans obtenir gain de cause, avait fini par solliciter l’Elysée pour demander au président François Hollande de prendre une position claire en faveur de la petite principauté du Golfe très riche en gaz et pétrole. Seul problème, les médias français, contrairement à ceux du Qatar, ne sont pas financés et dirigés par le pouvoir en place. L’ambassadeur Kuwairi a besoin de prendre des cours sur la liberté de la presse, qui représente un des piliers essentiels de l’Etat de droit. Mais le Qatar manquant toujours de Constitution, le chemin reste très long.
1,2 milliard de dollars doivent être débloqués d’urgence pour reconstruire l’infrastructure de la bande de Gaza, détruite par les dernières attaques israéliennes contre les installations civiles et économiques. Selon le gouvernement de Hamas, il est nécessaire de rassembler cette somme pour remettre l’économie en marche, sinon la bande pourrait faire face à une faillite totale. Le porte-parole d’Ismaïl Haniyeh, Taher el-Nounou, a révélé que plus de deux cents immeubles ont été détruits lors des dernières agressions et plus de huit mille logements ont été rasés. Nounou a ajouté que la plupart des immeubles officiels sont complètement démolis. En somme, les quelques centaines de millions de dollars promis par le Qatar avant la dernière escalade militaire ne suffisent plus. Il n’est, cependant, pas sûr que les pays du Golfe soient pressés d’aider le gouvernement des Frères musulmans, vu les tensions grandissantes entre les Ikhwans et les gouvernements soudanais, émirati et koweïtien.
12 heures est le temps passé par un bloggeur libyen en prison après avoir été arrêté à Tripoli dans des circonstances très ambiguës. L’homme, dont la famille avait au début pensé qu’il avait été enlevé, s’est avéré être détenu par les services de sécurité. Il était accusé d’avoir sévèrement commenté le nouveau régime en place sur son compte Twitter. Hamdi Ahmad Talouba, âgé de cinquante ans et professeur d’université, était pourtant connu pour son opposition au régime de Mouammar Kadhafi et son soutien infaillible à la révolution populaire contre le colonel. Son arrestation, qui avait suscité des indignations à travers le pays représente, selon Hamdi, l’occasion de pointer du doigt les nouveaux services de sécurité qui agissent à leur guise et sans instruction juridique. Ils emprisonnent, questionnent et torturent comme bon leur semble… comme du bon vieux temps de Kadhafi.